Sa Précieuse Possession

TAYLOR

Je gravis les marches vers mon appartement, exténuée après ma journée de travail. Je ne rêve que d'une chose : ôter mes chaussures et me glisser sous la couette.

Alors que je ne pense qu'à regagner mon chez-moi, une voix forte me fait sursauter.

« Attention ! »

Je m'arrête net, le cœur battant.

Levant les yeux, j'aperçois mon nouveau voisin. Mon nouveau et séduisant voisin.

Je retiens mon souffle, sentant mes joues s'empourprer. Pourvu qu'il ne remarque pas mon trouble !

Je l'ai croisé à quelques reprises, mais sans jamais oser l'aborder. Pourtant, travaillant dans la restauration, je suis plutôt à l'aise avec les inconnus. J'aime le contact.

Mais il y a quelque chose dans son attitude - si posée et sérieuse - qui le rend intimidant.

Ses cheveux courts lui donnent un air militaire, et ses yeux d'un bleu profond captent immédiatement l'attention. Des tatouages ornent son cou et disparaissent sous sa chemise.

Il est encore plus beau vu de près !

Je me sermonne intérieurement, Tu as déjà un copain, Taylor !

Je recule d'un pas pour mettre de la distance entre nous.

Je m'éclaircis la gorge et lui tends la main, affichant un sourire avenant.

« Bonjour, je m'appelle Taylor Walker, dis-je, essayant d'avoir l'air sympathique sans paraître niaise. Et vous êtes ? »

Il me dévisage comme si ma présence l'agaçait.

« Énervé », lâche-t-il sèchement avant de me dépasser dans l'escalier.

Pas commode, celui-là. Je poursuis mon ascension.

Arrivée chez moi, je jette un œil à mon courrier.

« Factures. Encore des factures. Toujours des factures », je marmonne.

Je m'en occuperai plus tard. Là, j'ai besoin d'un café avant de me préparer pour mon rendez-vous avec Elliot.

J'adore le café. Il m'en faut au moins quatre tasses par jour, même quand tout va bien.

En préparant mon café, je prends un gobelet en carton.

Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée d'offrir du café à un voisin que je connais à peine, mais je veux me montrer aimable après notre rencontre dans l'escalier.

Je me demande s'il prend du sucre ou du lait. Il a l'air du genre à boire son café noir.

Je me mords la lèvre, nerveuse, en sortant de chez moi.

Pourquoi je fais ça ? je me demande en approchant de sa porte, juste à côté de la mienne.

Je m'éclaircis la gorge et frappe.

Pas de réponse.

Je frappe à nouveau.

« Qu'est-ce que tu veux, bordel ? » lance-t-il en ouvrant brusquement la porte.

Mon cœur s'emballe - peut-être à cause de ses yeux bleus qui semblent lire en moi.

J'essaie de sourire, dissimulant ma nervosité.

« Je voulais juste te souhaiter la bienvenue dans l'immeuble », dis-je en lui tendant le café.

Il tire sur son cigare et me détaille de la tête aux pieds.

« T'es là parce que tu veux baiser ? »

Je suis tellement choquée que j'arrive à peine à articuler.

« Quoi ? Non ! » je m'exclame presque.

Il rit de ma réaction.

« C'est bien ce que je pensais. » Il commence à refermer la porte.

« Attends. Dis-moi au moins ton prénom », j'insiste. Je pose la main sur ma poitrine, jouant un peu la comédie. « Ne me dis pas qu'un grand gaillard comme toi a peur d'une petite femme comme moi. » Je ne peux m'empêcher de le taquiner.

Je suis minuscule et lui est immense. On dirait un géant.

Il prend le café de mes mains.

« Je n'ai peur de rien. Merci pour le café, ma belle. » Puis il me claque la porte au nez.

Ça suffit !

Il ne peut pas juste prendre mon café et ne pas répondre à ma question.

Je frappe à nouveau, plus fort cette fois.

« Fous-moi la paix, bordel ! » grogne-t-il en rouvrant la porte.

Je secoue la tête, campée sur mes positions.

« Pas avant que tu ne me dises comment tu t'apelles. C'est la moindre des politesses. »

« Tu ne vas pas me lâcher, hein ? » soupire-t-il. « Owen Blake. Maintenant oust ! »

La porte claque à nouveau.

Quelqu'un s'est levé du pied gauche aujourd'hui.

Je ne peux m'empêcher de sourire en retournant chez moi. J'ai l'impression d'avoir gagné, et je connais maintenant le nom de mon nouveau voisin : Owen Blake.

Je regarde l'heure. Oh non ! Je vais être en retard pour mon rendez-vous avec Elliot.

J'avale mon café et file prendre une douche rapide.

Elliot et moi sommes ensemble depuis plus d'un an. Il veut qu'on emménage ensemble, mais je ne suis pas prête à renoncer à mon indépendance ou à mon appartement.

Après ma douche, j'examine mon placard en réfléchissant à ma tenue. J'opte pour ma robe de soirée verte et mes escarpins noirs. Je me maquille légèrement.

Mon téléphone sonne dans la cuisine, c'est Elliot. « Salut, Elliot. »

« Salut, ma chérie. Je suis désolé, mais je dois annuler notre rendez-vous. Il y a un problème au travail. »

Je soupire. Ce n'est pas la première fois - les soucis professionnels se multiplient ces derniers temps.

« Je pourrais passer demain à la place », propose-t-il.

« D'accord. »

« Je suis vraiment désolé, mais je dois y aller. À demain. » Il raccroche avant que je puisse dire au revoir.

Je me suis préparée pour rien.

J'ai besoin de réfléchir.

J'attrape ma veste et monte sur le toit. C'est mon endroit préféré pour penser.

Une fois là-haut, je contemple le ciel. La lune est pleine et magnifique ce soir.

J'entends un bruit et en me retournant, je sursaute en apercevant une ombre à proximité.

« Ne t'inquiète pas, ma belle. C'est juste moi. » Owen sourit en s'approchant.