Je lève la main et ouvre la porte. L'appréhension me gagne à l'idée de rencontrer mon nouveau patron.
J'aurais mieux fait de ne pas le chercher sur internet. Maintenant, j'ai une peur bleue d'entrer. J'ai l'impression de me jeter dans la gueule du loup.
Je baisse rapidement les yeux pour vérifier que ma robe est convenable et que mon décolleté n'est pas trop plongeant.
Ma robe a tendance à glisser un peu. Heureusement que je l'ai ajustée avant d'entrer.
« Entrez ! » répète mon nouveau patron, l'air plus agacé qu'avant.
Je pénètre dans son bureau. Je l'aperçois debout près de la fenêtre, plongé dans un dossier. Il ne se retourne pas quand j'entre.
Alors que je m'approche, il se retourne et balance le dossier sur son bureau. Il manque de peu de tomber par terre. J'ai l'impression que ce n'est pas la première fois qu'il fait ça.
J'essaie de rassembler mon courage pour parler. J'ai la gorge sèche et je ne sais pas quoi dire. Il s'est de nouveau détourné, ce qui me met mal à l'aise.
« Vous êtes en retard. » Sa voix est dure et froide. Ça me fait tellement peur que je sursaute, tords ma cheville dans mes talons hauts et tombe sur les fesses.
Je lève les yeux vers lui, choquée et gênée. Il se tourne lentement pour me regarder, haussant un sourcil.
Cet homme est vraiment à tomber. Les photos ne lui rendaient pas justice. Son visage est lisse, avec une mâchoire bien dessinée.
Ses yeux sont sombres. Quand on les voit, on a envie de s'y perdre.
Je dois avoir l'air d'une idiote maintenant, à le regarder bouche bée, mais je n'y peux rien. Je n'ai jamais vu un homme aussi beau.
Ça fait trop longtemps que je n'ai pas eu de relation ! Je ne devrais pas reluquer mon nouveau patron comme ça, ce n'est pas professionnel !
« Tsss. Ils m'ont envoyé une gourde. » Il se détourne et va à son bureau sans m'aider à me relever.
Gourde ? Comment ose-t-il !
Je sais que j'ai l'air débraillée en ce moment, mais j'ai eu d'excellentes notes dans la plupart de mes cours. Je suis peut-être beaucoup de choses, mais pas une gourde.
Je me mords la lèvre pour m'empêcher de lui dire ses quatre vérités. Je me relève lentement, rajustant ma robe pour avoir l'air présentable à nouveau.
« Je suis... », j'essaie de me présenter, mais c'est à peine audible, alors je m'arrête et m'éclaircis la gorge avant de réessayer.
« Je suis Isabella Bowen. Votre nouvelle assistante personnelle. » Je m'approche de lui et tends la main pour la serrer. Il se contente de la regarder, alors je la baisse.
« Je sais qui vous êtes. Amanda m'a prévenu de votre arrivée », dit-il d'un ton blasé avant de s'asseoir à son bureau.
« C'est bien. » Que puis-je dire d'autre ? Je suppose que c'est son travail de l'informer quand quelqu'un vient le voir.
Un silence gênant s'installe. Je gigote, ne sachant pas si je dois rester plantée là ou m'asseoir sur l'une des chaises noires devant son bureau.
« Vous êtes en retard. Vous ne m'avez pas entendu tout à l'heure ? » dit-il avec colère en prenant son téléphone, sans me regarder.
« Je suis désolée. La circulation était infernale ce matin. Je vous promets que ça ne se reproduira plus », dis-je en espérant qu'il ne m'en tiendra pas rigueur.
« Eh bien, nous vivons en ville. Je suppose que vous le saviez, n'est-ce pas ? » demande-t-il, toujours concentré sur son téléphone.
Pourquoi cet homme si séduisant, qui fait battre mon cœur la chamade quand il parle, doit-il être si désagréable ?
« Je sais. Ça ne se reproduira plus », je répète. Peut-être devrais-je lui parler de la femme désagréable en bas qui m'a fait poireauter au moins cinq minutes.
« Assurez-vous que ça n'arrive plus. Je veux que mes employés soient ponctuels », dit-il avant de poser son téléphone et de me regarder enfin.
« Pourquoi êtes-vous encore dans mon bureau ? Vous avez du pain sur la planche ! » dit-il d'une voix forte, me faisant reculer.
Eh bien, je pourrais commencer à travailler s'il me disait ce que je suis censée faire.
« Je serais ravie de me mettre au travail, M. Claiborne, j'ai juste besoin de savoir quoi faire. C'est mon premier jour », je lui rappelle.
« Putain, j'en ai ras-le-bol de gérer ça. Amanda devra former la prochaine. Prenez les dossiers sur le bureau et allez faire des copies.
« La porte d'à côté est votre bureau ; vous y trouverez un ordinateur. J'imagine que vous savez vous en servir ? »
Il me regarde comme si j'étais une demeurée. Je me contente d'acquiescer.
« Vous verrez un fichier appelé « calendrier » sur l'écran. Vérifiez mon agenda pour aujourd'hui et assurez-vous que je ne rate aucune réunion.
« Ensuite, prenez ces dossiers » - il me les lance - « et faites-en des copies avant de les ranger dans le classeur. Le compte est Mendoza. » Il agite la main vers la porte, m'indiquant de déguerpir.
« Oui, M. Claiborne », dis-je doucement avant de quitter rapidement son bureau. Je l'entends soupirer avec agacement alors que je ferme la porte. Je m'appuie contre elle, prenant une profonde inspiration avant d'aller dans mon bureau.
Ce n'était pas si terrible, n'est-ce pas ?
