Iro frissonna en quittant la chambre d'Aranya. Son uniforme lui allait mieux maintenant, mais il se sentait différent.
Ce matin-là, Aranya lui avait fait l'amour à plusieurs reprises alors qu'il était attaché. À la troisième fois, elle avait malencontreusement déchiré son sous-vêtement avec ses griffes. Prise de remords, elle s'était excusée et lui en avait confectionné un nouveau avec sa soie d'araignée. Après le quatrième round, elle avait fini de réparer son uniforme et s'était attaquée à ses autres vêtements.
Iro avait observé avec fascination comment elle créait des vêtements à partir de sa soie, mais il avait filé en vitesse quand elle avait évoqué un cinquième tour.
Iro frissonna de nouveau, se remémorant comment elle avait enfoncé son doigt plus profondément en lui à chaque fois, le laissant épuisé.
En passant devant la chambre de Holly, il remarqua que la porte était entrebâillée et la pièce vide. Supposant qu'elle allait bien, il se dirigea vers sa propre chambre.
Se contemplant dans le miroir, il examina son uniforme de soubrette. Il épousait mieux sa silhouette svelte maintenant, le haut étant ajusté et le décolleté plus serré. La jupe était à la bonne longueur et s'adaptait mieux à sa queue. Rougissant, il souleva la jupe pour observer son nouveau sous-vêtement en soie d'araignée, taillé comme un short. Il l'appréciait. Il était très doux, soyeux, et moulait parfaitement ses formes, dissimulant ses parties intimes tout en mettant en valeur son postérieur.
« Quelqu'un adorerait te voir faire ça en public, tu sais. »
Iro fit volte-face, sa jupe retombant tandis qu'il se retrouvait nez à nez avec sa nouvelle « Maîtresse » Zeltaria, qui se tenait dans l'embrasure de la porte de sa chambre.
La démone à la peau rouge, aux courbes généreuses et aux cornes, pénétra dans la pièce avec un léger sourire.
Elle s'arrêta près de lui, prit une profonde inspiration, ses joues s'empourprant et ses yeux lumineux clignotant rapidement.
« Aranya a fait plus que simplement réparer ton uniforme, on dirait. As-tu apprécié ton moment avec elle ? » Ses yeux parcoururent le corps d'Iro, s'attardant sur sa taille et sa poitrine. Iro résista à l'envie de se couvrir.
« O-oui, enfin non. Je veux dire... »
Zeltaria rit et balaya l'air de la main.
« Maintenant viens, tu n'as pas encore vu grand-chose du manoir, n'est-ce pas ? La journée a été un peu à sens unique jusqu'à présent. »
Le poil d'Iro se hérissa et il acquiesça. « M-mademoiselle Cerys m'en a montré un peu, surtout les cuisines et les pièces principales du rez-de-chaussée.
Zeltaria éclata de rire, le son résonnant dans le couloir et faisant rougir les joues d'Iro. Elle tendit la main et lui pinça la joue.
« Ce sera l'heure du déjeuner d'ici là et, comme je n'aurai plus à parler à des officiels barbants pendant un moment, ce sera juste ma petite famille. »
Zeltaria attira Iro contre elle et le traîna presque, entamant la visite du manoir par les autres pièces du deuxième étage.
Durant la visite, elle gardait Iro près d'elle, son bras autour de ses épaules et sa longue queue fine terminée par une pointe en forme de pique se balançant doucement derrière eux, effleurant parfois les jambes ou les fesses d'Iro.
Après lui avoir fait découvrir l'étage, Zeltaria emmena rapidement Iro à la buanderie, la salle de réunion, son bureau, et celui de Cerys.
Elle termina la visite en lui montrant les vestiaires, lui indiquant qu'il avait désormais un casier pour y ranger des uniformes supplémentaires et ses effets personnels.
La visite s'acheva dehors sur la terrasse en brique, entourée de buissons bien entretenus.
Iro réfléchit un instant et acquiesça. « Je pense que je pourrais m'y faire. C'est... très différent de tout ce que j'ai connu auparavant. »
Zeltaria sourit et désigna le vaste jardin.
« Ravie de l'entendre. Pourquoi ne pas terminer ta visite ici ? Je dois trouver Cerys et discuter des projets, finaliser tes papiers d'embauche, et m'assurer que le déjeuner est en préparation.
Après qu'il se soit maladroitement incliné en réponse, elle gloussa et entra dans la maison. Iro se redressa et regarda autour de lui, respirant l'air frais du dehors.
Fredonnant pour lui-même, il suivit la suggestion de Zel et commença à explorer le jardin.
La terrasse en brique s'étendait sur une vingtaine de mètres avant de se terminer par un balcon surélevé. Deux escaliers descendaient de chaque côté de la plateforme carrée, menant à une vaste pelouse parsemée d'arbres et de buissons.
Au milieu de la pelouse se trouvait une grande piscine étincelante, alimentée par un canal. Divers meubles d'extérieur étaient disposés autour.
Iro descendit les escaliers et traversa la pelouse jusqu'à la piscine. Il regarda dans l'eau, observant comment le canal s'écoulait d'un bout à l'autre de la propriété, se prolongeant au loin.
Il se souvenait vaguement avoir entendu dire que la ville utilisait ces canaux pour faciliter la vie des personnes aquatiques, et pour réduire le trafic routier en utilisant des bateaux pour le transport.
L'idée de passer une journée à la piscine avec les différents habitants du manoir excitait Iro d'une manière qu'il n'aimait pas vraiment.
Rien que d'imaginer Zeltaria en maillot de bain suffisait à le mettre dans tous ses états, et il ne pouvait qu'imaginer à quoi ressembleraient les autres.
Chassant cette pensée, Iro se retourna pour retourner au manoir. Il s'inquiéterait de cela plus tard.
Il avait à peine fait un pas quand il entendit un bruit de clapotis derrière lui, de plus en plus fort.
Se retournant, il vit quelque chose de surprenant et d'effrayant. Une grande silhouette grise jaillit de l'eau de la piscine, atterrissant sur le bord.
Iro tomba à la renverse de surprise, levant les yeux vers la créature qui le fixait du regard.
Elle était grande et musclée, son corps très athlétique, avec des abdominaux bien dessinés et des bras et jambes puissants.
Une queue large à la base s'affinait en une nageoire de requin. Ses seins étaient petits, à peine couverts par un minuscule bikini.
Sa peau était lisse, humide et grise, et ses cheveux colorés étaient attachés en arrière.
Elle sourit, dévoilant des dents acérées, et retira son élastique. Se penchant, elle souleva Iro sous les bras et le remit sur ses pieds.
Elle rit et posa sa main sur son épaule. « Attends un peu. Allez, j'ai la dalle ! »
Elle passa devant Iro, et il la regarda remonter la pelouse vers la maison. Elle avait une nageoire dorsale acérée qui bougeait doucement et de plus petites nageoires sortant de ses coudes.
Elle était, à tous égards, un requin marchant et parlant. Et elle vivait dans leur piscine ?
Iro décida alors qu'il ne mettrait plus jamais les pieds dans cette piscine.
