« Désolé, princesse, ce n'est pas comme ça que ça va se passer. Vous avez besoin d'aide pour descendre ? Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je devrais peut-être vous offrir mon bras pour vous guider ? »
Elle saisit sa canne blanche et se dirigea vers la porte. « Je peux me débrouiller toute seule. Ne me touchez pas sauf si je vous le demande », dit-elle en ouvrant la porte et en commençant à marcher.
« Vous venez ? » demanda-t-elle quand elle ne l'entendit pas la suivre.
« Je suis juste derrière vous, princesse. »
« Ne laissez pas mon père vous entendre m'appeler comme ça. Il est le seul à avoir ce privilège. »
Ils descendirent à la salle à manger. Son père les y attendait déjà. Il se leva, tira la chaise de Catherine, l'embrassa sur la joue et se rassit.
« J'espère que votre chambre vous convient », dit-il à Drake.
« Elle est très agréable, monsieur. Je vous remercie. »
« Si vous avez besoin de quoi que ce soit pendant votre séjour, n'hésitez pas à demander à l'un des employés, ils s'en occuperont. »
« Papa, j'ai un rendez-vous ce soir. Je n'ai pas besoin que M. O'Rourke m'accompagne. »
« Désolé, ma chérie, mais tu connais les règles - tu ne peux aller nulle part sans ton garde du corps. Appelle ton rendez-vous et dis-lui où vous retrouver. M. O'Rourke t'y conduira et entrera avec toi. Ne t'en fais pas, il restera à l'écart pour ne pas déranger, sauf si l'homme se comporte mal. »
« Ne vous inquiétez pas, monsieur, je veillerai à ce que ce type ne la touche pas. Et s'il vous plaît, appelez-moi Drake à partir de maintenant. »
Drake regarda Catherine et sourit. Il voyait bien qu'elle était contrariée car sa respiration s'accélérait et son visage rougissait.
Elle ne pouvait pas le voir, mais elle sentait que Drake l'observait et elle savait qu'il souriait.
Après le repas, Catherine partit se préparer pour son rendez-vous.
Une femme de chambre avait disposé ses vêtements sur le lit comme elle l'avait demandé. Elle opta pour une robe noire brillante avec un décolleté plongeant qui mettrait en valeur sa poitrine.
Elle porta un collier et des boucles d'oreilles en diamants, et mit une touche de parfum derrière chaque oreille.
Drake l'attendait dans le salon. Quand il la vit, il eut le souffle coupé. Elle était magnifique. La robe épousait parfaitement ses formes, soulignant toutes ses courbes.
Il remarqua qu'elle portait un rouge à lèvres rose pâle. Il se frotta le menton. Il pouvait sentir son parfum et il l'appréciait.
« Si vous êtes prête, je vais vous conduire où vous voulez aller. Où allons-nous ? » demanda-t-il en la détaillant du regard.
« Dans un club appelé Tango. Je suppose que nous prenons la voiture de Père. »
« Oui, il a dit que je devais toujours vous conduire avec. On y va ? »
Elle marcha devant lui, utilisant sa canne. « Je n'aime pas utiliser ma canne au club, alors quand nous arriverons, vous devrez me laisser tenir votre bras.
Une fois à l'intérieur et assise avec mon rendez-vous, vous devrez vous installer ailleurs. Je ne veux pas que vous gêniez mon rendez-vous. »
Drake ouvrit la portière arrière de la voiture et attendit qu'elle soit installée avant de prendre place à l'avant et de démarrer. « Vous êtes ravissante dans cette robe, soit dit en passant. »
« Vous trouvez vraiment ? » demanda-t-elle en effleurant son décolleté, sachant qu'il devait probablement regarder. « Vous ne pensez pas que c'est trop osé, n'est-ce pas ? Je veux dire, ça ne montre pas trop ma poitrine, si ? »
Il jeta un coup d'œil dans le rétroviseur et observa ses doigts. Il secoua la tête et se reconcentra sur la route. « C'est un peu décolleté, mais je suppose que c'est l'effet recherché pour attirer l'attention des hommes. »
« Je parie que vous avez regardé. Ça vous a plu ce que vous avez vu ? » demanda-t-elle d'un ton taquin.
« Je suis payé pour vous protéger, pas pour vous reluquer. »
« Dites-moi, Drake, vous avez une petite amie ? »
« Ma vie privée ne vous regarde pas. »
« Je vais prendre ça pour un non. Peut-être que si vous n'étiez pas si coincé, vous pourriez avoir des relations plus souvent. »
« Ne vous en faites pas pour moi, princesse. J'ai tout le sexe que je veux quand j'en ai envie. »
« Vous êtes bien grossier de me parler ainsi. Mais vos mots crus m'excitent. Je me demande ce que votre bouche pourrait faire d'autre pour me faire mouiller », dit-elle en se léchant les lèvres, sachant qu'il la voyait faire.
« Nous ne devrions pas avoir ce genre de conversation », dit-il, sentant que la situation devenait dangereuse quand son sexe commença à durcir. Il ne pouvait pas et ne voulait pas penser à la fille de son patron de cette façon.
« Détendez-vous. Je vous taquine, c'est tout. » Elle s'adossa et resta silencieuse pour le reste du trajet jusqu'au club.
Arrivés au club, il gara la voiture et alla lui ouvrir la portière. Il l'aida à sortir. Elle passa son bras sous le sien tandis qu'ils entraient dans le club bondé.
« Où est votre rendez-vous ? » demanda-t-il en scrutant les alentours.
« Il va venir à nous », dit-elle. « Comment je suis ? » demanda-t-elle en se tournant vers lui.
« Parfaite », dit-il en regardant ses lèvres. Il vit un homme s'approcher d'eux. Drake se tourna pour le dévisager. Le gars était jeune, pas mal, mais il avait l'air d'un crétin.
« Hé, ma belle, tu es enfin là. Je commençais à croire que tu ne viendrais pas. J'ai une table pour nous et j'ai commandé ton vin préféré. »
« Fred, je ne te poserais jamais un lapin. Je voulais juste prendre mon temps pour me faire belle. Je voulais être au top pour toi. »
« Tu l'es - tu es canon », dit-il en lorgnant sa poitrine.
Drake, comprenant le sous-entendu, s'éclaircit la gorge.
Fred le regarda mais s'adressa à Catherine. « Ne me dis pas que ton père t'a encore collé un garde du corps ? »
« Oui, Fred, c'est le cas. Je te présente Drake O'Rourke. Drake, voici mon rendez-vous, Fred Moser. »
« Bonjour, M. Rourke. »
« C'est O'Rourke », corrigea Drake d'une voix basse et menaçante avant que Fred ne puisse continuer.
« Pardon, M. O'Rourke. Je vais prendre Catherine avec moi maintenant. Vous pouvez trouver un coin où vous asseoir et vous occuper pendant que cette magnifique femme et moi profitons de la soirée. »
Drake agrippa le bras de l'homme et le tira près de lui pour lui chuchoter à l'oreille. « N'oublie pas, petit con - je serai tout près et je te surveillerai, alors fais gaffe. »
Quand il vit Fred avoir l'air un peu effrayé, Drake le lâcha et regarda Fred passer son bras autour de la taille de Catherine. Fred la conduisit à une table près du fond.
Drake attendit de voir où ils s'installaient avant de trouver un endroit d'où il pouvait les surveiller.
Il choisit une place au bout du bar et commanda une boisson sans alcool au barman. Il ne pouvait pas boire pendant le service, même s'il aurait bien eu besoin d'un remontant.
« Vous êtes le nouveau garde du corps de Mlle Templeton ? » demanda le barman à Drake en lui servant sa boisson.
« Vous la connaissez ? » demanda-t-il sans répondre à la question de l'homme.
« Ouais, elle vient souvent ici, et presque à chaque fois elle a un garde différent avec elle. Je me demande si vous tiendrez plus longtemps que les autres. »
« Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne tiendrai pas ? » demanda-t-il sans la quitter des yeux.
« Elle est difficile à gérer et très maligne. Je ne peux pas vous dire combien de fois elle a réussi à semer ses gardes. Vous ne pouvez pas la lâcher des yeux une seconde. Le dernier qui l'a fait se remet encore de la raclée que les hommes de son père lui ont mise. Si j'étais vous, mon vieux, je démissionnerais avant qu'elle ne vous attire des ennuis. »
« Je peux la gérer. J'ai connu pire », dit Drake.
« Bonne chance, alors. Elle est belle, cela dit. Dommage qu'elle ait Nicolas Templeton comme père. »
Drake le regarda. « Il semble aimer sa fille et être très protecteur envers elle, alors pourquoi dites-vous ça ? »
« Oubliez ce que j'ai dit », dit le barman avant de s'éloigner pour servir un autre client.
Drake reporta son attention sur Catherine et son rendez-vous. Fred avait son bras autour d'elle. Il embrassait son cou et elle semblait apprécier. Il continua à les observer alors qu'ils riaient et commençaient à s'embrasser.
Une blonde plantureuse vint s'asseoir à côté de lui. Drake remarqua qu'elle était très attirante, et s'il n'avait pas été en service, il l'aurait draguée et ramenée chez lui pour une partie de jambes en l'air.
« Salut beau gosse, j'ai vu que tu étais tout seul. Tu veux offrir un verre à une jolie fille ? » demanda-t-elle en posant sa main haut sur sa cuisse, près de son entrejambe.
« Trouve-moi une jolie fille et peut-être », dit-il en retirant sa main de sa cuisse.
« Connard », cracha-t-elle avec colère avant de s'éloigner.
Quand il regarda à nouveau là où Catherine était assise, ils avaient disparu. Drake se leva d'un bond et scruta les alentours.
Il commença à transpirer - jusqu'à ce qu'il les repère sur la piste de danse. Il poussa un soupir de soulagement et se rassit pour les observer.
Drake fut surpris de voir comment elle dansait et se frottait contre Fred et comment ses mains parcouraient tout son corps.
Il se demanda pourquoi elle agissait ainsi. Le faisait-elle pour le provoquer, sachant qu'il regarderait ?
Il fit signe au barman et commanda une autre boisson sans alcool.
Quand il se retourna, il constata qu'en l'espace de quelques secondes la piste de danse était devenue plus bondée qu'avant, et il ne pouvait plus voir Catherine et Fred.
Drake bondit de son siège, scrutant tous les visages alors qu'ils se déhanchaient sur une chanson endiablée. Le sang dans ses veines se mit à bouillonner. Son cœur battait la chamade.
Même s'il ne la voyait pas, il se fraya un chemin sur la piste de danse, repoussant les femmes qui essayaient de danser avec lui.
Il resta immobile, tournant dans toutes les directions à sa recherche. Il avait l'impression que la pièce tournoyait. C'était comme dans un film, quand le personnage reste figé et que tout tourbillonne autour de lui.
Drake finit par repérer Fred, mais Catherine n'était pas avec lui. Fred dansait de manière suggestive avec une autre femme, alors Drake s'approcha de lui.
« Où est Catherine ? » demanda Drake, devant crier pour couvrir la musique assourdissante.
« Quoi ? » cria Fred en retour, mettant sa main à son oreille pour signifier qu'il n'entendait pas Drake.
Drake commençait à perdre patience. Il agrippa la chemise de Fred et le tira vers lui, leurs visages se touchant presque. « Où est-elle, espèce de petit con ? »
« Elle est allée aux toilettes », articula-t-il avec difficulté.
« Tu l'as laissée y aller seule ? »
« Ouais, elle connaît mieux son chemin ici que nous tous. » Il se dégagea des mains de Drake et recula. « Je vais aller la chercher. »
Drake saisit le poignet de Fred. « Laisse tomber, je m'en charge. Et le rendez-vous est terminé », dit-il en le relâchant.
Il se dirigea ensuite vers les toilettes des femmes. Là, il frappa vigoureusement à la porte. Il était tellement en colère qu'il avait envie de la défoncer. Il ne savait pas vraiment pourquoi il était si furieux.
« Catherine, si tu es là-dedans, sors immédiatement. »
Quand elle entendit Drake lui aboyer dessus, elle leva les yeux au ciel. « Fiche-moi la paix, j'arrive », cria-t-elle en retour tout en se séchant les mains.
En sortant, elle savait qu'il était toujours là et qu'il était en rogne - elle pouvait le dire à sa respiration lourde.
« C'est quoi ton problème ? » lança-t-elle avec colère, essayant de le contourner. Mais il la retint par le bras, l'arrêtant net.
« Toi, tu es mon putain de problème. Je t'ai dit de ne jamais sortir de mon champ de vision. »
« J'avais envie de faire pipi. Tu t'attendais à ce que je me fasse dessus ou que j'aille te chercher pour m'accompagner ? Je ne suis pas un bébé, et je n'ai pas besoin que tu me colles aux basques. Je retourne à mon rendez-vous, alors lâche-moi. »
« Le rendez-vous est terminé. On rentre », dit Drake en commençant à la tirer vers la sortie.
« C'est moi qui décide quand c'est fini », dit-elle en le repoussant de sa main libre.
Elle poussa un cri quand il la souleva et la jeta sur son épaule comme un sac de pommes de terre.
« Repose-moi tout de suite, espèce de brute », hurla-t-elle en le martelant de coups de poing dans le dos.
« Si tu ne viens pas gentiment, alors je te porterai de force », dit-il, sentant à peine ses coups.
Il la porta à travers la foule, écartant les gens de son bras libre. Personne n'essaya de l'arrêter - ils ne remarquèrent probablement même pas ou s'en fichaient. Ce n'est qu'une fois arrivé à la voiture qu'il la reposa sur ses pieds.
