La première chose qu'elle fit en se réveillant fut de pousser un cri. Il y avait des hommes à la porte, ce qui la fit hurler de plus belle. Elle crut d'abord que Morris les avait envoyés. Puis elle réalisa qu'elle était à l'hôpital, et en baissant les yeux, elle vit les bandages et prit conscience de la douleur qui la tenaillait.
Le Dr Tanner entra et parla d'une voix apaisante. Elle comprit qu'elle n'était pas en danger immédiat.
Elle n'eut qu'un bref moment de solitude avant qu'un policier en uniforme impeccable ne pénètre dans la chambre.
« Vous souvenez-vous de quelque chose, Madame Porter ? »
« Non », mentit-elle. Elle se rappelait tout mais savait qu'il valait mieux garder le silence. Et si c'était un piège ? Et si Morris écoutait quelque part ?
L'officier quitta lentement la pièce et s'entretint avec un bel homme à la porte. Harper ne saisissait pas bien leurs paroles, mais elle savait que le son des hommes qui parlent pouvait être synonyme de danger.
Le bel homme entra dans la chambre, et Harper se recroquevilla. Elle n'osait même pas le regarder. Morris pourrait se mettre en colère si elle le faisait.
Il sembla percevoir son malaise et resta près de la porte. « Je ne vous ferai aucun mal. Mes hommes sont là pour assurer votre protection. Avez-vous mal ? »
Elle acquiesça sans lever les yeux.
« Je vais leur demander de vous apporter quelque chose pour soulager la douleur. » Il fit un signe à l'un des hommes en costume qui se tenaient à proximité. Il s'approcha avec précaution et dit : « Je m'appelle Dante Black. »
Harper avait entendu parler de Dante Black mais ne savait pas grand-chose à son sujet. Elle savait seulement qu'il était un patron et que les gens évitaient de lui chercher des noises.
« Qui vous a fait ça ? »
Elle avait une envie folle de tout lui dire, mais elle craignait que Morris ne l'apprenne. « Je, je... » Les mots restaient coincés dans sa gorge.
« Était-ce votre mari ? » La voix de Dante était douce.
C'était un véritable supplice pour elle de ne pas fondre en larmes et d'implorer son aide. Il semblait si sincère. Tout son corps tremblait.
Une infirmière entra alors et lui administra un antidouleur avec un verre d'eau. Elle lança un regard d'avertissement à Dante. « Je pense que notre patiente a besoin de repos, monsieur. »
Dante suivit l'infirmière à l'extérieur. La présence d'étrangers semblait l'avoir effrayée. Il fit un geste de la main aux hommes, et ils s'éloignèrent de la porte pour qu'elle ne puisse plus les voir.
Elle se rallongea et tenta de se reposer, se demandant qui était ce Dante et ce qu'il lui voulait. Harper avait une peur bleue de Morris. Les hommes l'avaient toujours déçue, à commencer par son père. Mais il y avait quelque chose dans la franchise et la compréhension du regard de Dante. Elle espérait le revoir.
Jessica vit un homme en costume entrer.
« Je suis désolée, monsieur, les heures de visite sont terminées. »
« Non, ce n'est pas vrai », répondit Easton sèchement avant de continuer son chemin.
Elle vit l'ascenseur s'arrêter au sixième étage, l'étage VIP. Elle consulta le dossier et constata que Harper venait de se réveiller. Elle envoya un message à son nouvel ami séduisant : « Elle est réveillée et a un visiteur. »
« La police ? »
« Ils sont venus plus tôt. Son costume est cher. Il est déjà venu ici », décida-t-elle de partager, car elle l'appréciait et voulait le voir ce soir. Il semblait être un bon petit ami, avec ses chaussures propres et son attitude assurée, et elle ne tenait pas particulièrement à ce travail. « J'ai bientôt fini. Tu veux que je jette un coup d'œil ? »
« Oui, fais ça. Je viens te chercher dans vingt minutes. »
Elle prit quelques fleurs qu'un livreur avait laissées pour un autre patient et jeta la carte avant de se rendre à l'étage VIP. Un grand homme l'arrêta à la porte de Harper.
« J'ai une livraison », dit-elle en montrant les fleurs.
« Nous les prendrons. » Il ne la laissa pas entrer dans la chambre.
« D'accord. » Jessica sourit et retourna à l'ascenseur.
Morris l'attendait dans la voiture avec Hank, son garde du corps qui conduisait.
« Qu'as-tu trouvé ? »
« La sécurité surveille sa chambre. Je n'ai pas pu entrer », dit-elle en touchant sa jambe.
« Allons à mon chalet ce soir », dit-il au chauffeur.
La voiture quitta la ville alors que la nuit tombait. Elle ne savait pas où ils allaient, mais elle appréciait qu'il ait les moyens d'avoir un chauffeur.
Lui tendant un préservatif, il dit : « Tu veux t'amuser avec nous ? »
« Bien sûr. » Elle comprit qu'il parlait aussi du chauffeur. Cela l'excita. Elle ne dirait pas non à deux hommes, elle était connue comme la fille facile de l'hôpital. Elle le toucha pour s'assurer qu'il était dur, puis elle détacha sa ceinture de sécurité et releva sa jupe. Rapidement, elle lui mit un préservatif et s'assit sur lui.
Elle était très excitée. Le chauffeur devait les avoir entendus. Il déchira son haut et elle gémit quand il mordit son téton.
« Tu es une coquine, n'est-ce pas ? »
« Oui », dit-elle en accélérant ses mouvements. Elle aimait quand c'était brutal.
Il tira ses cheveux, regardant par la fenêtre. Son visage ne montrait aucune émotion. « On va bien s'amuser avec toi. » Après avoir fini, il la repoussa. « Maintenant, sois une bonne fille et va t'occuper de mon chauffeur. »
Voulant lui faire plaisir, elle s'exécuta.
Dante décrocha lorsque le téléphone sonna. C'était Ace.
« Désolé, Don, expliqua le chauffeur. J'ai fait de mon mieux, mais une fois sortis de la ville, il n'y avait plus grand monde sur la route. J'ai fini par les perdre de vue. Je ne voulais pas me faire repérer, vous comprenez. »
Dante était agacé, mais pas trop inquiet. Harper était bien entouré, il ne tarderait pas à refaire surface. « Reste à l'affût près de chez lui. Il finira bien par rentrer au bercail. »
« Compris, Don. »
