
Aide-moi Alpha
Toute sa vie, Hayley a été retenue captive par son propre père, qui la rend responsable de la mort de sa mère, la luna de la meute. Aujourd'hui, le jour de son dix-neuvième anniversaire, Hayley s'échappe enfin, se retrouvant sur le territoire de la meute Midnight Rose. Le charmant Alpha Jax lui permet de rester, mais son père est prêt à tout pour la récupérer - même à tuer un autre alpha.
Chapitre 1
HAYLEY
Un autre jour se lève. La même lumière pénètre dans ma petite cage. Et encore une fois, je me sens complètement et totalement déprimée. Tout est de ma faute. Je suis coincée ici par ma propre faute.
Ma mère, Ava, est morte en me donnant naissance, je n'ai donc jamais pu la rencontrer, mais elle me manque chaque jour. Je me sens perdue sans elle.
Depuis le décès de ma mère, mon père, Jerry, me tient pour responsable et me bat quotidiennement. Comme il est l'Alpha de cette meute, la meute Bloodnight, il peut me traiter comme si j’étais une moins que rien.
Ils ferment tous les yeux et le laissent faire ce qu'il veut de moi.
Avant, je pouvais guérir de toutes mes blessures, mais mon père a fait en sorte que ma louve et moi nous soumettions à lui, à tel point que ma louve Aurora a disparu, et je ne suis pas sûre qu'elle reviendra un jour.
J'avais sept ans quand je l'ai perdue. Les loups-garous ont leurs loups dès la naissance, donc j'ai eu sept ans pour créer des liens avec elle quand elle m'a été enlevée.
Maintenant, tous les coups sont doublement douloureux car je ne peux pas les partager avec elle. Elle m'aidait si je ne pouvais pas gérer, et prenait le contrôle, mais maintenant, je dois me débrouiller sans elle.
Depuis, je me sens extrêmement seule. Comme elle est partie, tous mes sens exacerbés ont également disparu, mais je crois qu'elle me reviendra. Un jour.
Je ramasse ma pierre, qui est maintenant émoussée, et je fais une marque sur le mur pour la 4 380e fois depuis que je suis ici.
Aujourd'hui, je vais avoir dix-neuf ans.
Cela fait exactement douze ans que je suis coincée dans cet endroit infernal. Douze longues années atrocement douloureuses.
Je jette un coup d'œil par la fenêtre si petite que l'on ne peut voir à travers que d'un œil, et je regarde mes anciens compagnons de meute se saluer avec joie et amour. La jalousie envahit tout mon corps et un rictus se dessine sur mon visage.
La meute convient que je n’ai pas ma place parmi eux car je n'ai plus ma louve, donc techniquement, à leurs yeux, je ne suis qu'une misérable humaine à enfermer car elle en sait trop sur leur espèce.
La serrure de la porte de ma cellule cliquette, et j’en déduis que c'est l'heure.
Chaque matin, après le lever du soleil, mon père descend dans la prison avec son bêta, Billy, et le gamma, Luke, pour me battre jusqu'à ce que je m'évanouisse.
Ils m'en veulent presque autant que mon père, car ils connaissaient ma mère et avaient promis de la protéger. Surtout Luke, qui avait été son garde personnel.
Lorsque ma mère est morte, toute la meute a pleuré la perte de sa Luna et en a rejeté la faute sur moi.
Je reçois des coups quotidiennement, mais il arrive parfois aussi que Luke reste seul avec moi, et alors son loup prend le dessus et il me viole. Je ne compte plus le nombre de fois où il l'a fait. Je suis souillée.
J'ai abandonné depuis longtemps l'idée que mon compagnon existe quelque part dehors, dans le monde. Je ne quitterai jamais cet endroit.
Je vais mourir ici, alors je ne prends pas la peine d'entretenir de faux espoirs : même si je parvenais à partir, il ne voudrait pas de moi, je suis bien trop abîmée.
Je me tourne vers eux mais je m'assure de garder la tête baissée en signe de soumission. La peur m’arrache un gémissement involontaire.
« Tais-toi, sale pute ! » me hurle Luke. La dureté de sa voix me fait fermer les yeux. Même après toutes ces années, je suis toujours aussi terrifiée.
« Viens ici », dit mon père, d'un calme mortel. J'obéis. Un revers m'envoie voler contre le mur de la cellule, brouillant ma vision. J'entends « Lève-toi ! » la voix est celle de mon père. En m'appuyant sur le mur, je vacille, mais je me tiens debout.
Une main rugueuse enveloppe ma gorge et comprime mes voies respiratoires. Mes yeux s'ouvrent brusquement et je vois mon père qui me regarde avec un air quelque peu nostalgique.
Il me jette souvent ce regard. C'est comme s'il s’imaginait regarder dans les yeux de ma mère, mais en une fraction de seconde, il se reprend et m'envoie tête la première contre le mur, et cela m’ouvre le crâne, une fois de plus.
« On va bien s’amuser », c'est tout ce que j'entends avant qu'un coup de fouet ne claque, et qu'une lame ne soit plongée dans mon flanc.
Cela continue pendant ce qui me semble être une éternité, mais en réalité, cela ne dure probablement qu’une quinzaine de minutes.
Je me suis évanouie deux fois. Je me prends à penser être libre pour le reste de la journée lorsqu'ils commencent à partir, mais Luke est toujours là, à me fixer intensément.
Je sais ce qui va se passer. Une seule larme s'échappe de mon œil, puis d'autres suivent. Il sourit de manière menaçante. Le bruit de la boucle de sa ceinture résonne dans la cellule.
Je ferme les yeux et secoue frénétiquement la tête, comme si cela pouvait faire une différence, mais ce n'est pas le cas.
« Allez, bébé », dit Luke d’une voix horriblement mielleuse. « Je ne mords pas. Enfin, seulement un peu », poursuit-il avec un léger gloussement.
Je crie et lance des coups de poings et de pieds avec le peu d'énergie qu'il me reste, mais ça n'a jamais servi à rien par le passé. De toute façon il ne sent probablement rien, vu ma faiblesse.
Il m'attrape et me jette sur le matelas qui a maintenant des trous et des ressorts qui en sortent : eux aussi essaient désespérément de s'échapper.
Quand on me frappe, je ne me défends pas. Je sens que je le mérite pour ce que j'ai fait à ma mère. Mais quand on me viole, je me débats, du mieux que je peux.
Il grimpe sur moi et passe sa langue sur le côté de mon cou. Je ferme les yeux et essaie de penser à quelque chose de mieux : ma mère.
Je sais à quoi elle ressemblait d'après une photo qui reposait sur ma table de chevet quand j'étais plus jeune. Je la fixais chaque nuit.
J'essaie d'imaginer qu'elle cuisinait pendant que je la regardais ou qu'elle m'apprenait à me maquiller ou à me coiffer.
J'essaie de penser à des moments simples et heureux, que je ne pourrai jamais vivre, du moins c’est ce que je croyais...
Mes yeux s'ouvrent alors que Luke commence à retirer son pantalon et je vois le badge de ma cellule qui pend de sa poche. Il tombe.
Je l'attrape rapidement avant qu’il n’atteigne le sol et la fourre sous mon matelas avant qu'il ne le remarque. Mon cœur s'accélère mais Luke ne s'en rendra pas compte, il pensera que c'est à cause de ce qu'il me fait.
La porte de la cellule se verrouille automatiquement lorsqu’elle se referme et elle est ouverte en ce moment même, il n'aura donc pas besoin de son badge avant demain matin.
Un nouveau sentiment d'espoir inonde mon corps. Je vais sortir d'ici.
Je vais être libre. Je dois juste supporter cette épreuve...
Juste à ce moment-là, Luke me donne un coup de poing à la tête qui m'assomme.
Je me réveille en sursaut. Je suis seule dans ma cage et mon cœur s'emballe.
N'était-ce qu'un rêve ? Ou était-ce un signe ? Et si cet Alpha était réel, de quoi parlait-il ? Comment veut-il que je le trouve ?
Et puis la réponse me vient d'un coup.
Je passe la main sous mon lit et je sens le badge entre mes doigts.
Le moment est venu. Je vais m'échapper maintenant.












































