Amour d'été - Couverture du livre

Amour d'été

Evelyn Miller

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Chapter
15
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18+

Résumé

C'est l'été avant sa dernière année de lycée, et Hazel Young est sceptique à l'égard de l'amour. Mais un nouveau garçon est arrivé en ville, un mystérieux étranger avec un passé troublé. Alors que les températures montent, Hazel devra faire face à ses propres doutes : s'agit-il simplement d'une aventure estivale, ou est-ce le grand amour ?

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20 Chapitres

Le Feu de Joie

Qu'est-ce que l'amour ? Quelqu'un sait-il vraiment ce que c'est ?

Le dictionnaire dit que c'est un sentiment très fort d'affection pour quelqu'un.

Mais je n'ai jamais ressenti plus qu'une simple affection pour qui que ce soit. J'aime bien ma mère et mon frère jumeau, Hayes. Mais c'est un genre d'affection différent. Je parle du véritable amour.

Mes parents disaient s'aimer. Ils se sont séparés quand mon frère Hayes et moi étions bébés. On n'a plus jamais revu notre père.

Ma meilleure amie, Monica, se disait amoureuse chaque semaine. À chaque fois d'une personne différente. Et chaque semaine, elle était au trente-sixième dessous.

Mon frère est sorti avec plein de filles au lycée. Il couchait avec différentes nanas, puis les ignorait. Elles disaient toutes l'aimer aussi.

Donc ouais, je pensais que l'amour n'était qu'une invention pour garder quelqu'un auprès de soi pour toujours.

Maintenant que les vacances d'été arrivent, je compte passer tout mon temps au soleil sur la plage, à bronzer et barboter. La nuit, c'est l'heure de faire la fête.

Le dernier jour d'école était nul à chier. Personne ne voulait rien faire, même pas le prof. Dès que la cloche sonne, je file dehors et commence à rentrer chez moi.

Je ne voulais pas rester avec tous ces gens tristes qui faisaient leurs adieux à leurs potes comme s'ils ne devaient plus jamais les revoir. Hayes y compris.

Il faut 20 minutes pour rentrer à pied. Quand j'arrive à la maison, je suis un peu en nage.

Même si mes parents se sont séparés, Maman s'est bien occupée de nous en grandissant. Grâce à ses parents, on vit dans une petite maison juste en face de la plage.

Les autres baraques autour sont très grandes et pleines de gens friqués et malpolis. Un jour sur deux, quelqu'un passe pour essayer d'acheter notre maison pour la raser, mais Maman refuse toujours.

Elle dit que c'est parce que c'est la seule maison qu'on ait connue. Mais en vrai, c'est parce qu'elle n'aime pas que les choses changent.

Et puis, si jamais elle essayait de vendre la maison, Hayes et moi serions verts. On adore cette baraque. En fait, on a tous les deux décidé d'aller à la fac du coin juste pour rester à la maison.

Aussi parce que Maman n'a plus beaucoup de temps.

Elle a appris qu'elle avait un cancer du sein il y a deux ans. Elle s'en est remise deux fois, mais cette fois c'est revenu plus méchant.

Les toubibs font tout ce qu'ils peuvent pour elle, et elle semble aller mieux.

« Maman ! Je suis rentrée ! » je crie en laissant tomber mon sac près de la porte, ce pour quoi Maman va sûrement me passer un savon bientôt.

« Par ici ! » elle appelle depuis la cuisine.

J'y vais et je la vois sortir une carafe de citronnade du frigo.

« Comment s'est passée ta dernière journée ? » elle demande alors que je vais l'embrasser sur la joue. D'habitude je ne suis pas très câline, mais depuis qu'elle est malade, j'essaie de lui montrer à quel point elle compte pour moi.

« C'était pourri », je me plains en m'asseyant à table pendant qu'elle apporte la citronnade.

« Surveille ton langage », elle me prévient en s'asseyant à côté de moi. « Je suis sûre que ce n'était pas si terrible », dit-elle pendant que je sers deux verres.

« Si. Personne n'a rien fichu, et puis toutes les filles chiaient des bulles. » Je lève les yeux au ciel.

« Même Monica ? » elle demande en haussant les sourcils.

« Bien sûr », je ris. Elle pleurait depuis l'heure du déjeuner.

« Mamaaan ! Hazel ne m'a pas attendu ! » Hayes se plaint en claquant la porte derrière lui. « On a vraiment besoin de la clim dans cette baraque », il grogne en entrant dans la cuisine.

« T'es un grand garçon. Tu peux marcher tout seul », je rétorque.

« Tu me brises le cœur, chère sœur », il dit d'un air idiot, la main sur le cœur avant de prendre mon verre de citronnade à moitié bu.

« Rends-le moi ! » je crie en me levant d'un bond pour essayer de lui arracher le verre des mains. Mais il est trop rapide. Il repose le verre sur la table et me sourit.

« Va te faire voir, Hayes ! »

« Va te faire voir, Hazel ! »

« T'es qu'un gros porc ! »

« Et toi une vraie garce ! »

« Les enfants ! » Maman nous gronde, nous faisant taire tous les deux.

« Désolé », on dit doucement en s'asseyant à table, l'air penaud. Je me sens mal. Hayes et moi sommes très proches, mais on se prend souvent le bec.

Quand Maman est tombée malade, on a promis d'arrêter de se disputer devant elle parce que ça la contrarie beaucoup. Elle nous rappelle toujours qu'on est la seule famille qu'on ait et qu'on doit prendre soin l'un de l'autre.

Avant je levais les yeux au ciel quand elle disait ça, mais quand elle est tombée malade, j'ai enfin pigé ce qu'elle voulait dire.

« Ils font toujours ce feu de camp ? » Maman demande, parlant du feu de camp de fin d'année qui a lieu sur la plage chaque année.

Tout le monde peut venir, même les plus jeunes élèves. Ça se fait depuis l'époque où mes grands-parents étaient à l'école.

Hayes et moi échangeons un regard. Maman sait que ça se fait toujours. On y est allés les deux dernières années.

« Oui, Maman », Hayes dit en me donnant un coup de genou.

« Oh. Vous y allez ? » elle demande en s'éclaircissant la gorge, l'air un peu inquiète.

En regardant Maman, je remarque les cernes sombres autour de ses yeux qui semblent enfoncés. Elle a beaucoup maigri ce dernier mois et a l'air de plus en plus faible chaque jour.

« On y va chaque année. Tu te souviens, Maman ? » je dis doucement en me mordant la lèvre.

« Ah oui, bien sûr. Quelle tête de linotte je fais », elle rit.

« On peut rester à la maison », Hayes propose, la voix tremblante comme s'il allait chialer.

« Non, non, non. Allez-y les enfants, amusez-vous. Je vais bien. » Elle agite la main. « Et puis, je sors avec Kim. » Elle parle de notre tante.

« Si tu es sûre », je dis lentement.

« Bien sûr. »

***

« Hazel. T'es ma meilleure pote », Monica dit d'une voix pâteuse, accrochée à mon épaule.

« Je sais », je glousse en l'aidant à se tenir debout, trébuchant un peu moi-même.

« Je t'aime. Plus que j'aime Cameron », elle me dit.

« Je suis bien plus cool que Cameron ! » je ris alors qu'on s'assoit sur un des rondins devant le feu.

« C'est qui Cameron ? » une voix masculine à côté de moi demande, nous faisant sursauter Monica et moi avant d'éclater de rire.

« C'est l'amour de ma vie », Monica dit d'une voix traînante, se penchant par-dessus moi pour parler à l'inconnu.

« Cette semaine », je ris en regardant le mec.

Je ne l'ai jamais vu dans le coin avant. Et je ne dis pas ça juste parce que je suis bourrée. Je veux dire, ce mec est vraiment canon ! Je me souviendrais de l'avoir vu.

Il a les cheveux foncés et les yeux clairs, mais je ne peux pas bien voir la couleur à cause de la faible lumière. Son visage est très harmonieux et régulier.

« Ah, le jeune amour », il rit en secouant légèrement la tête avant de boire dans le gobelet rouge qu'il tient.

« Dis-moi que tu crois en l'amour, parce que cette garce n'a pas de sentiments », elle dit en se penchant encore plus et renversant un peu de sa bière sur ma jambe.

« Bien sûr que si ! » je crie en essuyant un peu la bière collante, sans vraiment m'en soucier.

« Pas du tout ! Demande à Hayes ! » elle crie fort, faisant rire l'inconnu. « Je vais le chercher ! » elle dit avant de s'éloigner d'un pas mal assuré.

« T'es nouveau ? » je demande à l'inconnu d'une voix pâteuse.

« Oui. » Il hoche la tête mais ne me dit pas son nom.

« Tant pis pour toi », je ris.

« Ah bon ? » Il sourit.

« Ouais ! Cette ville est tellement chiante ! » je dis lentement.

La ville est toute petite. Genre, moins de cent personnes y vivent. La seule chose bien, c'est la plage.

« La plage est sympa », il dit en hochant la tête vers l'océan comme s'il lisait dans mes pensées, et je pousse un petit cri.

« Hazel ! Hazel ! » la voix de Monica appelle alors qu'elle et Hayes marchent d'un pas mal assuré vers nous. « Dis-lui », elle exige en poussant mon frère pour qu'il s'assoie entre moi et le beau gosse.

« Tu n'as p-pas de sentiments », il hoquette, posant sa tête sur mon épaule avant de relever rapidement les yeux vers l'inconnu. « Hayes », il se présente avec un léger grognement dans la voix que je sais que personne d'autre n'aurait remarqué.

« Asher. » Il sourit en serrant la main de mon frère.

« Où sont vos godasses ? » Monica crie en pointant du doigt nos pieds nus à Hayes et moi.

Je glousse et remue mes orteils dans le sable doux. Qui porte des chaussures à la plage ?

« À la maison », Hayes marmonne, reposant sa tête sur moi. « T'es nouveau ? » il grogne vers Asher.

« Ouais. » Il hoche la tête sans rien ajouter d'autre.

« Tu surfes ? » il demande. Selon Hayes, si tu surfes ou joues au foot, t'es cool à ses yeux jusqu'à preuve du contraire.

« Jamais essayé. »

« Foot ? » il dit d'un air peu impressionné.

« Running back. » Hayes hoche la tête.

« Bayze », je geins.

« Bazel », il geint en retour.

« Mon verre est vide », je me plains en agitant mon gobelet vide devant son visage.

Hayes lève les yeux au ciel mais prend mon gobelet pour aller le remplir. Bon garçon.

« Il me faut un comme ça », Monica soupire en s'asseyant de mon autre côté.

« Tu peux l'avoir », je ris en levant les yeux au ciel.

« J'ai tellement besoin de rouler une pelle à quelqu'un là tout de suite », elle se plaint en rejetant la tête en arrière, manquant de tomber du rondin.

« Voilà Cameron. » Je hoche la tête vers le sportif qui se tient de l'autre côté du feu.

« Je t'aime ! » elle crie avant de disparaître pour le reste de la soirée, me laissant seule avec Asher.

« Où sont tes godasses ? » il rit en hochant la tête vers mes pieds.

« À la maison. Je veux dire, qui vient à la plage avec des chaussures ? » je demande en pointant ses tongs.

« Comme ça quand tu pars, tes pieds sont protégés », il rit en se rapprochant un peu de moi sur le rondin.

« Pas besoin quand on vit sur la plage. » J'essaie de faire un clin d'œil mais rate et cligne juste des yeux bizarrement.

« Tu vis dans une de celles-là ? » Il siffle en regardant vers les maisons des riches.

« Oh non, je ne te dirai pas où j'habite », je ris alors que Hayes revient en tenant habilement trois gobelets dans ses mains.

« Tiens », il grogne en me mettant un gobelet dans les mains et en se faufilant entre moi et Asher. « Tiens », il grogne à nouveau en tendant l'autre gobelet à Asher.

« Merci mec. » Il hoche la tête en prenant le gobelet. « De quoi on parle ? » il demande en haussant un sourcil vers le nouveau.

« De godasses », je dis d'une voix pâteuse en buvant une grande gorgée de bière.

« Les godasses mec. Qui en a besoin ? » Hayes rit. « Elle est où la grande perche ? » il marmonne, remarquant que Monica est partie.

« Cameron. »

« Ha », il rit en buvant rapidement la moitié de sa bière, et on arrête tous de parler un moment. « Aloooors », Hayes dit lentement. « Running back, hein ? » il demande en se tournant vers Asher.

J'arrête d'écouter quand les deux mecs commencent à parler de foot.

Après avoir fini ma bière, Hayes repose sa tête sur mon épaule en marmonnant qu'il a sommeil. Je soupire, sachant qu'il est temps de rentrer.

Pour être honnête, je savais que ça allait arriver. Hayes ne tient jamais aussi bien l'alcool que moi, et il ne drague jamais au feu de camp.

« Allez viens », je marmonne en le poussant, puis en me levant. Je lui tends les mains, et il les attrape pour se relever.

« Je t'aime », il marmonne en passant son bras autour de mes épaules et en m'embrassant sur le haut de la tête.

« Ouais, ouais. Moi aussi je t'aime », je marmonne en essayant de le maintenir debout.

« Besoin d'aide ? » Asher demande en me regardant soutenir mon frère.

« Nan. J'gère », je glousse en trébuchant.

« Déjà fait avant ? » il demande en haussant un sourcil.

« Pratiquement tous les week-ends », je ris.

« À plus tard, mec ! » Hayes crie comme si on était déjà partis.

« À plus », Asher rit.

Alors que je traîne mon frère stupide, bourré et lourd sur la plage, je pense au beau gosse inconnu sur la plage. Il y a quelque chose chez lui qui m'intrigue beaucoup.

Qui est-il ?

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