
Au Cœur des Bois
Skylar se réveille par une nuit froide et sans lune dans les bois, sans aucun souvenir. Elle lutte pour sa vie contre des terreurs à la fois sauvages et surnaturelles. Lorsqu'un grand inconnu la sauve des mâchoires d'un ours affamé, elle découvre que son combat ne fait que commencer. Qu'est-ce qui est pire, son passé ou les monstres qu'elle doit encore affronter ?
Classement par âge : 18+.
Chapitre 1 : Sombre Douleur
Je sentis mon corps s'animer, me tirant doucement d'un profond sommeil.
L'air autour de moi était froid et humide. Il emplissait mes poumons, glaçant ma poitrine et mes bras.
Quelques respirations rapides m'éveillèrent davantage. Pourtant, je n'étais pas sûre d'être vraiment réveillée.
L'obscurité était si dense que mes yeux me faisaient mal à force d'essayer de percer les ténèbres. Je grimaçai en me redressant sur les coudes.
Ma tête me lançait terriblement. Je la touchai et sentis des feuilles dans mes cheveux. En essayant de les retirer, je remarquai quelque chose de poisseux sur mes doigts.
J'essayai d'examiner ma main, mais il faisait trop sombre pour y voir quoi que ce soit.
Je pouvais sentir cette substance collante agglutiner mes cheveux. On aurait dit du sang séché. Cela, ajouté à mon affreux mal de tête, laissait penser que je m'étais blessée au crâne.
Frissonnant de froid, je ramenai mes jambes contre ma poitrine et les entourai de mes bras. Mon corps était endolori et raide, mais j'étais soulagée que mes membres fonctionnent normalement.
Je bougeai un peu plus et vérifiai soigneusement chaque partie de mon corps tout en essayant de distinguer ce qui m'entourait. Tout baignait dans une obscurité totale.
J'ai toujours eu un peu peur du noir, mais à cet instant j'étais simplement heureuse de n'avoir apparemment rien de cassé. Seule mon épaule me faisait mal, et ma cheville était légèrement enflée.
Je touchai à nouveau l'arrière de ma tête et sentis une plaie. C'était une bosse aux bords irréguliers.
Je me dis qu'elle devrait probablement être recousue ou au moins examinée par un médecin. Mais il était clair que j'étais loin de tout hôpital. Je n'avais même pas de téléphone pour appeler à l'aide.
« Il y a quelqu'un ? » lançai-je d'une voix faible et éraillée. Je m'éclaircis la gorge et réessayai.
« Il y a quelqu'un ? »
Seul le silence me répondit. On n'entendait que le murmure du vent dans les arbres. Je commençai à me sentir terriblement seule et effrayée.
Pour ne pas céder à la panique, je me levai lentement et fis quelques pas hésitants avant de retrouver mon équilibre. Puis je rajustai mon t-shirt et serrai mon pull autour de moi.
Cela ne m'aidait guère contre le froid. Mes vêtements étaient trempés d'avoir été allongée sur le sol pendant longtemps. Mais une question plus importante que mes habits mouillés me taraudait :
Que faisais-je ici ?
Je fis quelques pas en avant, les mains tendues devant moi pour éviter de me cogner. Je sursautai quand je sentis une grosse toile d'araignée s'enrouler autour de mon visage.
Je poussai un cri strident en sentant quelque chose de la taille d'une petite souris ramper sur mon cou.
« Une araignée ! Merde ! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Une araignée ! Enlève-la ! Enlève-la ! »
Je trébuchai en essayant frénétiquement de me débarrasser de cette chose.
Dans ma panique, j'oubliai de faire attention où je marchais. Je heurtai une branche pointue qui me frappa si violemment le sourcil que je tombai à la renverse.
Je me cognai le coude contre un rocher et les fesses sur un autre. Je sentis du sang chaud couler sous mon sourcil.
Il me fallut un long moment pour me calmer et m'assurer que la créature était partie.
Mon cœur battait encore la chamade. J'essayai de me débarrasser des fils collants de la toile d'araignée. Je frissonnai en retirant de mes cheveux ce qui semblait être des morceaux d'insectes morts à moitié dévorés. Je m'efforçai de ne pas imaginer à quoi ces débris pouvaient ressembler.
Une goutte de sang coula dans mon œil. J'essayai de l'essuyer avec ma main et ma manche, mais c'était trop tard.
Mon œil commença à me brûler et ma vision devint floue. Pas que je puisse voir grand-chose de toute façon.
« Voilà ce qui arrive quand on panique pour un insecte », me dis-je, tout en sachant que je n'y pouvais rien.
J'ai une peur bleue des insectes, des araignées et de toutes ces petites bêtes répugnantes. Rien que d'y penser me donne la chair de poule.
À présent, mes yeux s'habituaient à l'obscurité. Une faible demi-lune apparut derrière un nuage.
Je distinguais un peu mieux la forêt, mais cela ne faisait que rendre les choses plus effrayantes. Les épais troncs d'arbres et les branches aux formes étranges ressemblaient à une foule de silhouettes inquiétantes.
J'étais terrifiée mais ne savais où me cacher. Je voulais fuir mais ignorais dans quelle direction aller. Je voulais hurler mais savais que personne ne m'entendrait. C'était pire que n'importe quel cauchemar que j'avais pu faire, même enfant.
À l'époque, au moins, je pouvais aller chercher du réconfort auprès de ma mère en me réveillant.
Cette fois, je me demandais si je retrouverais un jour une vie normale. J'avais l'impression d'être piégée dans un monde peuplé de toutes les choses effrayantes qui existent.
Je n'arrivais plus à respirer, mais je pleurais à chaudes larmes.
Je m'effondrai au sol et entourai à nouveau mes genoux de mes bras. Je basculai sur le côté, la mousse semblable à une main froide et humide contre ma joue.
Des larmes brûlantes emplirent mes yeux et coulèrent sur mon visage tandis que ma peur grandissait de plus en plus.
Ma respiration s'accéléra. Chaque muscle de mon corps était tendu et je tremblais comme une feuille. Ce n'était pas une crise d'épilepsie. J'étais simplement plus terrifiée que je ne l'avais jamais été auparavant.
Cela devait être un horrible cauchemar. Il n'y avait aucune raison pour que je me retrouve soudainement dans une forêt comme celle-ci, surtout sans savoir pourquoi.
Alors que les pensées les plus effrayantes se bousculaient dans ma tête, je commençai à me sentir engourdie.
Engourdie par la peur, par la douleur, par la confusion et par ce sentiment d'impuissance totale. Puis, lentement, je sombrai dans le sommeil vide dans lequel j'étais plongée auparavant.
Ce n'était qu'un cauchemar. Ça ne pouvait être que ça.











































