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Cover image for L'humain de la Femme Fatale

L'humain de la Femme Fatale

Chapitre 4

MEGAN

La bouche de Megan était complètement sèche. Elle fixa les yeux bruns et profonds de Declan.

Elle aurait pu se perdre dans son regard, mais à ce moment, Megan était sur le fil du rasoir, attendant d'entendre sa réponse à sa provocation.

Elle inspira et sentit l'odeur désormais familière du chocolat à la menthe envahir ses narines.

Elle laissa échapper un léger gémissement, incapable de se contrôler.

Les narines de Declan se dilatèrent, et Megan aurait pu jurer que ses yeux ressemblèrent soudain à ceux d’un ours.

Ses doigts s'enfoncèrent plus profondément dans ses bras. Son odeur s'intensifia.

Et puis, aussi vite qu'il était venu, le moment passa. Declan la relâcha et recula en gloussant.

« Petite chipie », dit-il, la voix toujours aussi dure. « Tu joues à un jeu dangereux.

Reste loin des humains. Et ne t’approche pas de moi. »

Puis, sans un mot de plus, il se transforma en ours et s'enfonça au galop dans la forêt, ne laissant derrière lui que les restes déchiquetés de ses vêtements.

***
Le lendemain, Megan trouva qu'il était étonnamment facile d'ignorer Declan, ou le trou du cul de bêta, comme elle avait pris l'habitude de l'appeler.

Elle et les parentes de Sloan passèrent toute la nuit à dorloter Myra.

Les cupcakes de Megan eurent un succès fou, et tout le monde en redemanda, jusqu'à ce que Myra oblige Megan à enterrer le reste au fond du jardin, là où elle ne pourrait pas les trouver.

« Sinon, je ne pourrai pas rentrer dans ma robe de cérémonie », dit Myra alors que Megan s'enfonçait dans l'obscurité pour se débarrasser de ces tentantes friandises. Elle leva les yeux au ciel et gloussa.

Elles passèrent ensuite au vin rouge et restèrent tard à bavarder. Myra aborda le sujet de Declan à un moment donné, mais Megan changea habilement de sujet en se moquant de l’accouplement de Myra.

« Et si Sloan n'était pas doué au lit ? » demanda-t-elle en souriant dans sa tasse de café. Myra lui lança un regard meurtrier et Megan éclata de rire.

« Ce n'est pas grave. Peut-être que je pourrais te laisser un jouet ou deux au cas où son joujou ne ferait pas l'affaire à lui tout seul ».

« Je vais te frapper », plaisanta Myra en levant son poing de façon menaçante.

Les deux filles s'effondrèrent sur le sol, se tordant de rire en silence.

Peu de temps après, Sian frappa ses mains l'une contre l'autre et annonça à l’assemblée qu'il était l'heure d'aller se coucher.

Nous sommes vraiment des enfants, pensa Megan avec joie alors qu'elle et Myra se soutenaient l'une l'autre dans l'escalier menant à la chambre du père de Myra, où elles passaient la nuit.

Elle n'avait pas pensé à Declan de toute la soirée. Mais maintenant, cette pensée lui tombait sur l'estomac comme un ballon de plomb.

Pendant que Myra prenait sa douche, Megan s'assit sur le bord du lit, repensant à leur rencontre dans les bois la nuit dernière.

Qu'est-ce qu'il cherchait à faire ? Ne voulait-il vraiment pas d'elle ?

Peut-être avait-elle simplement imaginé la sensation d'électricité qui l'avait traversée cette nuit-là au Ivy Dorm. Peut-être que c'était juste l'alcool qui lui avait fait cet effet.

Mais... non. Il était vraiment en colère lorsqu'il avait appris sa relation avec Baron.

Aurait-elle dû lui dire à quel point Baron était mauvais au pieu ?

Qu'elle n'avait pas pris la peine de faire vérifier ce bruit bizarre dans sa Range Rover parce qu'elle ne voulait pas retourner chez le mécanicien et le revoir ?

Le simple fait de penser à sa petite bite qui poignardait son sexe à répétition lui donnait envie de vomir.

Rien à voir avec Declan.

La seule pensée de ce qu'il pourrait faire à son sexe la fit mouiller.
Serait-il doux ? Non, pensa-t-elle. Quelque chose lui disait que c’est lui qui menait la danse dans la chambre à coucher.
Lui attraperait-il les poignets pour les plaquer au-dessus de sa tête ? Attaquerait-il ses lèvres avec les siennes ?
Grognerait-il ? Goûterait-elle son excitation sur sa langue ?
Que ressentirait-elle lorsque son membre massif et palpitant glisserait entre ses lèvres ?

« Qu'est-ce que tu fais ? » dit une voix timide dans l'embrasure de la porte.

Megan se retourna et vit Myra debout près de la porte de la salle de bains, un sourire complice sur son visage.

Megan sentit son visage devenir rouge et lança un oreiller à Myra à travers la pièce.

« Pas de masturbation dans la douche de mon père », lui dit Myra alors qu’elle se précipitait dans la salle de bains désormais libre. Megan se retourna et mima le fait de se doigter furieusement. Myra ricana.

Au moment où la porte de la salle de bains se referma derrière elle, les yeux de Megan tombèrent sur la trousse de maquillage de Myra. Plus précisément, sur le bout du vibromasseur noir qui dépassait de la fermeture éclair.

Un sourire diabolique se dessina sur ses lèvres. Elle avait un moyen de se venger de Myra pour toutes les taquineries qu'elle venait de lui faire.

Elle empocha le vibromasseur sur le chemin de la douche, concoctant un plan pour le laisser en cadeau aux jeunes accouplés demain soir. Voyons si Myra rit à ce moment-là.
***

« Bon, j'ai du café dans les veines. Qu'est-ce qui est prévu pour aujourd'hui ? » demanda Myrielle, la sœur de Myra, le lendemain matin. Toutes les filles étaient assises autour de la table, somnolentes, et buvaient des tasses de café.

Megan était grognon. Elle avait très mal dormi, en proie à des rêves récurrents, où Declan la plaquait contre un arbre et où elle trouvait des utilisations inédites au vibromasseur de Myra.

« En dehors de ma cérémonie de ce soir ? » demanda Myra en faisant un clin d'œil à sa sœur.

« Ah, personne n'a le temps pour ça ». Megan fit un signe désinvolte accompagné d’un clin d'œil et d’un sourire en coin. Myra lui tira la langue.

« Cette journée sera très chargée. Nous avons quelques femelles de la meute qui arrivent après le déjeuner. Elles s'occuperont des cheveux, des ongles et du maquillage de Myra.

Sloan a également insisté pour que nous n'utilisions sur toi que des parfums à la vanille ». Sian sourit.

« Il m'a dit un jour que je sentais la vanille. Cela explique pourquoi le savon de sa salle de bain est parfumé à la vanille » dit Myra.

« C'est le genre de parfum que seuls les partenaires peuvent sentir sur l'autre. Je suis sûre qu'il y a une odeur caractéristique que tu sens sur Sloan » rétorqua Sian.

Les mots de Sian réveillèrent quelque chose en Megan. Une odeur ?

« Le linge frais et le sel de mer », dit Myra.

« Mon Theo sent la cannelle chaude », dit Sian.

« Benji sent les cerises sucrées », répondit la sœur de Myra.

« Chocolat à la menthe », marmonna Megan alors que tout se mettait en place dans son esprit.

« Qu'est-ce que tu as dit ? » demanda Myra, l'air curieux.

« Ce n'est rien. » Megan essaya de paraître calme. Mais à l'intérieur, son cœur s'emballait.

Le chocolat à la menthe. C'est ce qu'elle sentait chaque fois que Declan entrait dans la même pièce qu’elle.

Depuis le tout premier moment où ils s'étaient retrouvés seuls ensemble, cette odeur lui avait rempli les narines et l'avait rendue folle.

Personne d'autre ne le sentait. Ou, si c'était le cas, ils n'en parlaient pas.

En plus, elle était humaine, donc elle ne devait pas avoir un aussi bon odorat que les métamorphes.

Mais elle était humaine. Ce n'est pas possible.

Et pourtant, c'était bien le cas.

L'intuition qu'elle avait essayé d'écarter lors de leur première rencontre au club était la bonne.

Declan était son compagnon.

***

La cérémonie de Myra et Sloan fut incroyable. Ils étaient tous les deux magnifiques, Sloan dans un costume noir impeccable, presque aussi appétissant que Declan, et Myra resplendissante dans sa robe blanche fluide.

Ils prononcèrent leurs vœux devant les Anciens de la Meute, puis s’embrassèrent doucement, puisqu'ils avaient décidé de s’accoupler en privé.

Megan fut bouleversée pendant toute la cérémonie. Elle s'était assise aussi loin que possible de Declan, mais n'avait pas cessé de lui jeter des coups d'œil tout au long de la cérémonie.

La troisième fois qu'il l'avait surprise, elle s'était forcée à regarder les autres invités.

Elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire.

Il ne voulait manifestement pas être avec elle. Il avait été clair là-dessus.

Mais il était son compagnon. Dans ce cas, elle méritait au moins qu’il la rejette en personne.

La rejeter. Cette pensée lui poignarda le cœur.

C'était probablement parce qu'elle était humaine.

Pourquoi aurait-il voulu d'elle alors qu'il pouvait avoir n'importe quelle métamorphe de n'importe quelle meute ?

Elle essuya une larme, soulagée de pouvoir mettre son émotion sur le compte de l'événement.

Puis elle cligna des yeux. Elle s’était malgré elle retrouvée à fixer les yeux verts brillants d'un homme assis dans la rangée voisine.

Il était grand, avec des cheveux blonds ondulés et une musculature respectable, bien que loin d'être aussi importante que celle de Declan.

Elle détourna le regard. Elle ne voulait pas qu'un inconnu la reluque alors qu'elle était au plus bas.

À ce moment-là, un grondement retentit autour d'elle et Megan sursauta. Il lui fallut une seconde pour réaliser que tout le monde était en train d’applaudir.

La cérémonie était terminée.

***

« Hé, je vous ai apporté un verre. » Megan leva les yeux pour voir l'homme aux yeux verts de la cérémonie se tenir devant elle, un verre à la main.

« Oh, euh, non merci. Pas besoin », dit-elle en reportant son regard sur son téléphone.

Elle essayait de se distraire. La fabuleuse réception qui avait suivi la cérémonie se terminait, et elle avait remarqué que Declan la regardait beaucoup à travers la foule qui s'était dispersée.

C'était sans doute sa façon de se venger de l'avoir tant dévisagé pendant la cérémonie.

« Comment connaissez-vous les heureux élus ? » demanda l'homme aux yeux verts, n'ayant pas interprété correctement sa réponse.

Megan leva les yeux vers lui, perdant patience.

« Je suis désolée, mais je ne suis pas intéressée. J'ai... un compagnon. »

L'homme aux yeux verts haussa un sourcil mais leva les bras en signe de reddition et se tourna pour partir.

Megan expira, heureuse que ce soit terminé.

Mais la seconde d'après, son cœur s’emballa. Car Declan se dirigeait vers elle à grandes enjambées à travers la foule. Son visage était déterminé.

Megan se mit à paniquer. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas lui parler. Pas maintenant qu'elle savait ce qu'ils étaient vraiment.

Elle recula, mais Declan accéléra le pas vers elle.

Megan fit alors la seule chose qui lui vint à l'esprit. Elle attrapa la manche de l'homme aux yeux verts, qui était sur le point de s’en aller.

Il se retourna. « Quoi ? » dit-il, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

Putain d'hommes !

« Viens avec moi », aboya-t-elle, attrapant sa main et le tirant à travers la foule, loin de la fête et, plus important encore, loin de Declan.

Elle se réfugia dans l'endroit isolé le plus proche qu'elle put trouver, qui se trouvait être un vieux hangar à côté de la piscine de la maison.

Elle referma la porte derrière elle, plongeant l'homme aux yeux verts et elle-même dans l'obscurité.

« Eh bien, c'est intime », dit-il avec une pointe d'ironie.

Le cœur de Megan battait la chamade.

« Ne parle pas », dit-elle. Puis elle le poussa contre le mur et commença à l'embrasser.

Pendant un moment, il ne réagit pas. Mais une fois le choc passé, il passa à l’action.

Son bras passa derrière son dos, la maintenant contre lui.

Sa langue s'enfonça dans sa bouche, écartant ses dents facilement.

Il les fit pivoter pour qu'elle soit contre le mur, et la plaqua contre le bois si fort que la tête lui tourna.

Ses baisers étaient chauds et lourds. Il n'embrassait pas mal.

Elle ferma les yeux. Il n'était pas très difficile d'imaginer que ce n'était pas M. Yeux Verts qui l’embrassait, mais quelqu'un d'autre.

Des yeux bruns la regardaient. La lèvre qu'elle suçait avec avidité avait un goût prononcé de menthe, avec des nuances de chocolat.

Les bras puissants de son bêta la maintenaient en place. Son bassin s'enfonçait dans son intimité.

Elle le sentait s’ériger entre ses jambes. Prêt à la prendre.

Attends. Pas comme ça. Pas ici.

Elle avait brièvement oublié où elle se trouvait. Mais elle s'en souvenait à présent, et le goût dans sa bouche passa du sucré à l'amer.

Elle s'étrangla en disant « St-top », mais l'assaut de M.Yeux Verts sur sa bouche ne s'arrêta pas.

L'une de ses mains maintenait les deux siennes en place au-dessus de sa tête. L'autre descendit le long de sa chemise, arrachant les boutons au passage.

Puis il atteignit le haut de son pantalon.

« Non ! » cria-t-elle, mais il n'y prêta pas attention.

Son doigt glissa sous la ceinture de son pantalon et rencontra le haut de sa culotte.

Elle se débattit, essayant de le repousser. Mais même s'il n'était pas aussi fort que Declan, il l’était assez pour la maintenir en place.

Son corps était pressé si fort contre elle qu'elle ne pouvait plus bouger. Il ondulait contre elle comme une sorte de serpent.

Elle ne pouvait rien faire. Elle était prise au piège.

Et puis, tout d'un coup, son corps arrêta de se presser au sien, et elle frissonna dans le froid soudain.

Elle n'était pas sûre de comprendre ce qui se passait. Au loin, elle entendit le bruit d'un poing heurtant de la chair. Puis des gémissements. Des supplications.

Et enfin, le bruit d'un objet lourd projeté très loin.

Megan ouvrit les yeux et commença à se calmer.

Declan entra dans la remise. Ses mains étaient ensanglantées, mais à part ça, il semblait indemne.

« Qu'est-ce qu’il s'est passé ? » demanda Megan, essayant de retrouver son calme.

« Il survivra, malheureusement. Tu vas bien ? » répondit Declan en gardant ses distances avec elle.

Megan acquiesça lentement. « Je suis danseuse. J'ai l'habitude des connards comme ça. Celui-là m'a juste prise au dépourvu, c'est tout. »

« Pourquoi as-tu fait ça ? » demanda-t-il avec une pointe d’agacement. « Pourquoi es-tu venue ici avec lui ? »

Megan se posait la même question. Mais elle n'allait pas se comporter comme une petite fille sans défense, quoi qu'il arrive.

« Eh bien, tu ne veux pas de moi. Tu ne supportes même pas de t'approcher de moi », lança-t-elle en désignant la distance qui les séparait.

Declan grogna alors ouvertement, ce qui était la chose la plus sexy que Megan ait jamais entendue. Les poils de sa nuque se hérissèrent.

« J'ai envie de toi. Mais il vient de t’agresser. Je ne vais évidemment pas te déshabiller maintenant. » Megan n'arrivait pas à croire qu'elle était en train d’avoir cette conversation.

Et avec son compagnon, qui ne savait pas qu'ils étaient compagnons.

« Tu as vraiment envie de moi ? » demanda-t-elle, une lueur d'espoir s'éveillant en elle.

« Bien sûr », répondit-il en grognant.

« Alors, prouve-le », lança-t-elle comme un défi.

Et avant qu'elle n'ait pu continuer, Declan réduisit la distance entre eux et pressa ses lèvres contre les siennes.

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