« Amy ! » m'écrié-je avec joie en apercevant mon amie derrière nous. Je me lève d'un bond et lui fais une rapide accolade. Elle rit et me serre dans ses bras. Puis j'étreins Angel aussi.
« Qu'est-ce qui vous amène ici ? »
« On est l'escorte, voyons », lance Amy avec un clin d'œil, désignant le groupe de loups derrière elle. Certains nous saluent timidement de la main. Ils sont arrivés par l'autre entrée.
Helena s'approche à grands pas, un bloc-notes à la main.
« Ça fait combien de temps que tu attendais pour sortir celle-là ? » demande Alex, et j'éclate de rire.
Angel pousse un soupir. « Une éternité. »
« C'est super de vous revoir - et merci d'avoir amené vos gens pour le pique-nique. » Alex enlace Angel puis Amy. Ma meilleure amie a l'air aux anges de nous voir.
« Évidemment qu'on est venus ! » dit Amy, feignant l'indignation. Elle pose les mains sur ses hanches après qu'Alex l'ait relâchée.
« Je tanne Angel pour qu'on vienne depuis que vous nous en avez parlé. » Angel la couve du regard, sans paraître le moins du monde agacé.
« Excusez-moi », intervient Helena, saluant rapidement tout le monde avant de brandir son bloc-notes. « Je dois vérifier que tout le monde est sur la liste - et Alex, il faut que tu annules tes plans du week-end et que tu fasses le discours d'ouverture maintenant que les Royaux espagnols sont là. »
Je commence à demander si je dois l'accompagner, mais Alex sourit et secoue la tête.
« Profite et discute avec tes amis. Je reviens vite. »
Amy passe son bras sous le mien, haussant les sourcils d'un air entendu en m'entraînant loin de la petite couverture que nous avions installée pour manger.
« Ta robe est ravissante, mais tu n'as pas trop chaud là-dedans ? » demande-t-elle à voix basse, et j'éclate de rire.
Elle avait l'air d'être une de mes robes les plus lourdes avec toute cette dentelle et ces perles, mais elle était en fait faite d'un tissu léger comme une plume. Elle semble très intéressée quand je lui explique ça, touchant la robe et tâtant le tissu.
« Il faut absolument que je sache qui l'a faite. » Elle a l'air préoccupée, et j'espère ne pas l'avoir froissée. Je sais que je lui avais demandé avant de faire mes tenues chics, mais porter cette robe ne me semblait pas être un faux pas quand Maria me l'a montrée ce matin.
« Je demanderai à Maria quand on la verra », je promets, et Amy sourit.
« En tout cas, elle te va à ravir. »
« Et elle est confortable », j'ajoute, et elle me donne un petit coup d'épaule complice.
Nous regardons Alex faire son discours, jetant des coups d'œil autour par réflexe. La sécurité fait du bon boulot en surveillant le petit parc, faisant souvent le tour, mais les vieilles habitudes ont la vie dure.
« Alors, la Meute Royale espagnole ? » Amy me lance un regard en coin, et je souris.
« On a invité presque tout le gratin. » Je hausse les épaules, et elle lève les yeux au ciel.
« D'accord, mais ton ancien compagnon destiné ? Je savais que vous étiez en bons termes ou je ne sais quoi, mais... »
« Par la Déesse de la Lune, n'en parlons pas. » Toute cette histoire me donnait encore la migraine, même après tout ce temps.
« De toute façon, j'espérais qu'on tisserait plus de liens entre nos meutes. » Et pas uniquement pour des raisons politiques, même si c'était la principale chose à laquelle je pensais quand je l'ai suggéré.
Comme nous nous démenions tellement pour aider la Meute du Croissant de Lune, ça semblait une bonne idée de se faire plus d'alliés - officiellement. Quiconque voudrait prendre le contrôle y réfléchirait à deux fois, sachant que les deux Meutes Royales étaient copines comme cochons.
Pas que je pensais qu'on avait quoi que ce soit à craindre, mais mieux vaut prévenir que guérir.
Je garde mon discours bref et simple, adressant un sourire au large groupe avant de quitter l'estrade.
Maria m'attend, le visage rayonnant, et j'enlace ma mère avec un petit rire.
« Tu es arrivée en retard ? » je demande, l'observant pour comprendre la raison.
« Une dame n'est jamais en retard », répond-elle, le menton relevé tandis que nous traversons la pelouse en direction de ma compagne.
« Si tu le dis », je réplique, laissant tomber le sujet.
Ma mère est impeccable, comme à son habitude, et elle semble plus épanouie que je ne l'ai vue depuis le décès de mon père.
Cette pensée m'attriste, et je m'efforce de ne pas trop m'appesantir sur son souvenir.
« Je savais que cette robe lui irait comme un gant », dit-elle alors que nous marchons, et je pose à nouveau les yeux sur Ariel.
Ma compagne est toujours ravissante à mes yeux, mais je dois reconnaître que ma mère a raison. La robe lui va à merveille, et j'ai envie de l'emmener à l'écart pour lui montrer à quel point je l'apprécie.
« Tu as fait un excellent choix », dit ma mère, et nous nous arrêtons toutes deux, observant Ariel et Amy qui bavardent doucement en souriant. « Elle te fait du bien. »
« C'est vrai », je réponds, et elle rit doucement avant que nous reprenions notre marche, heureuses de nous joindre à leur conversation tranquille.
« Beau discours », lance immédiatement Ariel, et je laisse échapper un petit rire.
« Tu l'as vraiment écouté ? » Elle a l'air un peu gênée avant de sourire à nouveau, et je l'attire contre moi. Ces derniers temps, j'ai du mal à garder mes distances - plus que d'habitude, en tout cas.
« Bien sûr que oui ! » Elle feint l'indignation, puis se tourne vers Amy. « N'est-ce pas ? »
Amy hoche la tête d'un air sérieux.
« Nous n'avons absolument pas passé tout le discours à parler de l'origine de sa jolie robe. »
« Amy ! »
J'éclate de rire tandis que ma mère dissimule son sourire derrière sa main, secouant la tête face à leur comportement espiègle.
« C'était un cadeau d'un créateur avec qui j'ai collaboré par le passé », explique Maria, et Amy la regarde avec des yeux brillants d'excitation.
Amy commence à bombarder ma mère de questions lorsqu'Angel nous rejoint. Il passe son bras autour de la taille d'Amy, l'attirant près de lui, et elle fait de même machinalement.
« On devrait aller saluer tout le monde », dit Ariel, l'air un peu déçu en regardant tous les gens qui nous observent. L'événement est principalement destiné aux rencontres, mais on s'attend aussi à ce que nous échangions avec toutes les personnes importantes à chaque apparition publique.
« On pourrait le faire à la fin ? » je suggère, et elle rit doucement.
« Et risquer de froisser quelqu'un d'important parce qu'on l'aurait oublié ? Pas question. On a déjà assez de mauvaise presse comme ça. »
Je grimace en repensant à la façon dont les gens ont été cruels envers elle la dernière fois. Non, nous ne voulions certainement pas que cela se reproduise.
« D'accord, d'accord. » Cédant, je décide que nous pouvons au moins commencer par quelqu'un de sympathique quand j'aperçois Matteo et sa compagne.
« On va commencer par là. » Ariel suit mon regard et semble enchantée par l'idée alors qu'elle m'entraîne à travers la foule.
Les Royaux espagnols font visiblement la même chose que nous, passant lentement d'une personne à l'autre, et nous attendons un moment qu'ils terminent leur conversation avec l'un des notables locaux avant de nous avancer.
Je m'éclaircis la gorge, souriant quand Matteo a l'air ravi et prend rapidement congé des gens qui attendent autour, espérant aussi leur tour.
L'un de mes avantages préférés en tant que membre de la royauté est de pouvoir passer en premier.
