Le Bébé d'un Inconnu - Couverture du livre

Le Bébé d'un Inconnu

Heather Teston

Chapitre 4

BRAD

Brad déposa les plats sur la table de la cuisine. Il s'installa en face de Cassie, son verre de vin à la main.

Il avait commandé du steak et de la salade pour Cassie et lui, et des nuggets pour Jessie. Il ne put s'empêcher de sourire en voyant la petite noyer ses nuggets sous une montagne de ketchup.

Son regard se posa sur Cassie. Elle avait l'air épuisée. « Tu as l'air à bout de forces », lui dit-il.

Il s'attendait à ce qu'elle se braque, mais elle se contenta de soupirer et d'acquiescer. « Je suis crevée », admit-elle.

« Qui s'occupe de Jessie quand tu travailles ? » demanda-t-il.

« Je ne bosse que la nuit. Ma voisine vient la garder jusqu'à ce que je rentre. »

Brad sentit la colère monter en lui. Il avait cru que la petite était livrée à elle-même la plupart du temps.

Il continua son interrogatoire. « Et qui la surveille pendant que tu dors ? » Son ton était accusateur.

Cassie s'emporta. « Tu insinues que je la laisse toute seule pendant que je dors ? » lança-t-elle, furieuse.

Ses yeux se plissèrent d'un air menaçant. « Il faut bien que tu dormes à un moment donné. »

Il remarqua que Jessie suivait leur dispute. « Hé, ma puce, va manger ton dîner dans l'autre pièce et regarde la télé. »

Jessie ouvrit de grands yeux et regarda sa mère. Cassie lui sourit et lui fit signe que c'était d'accord. Brad savait qu'elle non plus ne voulait pas que l'enfant les entende se chamailler.

Une fois Jessie partie, Cassie s'en prit à Brad. « J'essaie de dormir quelques heures quand elle se couche, puis quand je rentre du boulot, je dors jusqu'à ce qu'elle se réveille. Donc non, espèce d'idiot, elle n'est jamais toute seule. »

Elle se leva pour partir, mais il la retint par le bras. « Je suis désolé, mais tu ne peux pas me reprocher de m'inquiéter. Je suis son père, après tout. »

Elle eut un rire amer. « Seulement depuis quelques heures. Et maintenant tu te prends pour le père de l'année. »

Il se leva et l'attira près de lui, la fixant d'un regard noir. « Tu aurais dû me le dire. J'avais le droit de savoir que j'avais une fille. »

Cassie siffla entre ses dents, « Si ça n'avait tenu qu'à moi, tu n'en saurais toujours rien. »

« Espèce de— » Il s'interrompit net quand Jessie revint dans la pièce, et il lâcha Cassie.

« J'ai soif », dit Jessie.

Il sentit son cœur fondre en regardant cette petite fille qui lui ressemblait tant. « Que veux-tu boire, ma puce ? »

« Du soda, s'il te plaît », demanda-t-elle.

« Ah non, jeune fille », intervint Cassie.

« Pourquoi elle ne peut pas avoir de soda ? » demanda Brad.

Elle secoua la tête. « Tu n'as jamais été avec des enfants, Brad ? Si tu leur donnes du sucre si tard, ils seront intenables toute la nuit. » Elle se tourna vers Jessie. « Tu peux avoir du lait, ma chérie. »

« D'accord, maman », dit Jessie, l'air déçu.

Ils terminèrent le dîner dans un silence pesant.

Après le repas, Cassie donna le bain à Jessie et la prépara pour la nuit. Jessie courut vers Brad, lui fit un câlin pour lui souhaiter bonne nuit, puis sauta dans son lit et se glissa sous les couvertures pour l'histoire du soir.

Depuis le pas de la porte, il observa Cassie lire à la petite, et ne put retenir un sourire attendri. À peine Cassie eut-elle fini l'histoire que Jessie s'endormit comme une masse.

De retour au salon, il se servit un autre verre. En s'asseyant, il engagea la conversation. « Jessie me ressemble. Moi aussi je m'endors en un clin d'œil. »

« Je ne m'en souviens pas », lâcha-t-elle sans réfléchir, avant de rougir. « Je... Ce n'est pas ce que je voulais dire. »

Il sourit et changea de sujet. « Tu as fait du bon boulot avec elle. Elle est intelligente, très sociable et bien élevée. »

« Merci. Jessie est toute ma vie. Elle compte plus que tout pour moi. Tu ne peux pas me l'enlever. » Elle le regarda, l'air effrayé.

« Alors laisse-moi t'aider. Je vais t'acheter une maison et te donner de quoi subvenir à tous vos besoins, à toi et à Jessie. »

« Et qu'est-ce que tu veux en échange ? Du sexe ? Je dois être ta call-girl attitrée ? »

Brad éclata de rire. « Même si l'idée me plaît, non. Je veux juste passer du temps avec ma fille, apprendre à la connaître. Elle pourra venir chez moi dans mon ranch au Texas. »

Cassie bondit, et il fit de même, ne sachant pas à quoi s'attendre.

« Non, non, tu ne peux pas ! Tu as l'intention de me l'arracher, c'est ça ? Tu penses que je suis une mauvaise mère. » En pleurant, elle commença à le frapper à la poitrine avec ses poings.

Il lui saisit les mains, l'empêchant de le frapper. « Cassie, arrête. Je te jure que ce n'est pas ce que je fais. Je veux juste passer autant de temps avec elle que toi. »

Il lui laissa un moment pour se calmer, puis la relâcha.

Elle alla à la fenêtre et regarda dehors, essuyant les larmes de son visage. « Mais un ranch... Ça pourrait être dangereux. »

« Pourquoi ne viendriez-vous pas toutes les deux au ranch quelques jours ? Tu pourras voir comment c'est et rencontrer les gens qui s'occuperont d'elle. »

« Écoute, je n'ai pas besoin que tu m'achètes une maison, et je ne veux pas de ton argent. Quant à aller au Texas avec toi, c'est non. » Elle se tourna vers lui, le visage fermé.

Brad commençait à perdre patience. « Tu vivras dans la maison que je t'achèterai et tu prendras l'argent. Aucun enfant à moi ne manquera de rien. »

Voyant qu'elle avait l'air effrayé, il se radoucit et choisit ses mots avec soin. « La plupart des femmes me demanderaient la moitié de ma fortune. »

« Je ne suis pas comme la plupart des femmes. Je peux gagner ma croûte et m'occuper de Jessie. »

« Cassie, s'il te plaît, laisse-moi subvenir aux besoins de mon enfant comme elle le mérite. C'est tout ce que je demande. Tu ne veux pas le meilleur pour elle ? »

« Bien sûr que si », dit-elle les larmes aux yeux. « Mais comment veux-tu que je la laisse partir ? »

Posant ses mains sur ses épaules, il la regarda droit dans les yeux. « Ce ne sont que des visites. Je ne vais pas te l'enlever. Alors, tu viendras au Texas ? »

Elle baissa la tête et répondit d'une petite voix, « D'accord, nous irons. Mais seulement pour quelques jours. »

Réalisant qu'il la touchait encore, Brad la lâcha. « Bien. Et demain nous dirons à Jessie que je suis son père, d'accord ? »

Elle acquiesça. « D'accord. Mais je suis crevée, alors je vais me coucher. »

« Bonne nuit, Cassie. »

Il la regarda s'éloigner. Bon sang, qu'elle est belle, pensa-t-il.

Une fois de plus, il se surprit à repenser à cette fameuse nuit.

À l'époque, il ne savait pas qu'elle n'avait que vingt et un ans. Elle avait l'air plus âgée dans sa petite robe noire au dîner, et elle s'exprimait si bien qu'il fut surpris quand elle lui dit son âge.

Il ne savait pas non plus qu'elle n'avait jamais fait l'amour auparavant.

Il avait adoré son énergie, son rire. Ils avaient parlé de leurs rêves, de leurs ambitions. Il lui avait confié des choses qu'il n'avait jamais dites à personne d'autre.

Il poussa un profond soupir et passa la main dans ses cheveux, secouant la tête.

Ça devait être une nuit de sexe sans attaches avec une inconnue. Mais Cassie était différente ; elle n'était pas le genre de fille à ne vouloir que du sexe. Il s'en rendit compte quand elle avait murmuré « Je t'aime ».

Ça l'avait effrayé, alors après qu'elle se soit endormie, il avait filé à l'anglaise.

La plus grosse erreur de sa vie, réalisa-t-il bientôt. Mais peut-être qu'il aurait enfin la chance de la réparer.

En allant se coucher, il s'arrêta devant leur chambre pour jeter un coup d'œil. En regardant à l'intérieur, il vit Jessie endormie sur le côté, suçant son pouce, exactement comme lui à cet âge.

Cassie était allongée sur le dos. Il observa sa poitrine monter et descendre au rythme de sa respiration. Il se rappela la sensation de ses seins sous ses mains, leur goût.

Son corps s'embrasa de désir. Le simple fait de regarder Cassie le rendait fou. Il la désirait, encore plus qu'il y a quatre ans.

Il se détourna et s'éloigna ; il avait besoin d'une douche froide.

CASSIE

Cassie s'éveilla par un beau matin et constata l'absence de Jessie à ses côtés. Légèrement inquiète, elle enfila sa robe de chambre et partit à la recherche de sa fille.

Elle finit par découvrir Jessie dans la cuisine en compagnie de Brad. La petite coloriait en fredonnant doucement tandis que Brad préparait des œufs.

Brad était torse nu, dévoilant sa musculature impressionnante.

Le cœur de Cassie s'emballa et elle sentit une vague de chaleur l'envahir.

Les souvenirs de leur nuit d'amour lui revinrent en mémoire.

Elle se remémorait encore la sensation de son torse sous ses doigts lorsqu'il était sur elle, la faisant vibrer de plaisir, et ce qu'elle éprouvait quand ils ne faisaient plus qu'un.

« Tu as un petit creux ? » demanda Brad, la tirant de sa rêverie.

Elle détourna le regard de son corps et s'assit près de Jessie, la serrant dans ses bras. « Oui, volontiers. »

Ils prirent leur petit-déjeuner ensemble. Les adultes savourèrent leur café, tandis que Jessie buvait son lait.

« Dis-moi, ma puce. Je devrais demander des fruits à l'hôtel ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Des bananes, du raisin, des fraises ? » demanda Brad.

Jessie lui adressa un grand sourire. « J'adore les bananes et les pommes. Mais pas les fraises, je ne peux pas en manger. »

« Ah bon ? Moi non plus », lui confia-t-il.

« Ma chérie, Brad et moi avons quelque chose à te dire. »

« Quoi donc, Maman ? »

Cassie échangea un regard avec Brad, puis se tourna vers Jessie. « Eh bien, ma puce, Brad est ton papa. »

Jessie le regarda avec ses grands yeux verts. « Tu es mon papa ? » lui demanda-t-elle.

« Oui, ma chérie, c'est bien moi. »

« Je peux t'appeler Papa alors ? »

Il semblait aux anges. Les yeux brillants, il répondit d'une voix émue : « Rien ne me ferait plus plaisir. »

Jessie se précipita vers Brad et l'enlaça de ses petits bras. Il la souleva, la serra contre lui, et une larme perla au coin de son œil.

Elle s'écarta un peu et demanda : « C'est quoi l'autre chose que vous vouliez me dire ? »

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