Un Corbeau Sauvage - Couverture du livre

Un Corbeau Sauvage

C. Swallow

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Chapter
15
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18+

Résumé

Mon père est mort quand j'étais bébé.

Ma mère est morte quand j'avais deux ans.

J'ai grandi en famille d'accueil, changeant constamment de foyer.

J'ai vingt-trois ans maintenant, et je continue de bouger d'un endroit à l'autre. S'il y a un ranch ou une ferme qui a besoin d'une paire de mains supplémentaire, je suis là.

Mais mon plus grand souhait ? Trouver ma famille pour toujours.

Le travail au Devonshire Ranch ne devait durer que jusqu'à Noël. Mais pour la première fois de ma vie, je ne veux pas partir.

Peut-être est-ce la famille qui ne me traite pas comme une étrangère. Peut-être est-ce le lien qui s'est créé entre moi et les chevaux.

Ou peut-être est-ce Coal Wilde et son regard sombre. Sa peau luisante sous le soleil d'hiver. Sa main chaude sur ma cuisse, attendant que je demande plus.

Est-ce que ce sera le Noël où mon vœu se réalisera ?

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14 Chapitres

Chapitre 1

Chapitre 1.

Chapitre 2

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 4
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Chapitre 1.

RAVEN

Je suis arrivée au ranch Devonshire il y a trois jours. On m'a embauchée pour donner un coup de main avec les chevaux et d'autres tâches pendant la période de Noël.

Ces derniers jours ont été bien remplis.

Le jour où j'ai été engagée, je faisais le tour de la ville pour voir si quelqu'un avait besoin d'aide avec des chevaux. Je venais de sortir de l'animalerie quand j'ai vu un homme arracher le sac à main d'une femme. J'ai couru comme une flèche et je l'ai rattrapé, récupérant le sac.

La femme était Trish Wilde, propriétaire du ranch Devonshire. Elle était accompagnée de sa sœur, Tante Jean. Elles m'ont embauchée sur-le-champ.

Elles étaient en ville pour se renseigner sur les dégâts causés à leur propriété. La veille, quelqu'un avait cassé leur grande clôture, et leurs vaches s'étaient échappées. Les fils de Trish, Coal et Timothy, étaient partis à leur recherche.

J'avais vraiment besoin de ce boulot. J'étais presque à sec, et ma voiture tournait sur ses réserves.

Ces dernières années, j'ai pas mal bourlingué, enchaînant les petits boulots. Mon passé n'est pas simple.

Mon père est mort quand j'étais bébé.

Ma mère est décédée quand j'avais deux ans.

J'ai été adoptée après ça. Mais quand ça n'a pas marché, je suis passée de famille d'accueil en famille d'accueil.

Je suis métisse. À vingt-trois ans, je ne sais toujours pas vraiment comment me définir. Je me sens juste comme Raven - moi, moi-même, et qui je suis, peu importe le reste, y compris ma couleur de peau.

Beaucoup de mes familles d'accueil ont essayé de me coller une étiquette, me disant que je devais appartenir à telle ou telle tribu, et que je devrais m'en rapprocher. D'autres étaient très religieux et voulaient que j'adhère à leur foi.

Mais je m'en fichais comme de l'an quarante. J'avais à peine eu une famille pour commencer, alors pourquoi me soucier d'où venaient leurs ancêtres ? Personne n'avait de preuve de quoi que ce soit. Je ne suis personne.

Jusqu'à présent, Trish et sa famille n'ont pas fait de suppositions sur moi en fonction de mon apparence, ce qui est plutôt agréable.

Après que Trish m'ait embauchée pour bosser au ranch pendant deux semaines, Tante Jean m'a proposé sa chambre d'amis. Tante Jean et son mari, Oncle Grey, vivent dans la maison d'hôtes à côté de la maison principale du ranch. Leur chambre supplémentaire est un peu triste. Ils n'ont jamais eu d'enfants, alors ils laissent souvent des gens comme moi y séjourner pour une courte période.

Avec toute leur attention, j'ai l'impression d'avoir été adoptée à nouveau.

Mais pour une fois, je ne me sens pas en colère ou méfiante.

Probablement parce que je mets les voiles dans une semaine et demie.

Depuis que je suis ici, je n'ai pas fait grand-chose avec les chevaux à part nettoyer autour des écuries. Coal est censé m'apprendre à dresser certains des chevaux. C'est ce que Ken, le mari de Trish, m'a dit. Mais tant que toutes les vaches ne sont pas rentrées au bercail, il n'y a pas grand-chose à faire pour moi à part poireauter.

Je suis assise sur les marches du grand porche de la maison principale avec Haline, la copine de Timothy, et Annabelle, l'une des filles de Trish. On regarde le soleil se coucher en attendant le retour des garçons. Les mains d'Anna sont crispées sur ses genoux, ses yeux rivés sur l'horizon. Elle a l'air sacrément inquiète.

La jumelle d'Anna, Izabella, a quitté l'école plus tôt cet automne et a déménagé - ou plutôt s'est fait la malle - pour vivre en ville avec son mystérieux petit ami. Les jumelles n'ont que seize ans, et il y a pas mal de tension à la maison à cause de la décision d'Iza. Les vaches disparues n'ont fait qu'ajouter à l'angoisse d'Anna.

Mais les choses s'améliorent. Timothy a appelé plus tôt dans la journée. Après trois jours de recherche, ils ont enfin retrouvé toutes les vaches et rentrent au bercail.

« Timothy », murmure Haline, l'air au bord des larmes.

Je regarde dans la direction qu'elle fixe, vers le portail de gauche où deux cowboys s'approchent de nous.

J'ai beaucoup entendu parler de Coal pendant son absence. Il a trente-six ans, est divorcé avec trois garçons, et a changé. C'est comme ça que tout le monde le décrit : changé.

Il avait été marié pendant dix ans, mais il y a deux ans, sa femme a demandé le divorce. Elle venait d'une grande ville d'un autre pays, et après le divorce, elle est retournée dans sa ville natale et a emmené les garçons avec elle.

Tout le monde est tombé des nues. Personne ne comprenait comment son ex-femme avait obtenu la garde complète si facilement et était simplement partie avec leurs enfants. Mais apparemment, elle avait des relations bien placées. Et au moment où elle a emmené ses enfants, Coal était devenu difficile à approcher.

Il est passé de très heureux et amical à... Eh bien, je ne suis pas sûre. J'attends de me faire ma propre idée sur lui.

J'ai passé les trois derniers jours à attendre Coal, et, je dois l'avouer, je ne ressens rien de particulier à l'idée de le rencontrer.

Il sera juste la personne qui m'en apprendra davantage sur les chevaux.

Je m'attends à voir un type bedonnant, mal rasé, à l'air triste avec des trous dans ses bottes et un jean trop large qui se plaindra probablement sans arrêt de son ex-femme.

Mes attentes sont méchantes et sans fondement. Mais pour une raison quelconque, c'est juste ce que j'imagine quand je pense au père divorcé qui a perdu ses enfants et déteste tout le monde.

Ou peut-être que je projette parce que je n'ai pas de parents et que je me sens souvent en colère d'avoir été seule la plupart de ma vie.

Bref.

Euh, bref.

Donc... bref...

Je...

Mes pensées s'embrouillent.

Je respire un peu bizarrement. Je remarque à peine Haline qui crie bonjour à son chéri. Les deux ados s'enlacent, mais mes yeux sont rivés sur l'autre cheval.

Galvin est le plus grand cheval du ranch, et tout le monde adore en parler. Il a été sauvé d'une ferme abandonnée et c'est le seul cheval de trait qu'ils possèdent. L'histoire raconte qu'il était devenu sauvage et allait être abattu, puis Coal l'a acheté et a travaillé avec lui jusqu'à ce qu'il soit apprivoisé.

Mais je ne regarde pas vraiment Galvin.

« Coal ! » Trish sort en trombe de la maison, impatiente de voir ses fils de retour sains et saufs. Elle commence à descendre les marches pour les accueillir mais en passant devant moi, sa main agrippe mon coude avec force.

Je ris nerveusement alors qu'elle m'entraîne avec elle, dépasse Haline et Timothy, et m'emmène rapidement rencontrer Coal qui arrive du portail.

Je ne suis pas prête pour ça. Je fourre mes mains dans les poches du grand manteau qu'ils m'ont donné - ce qui me met maintenant très mal à l'aise parce que c'est le manteau de Coal. Je me tiens aux côtés de Trish alors que Coal s'approche avec Galvin.

Coal est toujours en selle, dominant la scène.

Je fixe le museau du cheval, et Galvin me regarde comme s'il lisait dans mes pensées.

Je peux presque entendre Galvin dire : « Ouais, ouais, je connais ce regard. Coal est spécial, hein ? T'as flashé sur mon humain, pas vrai, petite sotte ? »

« ...Raven. » Trish me secoue le bras, me ramenant à la conversation. « Raven. Voici Raven. » Elle n'arrête pas de répéter mon nom, et je la regarde puis lève les yeux vers Coal.

« Quoi ? » je demande. « Désolée, je... »

« Tu n'écoutais pas », dit Coal.

Je fixe sa jambe.

Je le regarde dans les yeux exactement une fois, et une fois suffit.

Alors, les rumeurs disaient vrai.

Il est l'aîné mais à moitié apparenté à ses frères et sœurs. Le reste de la famille Wilde est blanche, mais Coal me ressemble : la même peau brun-rougeâtre, luisante de sueur ; les mêmes longs cheveux noirs, attachés loin de son visage ; les mêmes yeux brun foncé, presque noirs, plongés dans les miens.

Et, euh, il est sacrément bien bâti.

Il ne fait certainement pas trente-six ans, ça c'est sûr.

Il en paraît vingt-six. Un très beau, séduisant et sexy vingt-six ans.

« Alors, Raven ? » Trish répète la question encore une fois, mais je n'entends toujours pas ce qu'elle dit.

Je suis devenue muette comme une carpe, plongée si profondément dans mes pensées que je ne peux me concentrer sur rien d'autre.

Je suis trop gênée pour dire « quoi » à nouveau, alors je dis simplement, « Oui », et je souris.

Je n'ai aucune idée de ce à quoi j'ai dit oui.

Trish sourit les larmes aux yeux, et quand je déglutis et regarde à nouveau Coal, il me fixe avec le même regard que Galvin me lance.

Ses yeux disent : « On sait que tu n'as pas écouté un traître mot de ce qu'elle a dit. »

« Tu vas adorer. » Trish fait un signe de tête vers le cheval, et Coal se penche avec une main, m'offrant de m'aider à monter.

Euh.

Est-ce que je viens d'accepter une balade à cheval ?

Je ne suis pas prête pour ça ! Je ne suis pas prête !

Je me maudis intérieurement et mon stupide cerveau. Dis quelque chose de normal, Raven, bon sang.

« Ravie de te rencontrer, Coal », je force, en parlant à sa botte.

Cette botte sort de l'étrier, et je mets mon pied dedans en saisissant sa main.

Tout se passe si vite.

Au moment où sa main tient la mienne, il prend le contrôle.

Mon corps s'élève, tourne, et s'assied sur la selle devant lui.

Il est si fort.

Comment peut-on être aussi costaud ?

Assise entre les jambes de Coal, je n'ai pas le temps d'être gênée. Je suis encore stupéfaite par la facilité avec laquelle il m'a soulevée comme si de rien n'était.

Je regarde Trish bouche bée, et elle me fait un clin d'œil, comme si elle savait que c'était impressionnant.

« Je t'avais dit qu'il était costaud. » Elle rit.

Coal soupire, l'air agacé mais aussi affectueux.

« Nous serons de retour dans une heure », dit-il simplement.

Sa voix me submerge, pénétrant mon sang. Je n'arrive pas à penser clairement.

Je ne sais même pas ce qui se passe.

J'aurais dû écouter leur conversation.

Galvin trotte élégamment en cercle, puis nous suivons un sentier dans la forêt derrière la maison principale.

J'essaie de comprendre ce qui se passe.

Toute la famille a parlé de Coal construisant sa propre cabane sur la propriété, alors peut-être qu'il m'emmène là-bas.

Je pense que ça a du sens.

C'est une visite de maison - de sa petite maison. Non ? Ça semble logique.

J'essaie très fort de ne pas me concentrer sur le mouvement du cheval ou la sensation de Coal derrière moi. Surtout la façon dont nos corps se cognent l'un contre l'autre encore et encore.

Je me concentre juste sur la beauté et les odeurs de la forêt.

« Je suis désolé pour l'odeur », dit Coal. Il parle très doucement et poliment, pas du tout froid comme je pensais qu'il le serait. « Je ne me suis pas douché depuis trois jours. »

C'est étrange, parce que je trouve qu'il sent divinement bon.

Et apparemment, j'ai perdu le filtre entre mon cerveau et ma bouche.

« Ce n'est rien. Tu sens bon, super bon même ! Vraiment ! » Je fais l'erreur de regarder par-dessus mon épaule et je vois ses yeux qui étudient ma réaction de très près.

Ça me fait paniquer, et je regarde immédiatement devant moi, m'agrippant à l'avant de la selle pour avoir quelque chose sur quoi me concentrer.

Au bout du sentier, Galvin s'arrête devant une cabane en bois, j'avais donc bien deviné.

Coal descend du cheval et m'aide à descendre un instant plus tard.

Je fais de mon mieux pour éviter de le regarder.

Je marche avec lui jusqu'à la cabane. Elle est nichée dans la nature, un endroit parfait pour camper ou chasser.

D'accord, j'admets que je remarque à peine ce qui m'entoure. Je suis très concentrée sur Coal. Où il se tient, comment son corps bouge.

Il tend le bras autour de moi pour ouvrir la porte et attend que je passe en premier - un vrai gentleman.

Je veux dire, à quoi d'autre devrais-je m'attendre d'un cowboy ?

J'entre.

Tout est petit et cosy. Il y a une petite cheminée, un canapé unique et une minuscule cuisine.

Je vois trois chevaux sculptés à la main sur la table, et je sais déjà pour qui ils sont.

Ses trois fils.

J'essaie de ne pas les regarder trop longtemps. Je me tourne vers Coal. Il attend pendant que j'observe tout.

« Ça te plaît ? » demande-t-il. « J'ai fini de construire cet endroit juste avant que les vaches ne s'échappent. Je ne l'ai encore montré à personne. »

« J'aime bien », je réponds, un peu comme un robot. Je t'aime bien aussi, je pense. Mince alors, pourquoi est-ce que je me comporte soudain comme une gamine de douze ans parlant à son béguin pour la première fois ? Mes pensées sont toutes embrouillées, rien n'a de sens.

« Pourquoi es-tu ici ? » demande-t-il.

« Au ranch Devonshire ? »

Il hoche la tête.

« Travail temporaire. Tante Jean et Oncle Grey. »

« Leur dernier cas de charité leur a causé beaucoup de soucis et les a volés », dit-il sérieusement, posant sa botte sur un coffre à côté du canapé. « Ne leur cause pas de problèmes et ne manque plus de respect à ma mère. »

« J'étais un peu dans les nuages tout à l'heure, désolée. » Je cherche une excuse, n'importe quelle excuse. « Je n'ai pas encore mangé aujourd'hui. Pas qu'ils ne m'aient pas nourrie, j'étais juste... barbouillée ce matin et j'ai attendu. » J'avale ma salive, mes nerfs prenant le dessus. Je n'arrive pas à m'arrêter de parler. « Et je ne causerai aucun souci. J'adore les chevaux. J'adore Galvin. Quel magnifique cheval de trait. »

« Il t'aimera bien aussi. Il s'entend bien avec n'importe qui, malin ou pas, donc il ne te posera pas de problème pendant que tu aideras », explique-t-il. « Ça ne te dérange pas d'attendre ici ? Je vais piquer une tête dans le ruisseau pour me débarbouiller rapidement. »

« Je peux venir voir le ruisseau... »

« Je serai à poil », dit Coal, sans même sourciller. « Sans vouloir t'offenser, je ne veux pas te mettre dans ce genre de situation... ma belle. »

Je fixe la cheminée comme si elle était fascinante quand il m'appelle ma belle.

« Oh, bien sûr que non. J'attendrai ici avec Galvin. »

« Bien. »

Je souris alors qu'il se tourne vers un rack de rangement plein de vêtements. Il prend un jean et une chemise blanche et sort assez vite, l'air pressé de s'éloigner de moi.

La façon dont il s'éloigne rapidement de moi est à la fois très virile - et - vexante.

Suis-je si désagréable à côtoyer ?

Je regarde par la porte d'entrée Galvin, qui n'est même pas attaché dehors. Il attend à proximité, me fixant. « T'es une drôle de fille », j'imagine qu'il dit. Après un regard suffisamment long pour me faire sentir pas à la hauteur, il se tourne pour suivre Coal jusqu'au ruisseau.

Je sors et regarde à quel point le porche est bien fait.

L'endroit entier est juste assez grand pour une, peut-être deux personnes, mais chaque partie de cette cabane est faite avec un soin minutieux.

Il y a de l'art dans le bois à des endroits aléatoires - des sculptures d'autres chevaux et animaux. Hiboux, tortues... corbeaux. Mais la plupart des sculptures sont de chevaux.

Il est clair que Coal aime aussi les chevaux.

Je me promène à nouveau dans la cabane et regarde autour, et finalement je vois une lettre sur le comptoir de la cuisine. Je la déplie soigneusement et vois mon nom.

Je sais que je ne devrais pas la lire, mais me voilà.

Très cher Coal

Jean et moi avons rencontré une magnifique fille en ville. Elle s'appelle Raven.

Mon cœur bat la chamade.

Je la replie un instant, me sentant nerveuse à propos de ce qui est écrit ensuite dans cette lettre à mon sujet.

Mais je ne peux pas résister.

Je la rouvre et lis rapidement le reste.

Elle cherchait du travail comme palefrenière. Nous l'avons embauchée pour la période de Noël. Un peu d'aide supplémentaire est toujours appréciée, et elle a besoin d'un endroit où rester de toute façon. J'enverrai Raven de ton côté.

Avec amour,

Maman

P.S. Peut-être que tu pourrais essayer de sortir à nouveau ! Raven me rappelle le genre de fille que nous avons toujours imaginé que tu finirais par fréquenter. Nous pensons tous à toi. Sois prudent. S'il te plaît, reste dîner plus souvent, Coal, tu sais que nous serons toujours là pour toi. Ne traverse pas ça tout seul.

C'est tellement personnel à la fin ; je me sens très coupable d'avoir lu jusque-là. Cependant, la partie sur les rencontres, et la suggestion à mon sujet, est embarrassante mais aussi agréable. Je me sens confuse et bizarre.

Donc je n'ai pas été embauchée juste pour aider.

Ils essaient de caser Coal ?

Avec moi ?

Une parfaite inconnue ?

Ils doivent être désespérés s'ils espèrent que l'aide embauchée le sortira de ses pensées solitaires.

Je reste plantée au comptoir pendant longtemps, mes doigts sur le bord de la lettre, réfléchissant profondément.

J'entends le bruit des feuilles dehors sous les pas de Galvin, mais il marche lentement - derrière Coal - ce qui signifie que Coal est déjà là.

Je me retourne, et Coal est appuyé contre l'encadrement de la porte, habillé de vêtements frais, ses cheveux noirs mouillés détachés, séchant autour de lui.

Il me regarde et voit mon expression coupable.

« Il n'y a rien de valeur à voler ici », dit-il d'un air soupçonneux.

« Je ne cherchais pas quelque chose à voler. Je lisais juste la... » La lettre. Je m'arrête de parler ; je me suis déjà mise dans le pétrin. J'ajoute rapidement, « Je suis désolée... J'ai vu mon nom et... »

« Elle était pliée », dit Coal, me corrigeant, toujours aussi poli.

Il pourrait en faire toute une histoire mais il ne le fait pas. Je ne suis pas sûre s'il est gentil ou s'il aime me rendre nerveuse.

« Ta mère est une personne très gentille », je dis quand même. « Et je suis très reconnaissante d'être ici pour Noël. Je promets d'aider de toutes les façons possibles. Je ne serai pas ennuyeuse. Je suis juste... Je devrais arrêter de parler, n'est-ce pas... » Je m'arrête avec un sourire gêné. « Je suis vraiment désolée d'avoir lu cette lettre. »

« C'est bon ; tu es jeune. Je laisserai passer pour cette fois. » Coal me regarde de haut en bas très rapidement, puis lève un sourcil comme pour dire, Félicitations, tu viens d'être rétrogradée au rôle de petite sœur agaçante.

Il n'y a aucune chance qu'il sorte avec moi maintenant.

Pourquoi est-ce que je pense même comme ça ?

Coal se retourne et sort de la cabane, et je le suis. Je suis déjà accro à lui, à sa voix. Elle est si calme, et pourtant si claire, si sûre - et si savante.

Il ne dit rien qu'il ne pense pas.

Nous retournons vers Galvin, et cette fois Coal m'aide à monter en premier avant de s'asseoir derrière moi.

Je regarde la crinière de Galvin et la caresse pour me distraire.

Nous retournons vers la maison principale sans rien nous dire.

Je peux sentir ses yeux cependant, me regardant avec une décision finale.

Pas.

Une.

Chance.

Je serai acceptée pendant que je suis ici, puis on m'enverra ailleurs.

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