Prendre le Risque - Couverture du livre

Prendre le Risque

Mars Mejia

Chapitre cinq

KARA

"Réveille-toi !" L'arrière de ma tête a été frappé par quelque chose de ferme, faisant un bruit sourd. Je gémis et cachai mon visage sous mon oreiller, ignorant complètement mon agresseur. Tout ce que je voulais, c'était dormir jusqu'à ce que le soleil soit haut dans le ciel.

"Kara", une voix a appelé à nouveau et mon corps a sursauté à cause de la soudaine bouffée d'air froid. Layla m’avait arraché les couvertures et je lui ai lancé un regard furieux.

"Quoi ?" J'ai répondu en râlant quand elle n'a pas arrêté de me sourire.

"Il est onze heures. On doit aller retrouver Jess au centre commercial à deux heures avant qu'elle ne commence à travailler." Layla était en train de se débarrasser de son pyjama tout en entrant dans sa salle de bain.

"Tu peux prendre une douche dans la chambre d'amis", a-t-elle crié derrière elle, me laissant seule dans sa grande chambre.

En me traînant hors du lit, j'ai traversé le couloir et suis entrée dans la pièce bleu clair qui m'était familière. La salle de bain était reliée à la chambre d'amis et je suis entrée, me regardant dans le miroir.

Mon maquillage était légèrement affacé et j'ai froncé les sourcils. Je devais être tellement fatiguée hier soir que je me suis tout de suite endormie. J'ai enlevé ma robe, dans laquelle je m'étais également endormie, et je suis entrée dans la douche.

J'ai pris une profonde inspiration lorsque l'eau chaude a ruisselé sur ma peau. L'eau chaude a apaisé mes muscles tendus et je suis restée là, à apprécier la sensation de l'eau qui tombait en cascade sur moi.

La pensée de Jason a surgi dans ma tête et j'ai repassé la nuit en boucle. J'aurais dû savoir qu'il sortait avec Sarah.

Après qu'elle s'en soit pris à Jason, je suis partie, l'évitant pour le reste de la fête, qui ne s'est terminée qu'à trois heures du matin.

Vers deux heures, j'ai été fatiguée et j'ai couru jusqu'à la chambre de Layla pour l'attendre, mais je me suis endormie.

J'ai attrapé ma serviette de couleur crème sur le porte-serviette, je suis sortie de la douche et l'air froid m'a immédiatement donné des frissons.

J'ai enveloppé mes cheveux dans une autre serviette, j'ai enfilé une nouvelle paire de vêtements et j'ai passé la porte, mais je suis tombée sur quelqu'un d'autre.

"Aïe", ai-je marmonné en frottant mon front, qui avait heurté une mâchoire. J'ai entendu un petit rire et ma tête s'est levée. "Liam ?" Ma mâchoire s'est décrochée, incrédule.

Liam était le frère aîné de Layla. Il a de deux ans de plus. Il était parti au début du printemps pour retourner à l'université avec mon frère, Charlie.

Aucun des deux n'était revenu pour l'été, cependant. Liam, lui, était en deuxième année d'université et a passé l'été à San Francisco pour un stage. Charlie a décidé de rattraper son retard et a pris des cours d'été.

"Kara !" Liam avait l'air surpris de me voir. Je l'ai serré dans mes bras.

Il était comme un grand frère. Liam avait un an de plus que mon frère, mais ces deux-là étaient les meilleurs amis du monde. Une autre raison pour laquelle Layla et ma famille étaient si proches.

"Quand es-tu rentré ?" J'ai demandé alors qu'il me remettait sur mes pieds. Charlie a brièvement traversé mon esprit, car je me suis souvenue qu'il était censé m'appeler demain à midi.

Mon frère travaillait très dur à l'école, et ne téléphonait pas beaucoup, alors nous avions établi un calendrier pour qu'il m'appelle et me parle pendant environ une heure chaque week-end.

"Ce matin, vers huit heures." Liam a fait une pause et m'a étudié. "Waouh, tu as vraiment grandi depuis la dernière fois que je t'ai vue. Tu es enfin une femme", a-t-il taquiné et ébouriffé mes cheveux mouillés.

"Sors, Liam", j'ai soufflé et l'ai poussé hors de la pièce avant de lui claquer la porte au nez. J'ai entendu son rire profond de l'autre côté de la porte alors que je continuais à me préparer.

"Layla ! Kara !" Nous avons regardé à travers l'aire de restauration et avons vu Jess agitant frénétiquement ses bras en l'air comme un essuie-glace. J'ai ri alors que nous nous approchions de la fille à l'air sauvage.

Il nous a fallu plus de temps que prévu pour nous retrouver, car Layla voulait regarder Grey's Anatomy et il lui a fallu encore une demi-heure pour se remaquiller après avoir pleuré.

"Liam ?" Jess a fixé l'être humain étranger qui marchait lentement derrière nous. "Liam !" elle a crié et a souri quand elle a réalisé que c'était vraiment son ancien béguin.

"Hé, Jess." Liam a souri à la fille en admiration devant nous. Je n'étais pas la seule à avoir grandi en ayant un énorme béguin pour le grand frère de Layla.

En fait, Jess et moi n'étions que deux filles parmi tant d'autres. Ça rendait Layla folle, alors bien sûr, en tant que meilleures amies, on s'est fait un devoir de toujours le lui rappeler.

"Waouh, tu es enfin une femme aussi, Jess", a taquiné Liam en s'asseyant à côté de Jess et moi.

J'ai joué du coude avec ses côtes. Liam nous considérait comme ses petites sœurs, mais il trouvait amusant de nous taquiner sur les petits béguins que nous avions eus.

Enfin, le béguin que j'ai eu. Jess était pratiquement en train de baver sur lui quand il s'est assis à la table.

Nos habitudes ont rapidement refais surfaces et bientôt nous avons tous ri comme au bon vieux temps. Jess et Layla ont jugé nécessaire d'inclure mon dilemme avec Jason et il a trouvé ça tout aussi intéressant que mes meilleures amies.

"Eh bien, regardez-moi ça !" Jess a réfléchi et nous nous sommes tous retournés pour voir ce qu'elle regardait. "En parlant du diable." J'ai vu le garçon familier aux cheveux blonds marcher à côté de Sarah.

Toutes les personnes qui regardaient dans sa direction semblaient avoir attiré son attention et il s'est tourné pour nous regarder. J'ai tourné la tête pour essayer d'éviter le contact visuel.

"Kara ", a appelé Jason et j'ai maudit le destin pour nous avoir mis au même endroit au même moment. Je me suis lentement tournée vers lui.

"Jason." Il m'a fait un sourire suffisant quand je n'ai pas marmonné la blague habituelle sur "Jackson". Putain. J'étais censée m'en tenir à ça, juste pour l'embêter.

Layla et Jess ont gloussé derrière moi. Je ne serais pas surprise si elles sortaient un sac de pop-corn. Notre regard fixe a été interrompu quand une main s'est agitée devant son visage.

"Allô ?" Sarah lui a lancé un regard furieux.

Jason lui a jeté un coup d'oeil alors qu'elle tente de lui tirer le bras tout en me lançant des regards noirs. Les yeux de Jason se sont verrouillés avec les miens, et il n'a pas prêté attention à elle.

"Nous sommes seulement ici pour parler, Sarah", lui a marmonné Jason et a retiré sa prise de son bras, ce qui n’a fait que la rendre encore plus livide.

Je me sentais mal pour elle, mais je me suis rappelée toutes les fois où elle avait été impolie avec moi et la pitié que je ressentais pour elle a disparu.

"A l'origine, tu es venue faire du shopping à... c'est quoi ce magasin où les filles font du shopping ? Pimki ?" Jason s'est caressé le menton en faisant semblant de réfléchir.

"Jennifer, mais..." Sarah n'a jamais eu la chance de finir sa phrase.

"Ok, bon, on avait fini de parler de toute façon." Un Jason sévère a baissé les yeux vers elle pour qu'elle comprenne le message.

"J'envoie un texto à Laura. Ne t'embête pas à m'appeler plus tard", s'est emportée Sarah, laissant derrière elle un Jason à l'air frustré. Je pourrais jurer qu’il a murmuré "Je n'en avais pas l'intention" dans son souffle.

Je dois admettre que leur situation a piqué ma curiosité.

Jason, n'ayant plus rien d'autre à faire, il s'est approché de nous et s'est assis sur le siège libre à ma gauche. Mon nez a été accueilli par son odeur boisée.

"Comment allez-vous mesdames ?" Jason a regardé entre Jess et Layla, qui se pâmaient à nouveau sur leurs sièges. J'ai regardée mes deux amies sévèrement pour avoir succombé à ses faux charmes.

"Bien !"

"Incroyable."

Elles ont toutes les deux répondu à l'unisson.

"Est-ce que c'est Jason ?" Liam m'a demandé à l'oreille, doucement.

J'avais oublié que nous, ou du moins Layla et Jess, l'avaient mis au courant de ma querelle avec Jason. J'ai hoché la tête, ne sachant pas quoi dire. Jason était un camarade de classe, et rien de plus, ce qui ne valait pas la peine d'être répété.

Un camarade de classe que je n'aurais pas hésité à baiser. Ma tête a tremblé, essayant de repousser mes sales pensées.

"Il te ressemble." Jason a fixé Liam comme s'il l'avait reconnu. Liam s'est redressé, se calmant.

"C'est parce que c'est mon frère." Layla a pointé son majeur vers Liam.

"Liam." Le frère aîné de Layla se présente, ignorant sa sœur.

Jason a hoché la tête avant de répondre, "Jason".

"Eh bien, maintenant que vous avez fait connaissance, je reviens. Je suis affamée." ai-je dit avant de me lever pour aller chercher à manger afin de satisfaire mon estomac qui grondait.

Jason a décidé de me suivre et j'ai jeté un dernier coup d'œil derrière moi à notre table. Je n'ai pas été surprise de voir mes deux amis me lancer des regards sournois.

J’ai levé les yeux en voyant le regard que Jess m’a lancée.

Jason et moi marchions l'un à côté de l'autre en silence, et il me regardait de temps en temps avec une expression amusée. Nous étions déjà à l'aire de restauration, donc nous n'avons pas marché très loin.

J'ai continué à l'ignorer et je me suis approchée de la caissière portant une visière rouge. L'employée m'a regardé avec une expression fade et je pouvais dire qu'elle était prête à quitter son poste.

"Un cheese avec des frites, s'il vous plaît", ai-je ordonné et elle s'est empressée de préparer mon plateau avant de me le remettre. Mon estomac a grogné alors que je le tenais dans une main.

"Dix Euros", a marmonné la fille aux cheveux roses et j'ai fouillé dans mon sac pour prendre de l'argent. Le son de l'ouverture de la caisse m'a fait lever les yeux, remarquant que Jason avait déjà payé pour moi.

"J'aurais pu payer", lui ai-je finalement dit en ouvrant mangeant une autre frite, "mais merci". Même s'il m'ennuyait, j'avais des manières.

Jason a hoché la tête en réponse, et nous sommes retournés vers mon groupe d'amis. J'étais toujours curieuse de savoir pourquoi il était ici avec nous, s'invitant par hasard.

Jason m'avait à peine dit un mot et ça me rendait encore plus confuse.

"On devrait sortir ensemble un jour", a dit Jason, rompant enfin le silence. Je me suis arrêtée à une certaine distance de Jess et Layla pour qu'elles n'entendent pas, et je me suis tournée vers lui. "Qu'est-ce que tu fais..." Je l'ai coupé, ignorant son regard confus.

"Tu veux traîner avec moi ? Après avoir passé la semaine dernière à m'irriter ?" Ma question a semblé le prendre au dépourvu. "Pourquoi ?"

Mes yeux sont restés fixés sur les siens, lui montrant à quel point j'étais sérieuse. Jason a eu l'air vraiment surpris et sa bouche s'est ouverte comme un poisson.

Après un moment de silence, il semblait avoir retrouvé sa capacité de réflexion. "Donc," il s'est attardé sur le mot, "il n'y a rien entre nous ?" Jason a haussé un sourcil et j'ai failli m'étouffer avec ma frite.

Ma toux s'est calmée, et j'ai retrouvé mon calme. Sarah m'a traversé l'esprit.

Je n'avais aucune idée de leur situation, mais il était clair qu'ils se parlaient encore, alors pourquoi allait-il déjà vers une autre fille ? Ça m'a fait bouillir.

Bien sûr, je voulais le baiser, mais pas tant qu'il avait une copine.

"T'as jamais essayé d'être juste ami avec une fille pour une fois ?" Mes yeux sont retournés vers ses yeux bleus et son visage est resté vide alors qu'il attendait que je continue.

Quand je n'ai rien dit de plus, il a dit quelque chose qui m'a giflé.

"Je pensais que je te plaisais. Et cette fois-là dans le couloir ? Et la danse chez Layla ?" Là, c'est ma bouche qui s'est ouverte comme un poisson.

Le souvenir de nous dansant ensemble chez Layla a refait surface dans mon esprit et mon visage est devenu rose. La sensation de ses mains sur moi était un délice, mais c'était mon ressenti du moment.

Après avoir tous les deux réalisé le côté ambigu de nos actions, Jason a continué.

"Tu sais, Kara. Tu agis comme si tu avais tout compris de moi. Tu m'étiquettes comme le gars que tout le monde veut voir, sans même me connaître. Peut-être que c'est toi qui as besoin de descendre de tes grands chevaux."

Le visage de Jason était stoïque alors qu'il me jetait un dernier regard et s'en allait, me laissant bouche bée au milieu de l'aire de restauration du centre commercial.

Je ne savais pas quoi faire. La situation s'est déroulée différemment de ce que j'avais imaginé et la culpabilité m'a envahi.

Il y avait une petite partie de moi au fond de moi qui reconnaissais le léger béguin que j'avais pour lui. J’étais excitée, c’est sûr.

"Comment était le voyage ?" Jess a levé les sourcils une fois que je suis revenue.

"Un, je crois que j'ai perdu l'appétit et deux, je ne prévois pas de lui parler à nouveau." Leurs visages se sont baissés, et Layla a fait la moue quand je n'ai pas eu de détails croustillants à lui donner.

"Pourquoi ? Que s'est-il passé ?"

J'ai levé les yeux au ciel devant leur ignorance, et j'ai pris mon burger pour le manger..

"C'est Jason Kade. Je ne devrais pas avoir à me justifier." J'ai pris mon burger et l'ai enfoncé dans ma bouche.

Ok, peut-être que j'avais encore de l'appétit.

"Eh bien, je dois aller travailler maintenant. La vente au détail, ça craint, souhaite-moi bonne chance." Jess s'est éclipsée, changeant heureusement de sujet. On s'est dit au revoir et j'ai continué à manger en paix.

Un gémissement de satisfaction m’a échappé alors que je marchais lentement dans l'allée de ma petite maison. Elle se distinguait par sa peinture rouge vif.

Autant j'aimais ma maison, autant je détestais rentrer à la maison depuis que Charlie était parti à l'université.

J'ai été laissé toute seule avec ma mère. Je l'aimais de tout mon cœur, mais elle n'était plus la même femme.

J'avais parfois l'impression d'être une corvée pour elle, de devoir rentrer à la maison et de devoir l'aider quand elle était trop ivre pour penser correctement. Après que mon père nous ait quittés, elle s'est tournée vers l'alcool pour faire face.

Je suis entrée dans le salon, qui était plongé dans l'obscurité. J'ai fait quelques pas en avant et j'ai allumé la lampe, éclairant le corps de ma mère allongé sur le canapé en cuir.

"Où étais-tu ?" a marmonné ma mère quand j'ai fermé la porte derrière moi.

Elle s'est faiblement levée, et j'ai fait la grimace en la voyant. Ses cheveux noirs courts dépassaient dans tous les sens et elle portait toujours ses vêtements de travail.

Je savais qu'elle était au chômage, mais elle avait trop honte pour nous le dire. Je l'ai découvert quand je l'ai entendue parler à ma tante au téléphone il y a quelques semaines.

Je voulais aider ma mère plus que tout, mais je savais qu'elle serait encore plus bouleversée et que cela ne ferait qu'empirer les choses pour elle.

La seule raison pour laquelle je ne travaillais pas encore, c'est que ma mère voulait que je me concentre d'abord sur l'école pour avoir de bonnes notes qui m'aideraient à obtenir des bourses pour l'université, comme Charlie.

"Je suis allée au centre commercial avec Layla et Jess." Sans ajouter le fait que je lui avais envoyé un texto à ce sujet plus tôt dans la journée. En m'approchant d'elle, j'ai observé attentivement comment elle luttait pour se tenir droite. Ça me faisait mal de voir ma mère comme ça.

"Maman, tu devrais aller dormir." J'ai posé mon autre main sur son épaule, et elle a failli tomber en arrière.

Au lieu d'essayer de l'amener dans son propre lit, je l'ai aidée à s'allonger correctement sur le canapé et l'ai couverte d'une couverture chaude.

Ma mère s'est endormie en une seconde. Je suis allée dans ma chambre, et mon cœur s'est serré quand j'ai vu la photo encadrée de mon père me tenant sur ses épaules quand j'avais quatre ans.

Si seulement il savait la douleur qu'il y a dans cette maison.

"Eh, Kara. Tu as l'air morte." s'est exclamée Jess quand je l'ai rejointe devant son casier le lendemain matin à l'école.

Mon estomac a grogné parce que je n'avais pas pris de petit-déjeuner et j'ai pris le gâteau à la fraise dans mon sac à dos. Il avait été écrasé par mon manuel de sciences, mais tempi, j'avais trop faim.

"Merci", ai-je répondu d'un ton sarcastique avant de croquer dans ma pâtisserie fruitée. Mon amie a secoué la tête, prête à se corriger, mais je l'ai interrompue, me sentant particulièrement grincheuse ce matin.

"Je vais aller en anglais maintenant." Je me suis retournée et j'ai marché vers ma classe. Je n'avais pas bien dormi la nuit dernière et je me sentais groggy, mais heureusement la nourriture dans mon estomac m’aidait à me réveiller.

En entrant dans la classe, j'ai remarqué que le diable en personne était assis sur le siège à côté du mien.

Je me suis dit que c'était le jour idéal.

Jason a regardé fixement devant lui lorsque je me suis assise, faisant comme si je n’étais pas là. Est-ce qu'il me faisait la tête ?

Son corps était tourné vers le devant de la classe et ses bras étaient croisés. Mon cœur a palpité quand je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer combien il était séduisant quand il était sérieux.

Je pense que c'est parce que j'étais trop habituée à voir le Jason loufoque et irritant.

"Tu peux arrêter de me fixer ?" Jason a dit, tout en me regardant du coin de l’œil.

J'ai ouvert la bouche en essayant de trouver une excuse, mais je suis restée silencieuse et j'ai regardé devant moi également, me vautrant dans mon propre embarras.

Jason a gloussé, et au lieu de continuer à regarder devant lui, il s’est tourné vers moi, faisant en sorte que ses genoux se frottent contre le côté de ma cuisse.

"Je suppose que je ne te blâme pas, j'aime ma vue aussi." Je pouvais voir Jason sourire grâce à ma vision périphérique. J'étais à la fois confuse et intriguée. N'était-il pas en colère contre moi l'autre jour et le voilà qu’il flirte avec moi maintenant ?

Je me suis mordue la lèvre. Heureusement, la cloche a sonné, indiquant à tous que notre cours commençait.

"Jason." Notre professeur d'anglais, M. Quinn, se tenait devant notre table. "Peux-tu te mettre face à moi ?"

C'était une routine quotidienne dans cette classe. M. Quinn méprisait absolument Jason et trouvait chaque petite raison de le réprimander.

Jason a levé les mains et s'est tourné vers l'avant.

Nous nous sommes assis en silence l'un à côté de l'autre. Il était extrêmement difficile pour moi de me concentrer sur ce que disait le professeur lorsque, de temps en temps, le bras de Jason frôlait le mien. La chaleur qui se dégageait de lui m'excitait chaque fois davantage.

Tout ce que je pouvais faire, c'était de me concentrer sur l'envie de sauter sur Jason dans une salle de classe vide et de me le faire. C'était difficile d'écouter le cours de M. Quinn.

La première moitié du cours s'est déroulée atrocement lentement, et quand notre professeur nous a finalement donné le feu vert pour travailler indépendamment, Jason s'est retourné vers moi.

J'ai essayé de l'ignorer, forçant mes yeux sur la feuille de travail sur le dessus de mon bureau.

"Alors tu es coincée, hein ?" La douce voix de Jason m’a transpercée. J'ai serré les dents pour garder la bouche fermée. Je voyais bien qu'il essayait de se moquer de moi.

"Ou alors tu es une simple sainte-nitouche" ? Dans les deux cas, ce n'est pas surprenant. Tu penses vraiment que tu es meilleure que tout le monde. Du moins, c'est ce que j'ai entendu", a chuchoté Jason et j'ai fait claquer mon crayon sur mon bureau.

"Que veux-tu dire par ce que tu as entendu ?" J'ai cédé et je me suis tournée vers Jason.

Il a levé la main pour se défendre. "Ne te mets pas en colère contre moi, je dis juste ce que j'ai entendu. Tu sais, un peu comme toi." J'ai écarquillé les yeux devant lui. Quel coup bas !

J'ai serré les dents en signe d'agacement. "Qu'est-ce que tu essaies de prouver ?" Un instant, il flirtait avec moi, l'instant d'après, il se comportait comme un connard.

"Je te traite juste de la façon dont tu m'as traité. Pas très sympa, hein ?" Les yeux bleus de Jason se sont verrouillés sur les miens et j'ai essayé d'y trouver une réponse, mais son visage était.

"Jason", a coupé M. Quinn et la tension dans l'air s'est rapidement dissoute. "Tu dois commencer ta feuille de travail et arrêter de distraire Kara." Le professeur lui a jeté un regard furieux.

J'ai ouvert la bouche pour le défendre, mais Jason a répondu : "J'aidais juste Kara à répondre à une question, Mike. Pas besoin de tirer des conclusions hâtives."

J'ai fixé M. Quinn, dont le visage ressemblait à une tomate.

"Retenue après l'école, Kade", notre professeur a crié et est retourné à son bureau. Ma main a couvert ma bouche alors que j'essayais de retenir un ricanement.

Ça n'a pas très bien marché, car Jason a reporté son regard sur moi et m'a adressée un sourire en coin.

"Tu trouves ça si drôle, mais attends que je te mette en retenue avec moi".

"Je suis une sainte-nitouche, tu te souviens ?" J'ai ricané. "Bonne chance avec ça."

Mon humeur est devenue aigre et j'ai continué à faire mon travail en ignorant le connard à côté de moi.

Le reste de la classe est passé rapidement, et après ça, j'ai marché comme un zombie jusqu'au vestiaire des filles.

Je me suis changée, j’ai mis ma tenue de sport et j'ai marché jusqu'au gymnase rempli d'élèves à moitié fatigués.

Heureusement, Jess était dans ma classe, mais Jason et Adam aussi.

"Rassemblez-vous, classe", a crié M. Dott, et sa voix a résonné dans le gymnase aux murs gris.

"Pour l'échauffement, je veux que tout le monde fasse vingt saut, vingt abdos et quinze pompes. Nous allons faire trois séries. Allez !"

L'encombrant professeur a donné un coup de sifflet, ce qui a poussé tout le monde à se couvrir les oreilles du son strident.

Mes mouvements étaient à en accord avec le reste des élèves jusqu'à la deuxième série de pompes. Mes bras pouvaient à peine maintenir mon corps en l'air et j’étais épuisée après avoir essayé d'en seulement faire cinq.

Je me sentais faible, mais je me suis convaincue que ce n'était pas grave étant donné que j'avais moins de cinq heures de sommeil.

"Je refuse de transpirer", a dit Jess alors que nous recommencions à sauter de haut en bas en agitant les bras. J'en étais au huitième, quand soudain je suis tombée sur le parquet brillant avec un corps très lourd sur moi.

"C'est quoi ce bordel ?" J'ai grogné contre le garçon aux cheveux noirs qui avait atterri sur moi.

J'ai gémi en essayant d'écarter son poids de moi. Ma main a atterri sur sa chemise en sueur et je me suis instantanément éloignée de ce contact humide. Mes fesses me faisaient mal d'avoir atterri dessus si brusquement.

"Désolé, j'ai trébuché", a marmonné le timide, et il s'est détaché de moi. Je suis restée allongé sur le dos pendant une minute, pour me remettre de l'impact soudain. J'ai sursauté quand quelqu'un s'est mis à planer au-dessus de moi, littéralement.

"Qu'est-ce que..." Jason se tenait debout avec ses mains de chaque côté de ma tête, comme s'il faisait des pompes sur moi, et ses jambes étaient entre les miennes.

Ses cheveux blonds tombaient vers l'avant tandis qu'il me fixait de ses yeux bleu foncé.

"C'est l'heure des pompes", a dit Jason en souriant et a commencé à descendre jusqu’à ce que sa poitrine soit sur la mienne.

Jason a fait exprès de rapprocher sa bouche de la mienne et j'ai tourné la tête au moment où ses lèvres ont effleuré ma joue, laissant une sensation de brûlure.

Mon souffle s'est bloqué dans ma gorge et j'ai fait la seule chose à laquelle j'ai pensé à ce moment-là pour me sauver de l'embarras.

"Espèce de connard." J'ai levé mon genou et j'ai frappé sa fierté avec force. Jason est tombé, en gémissant, tout en serrant ses billes pas si précieuses.

"Qu'est-ce qui ne va pas chez toi", a gémi Jason entre deux souffles douloureux et s'est mis en boule sur le sol du gymnase.

Ses joues étaient rouges et son visage était déformé en une expression douloureuse. La salle est devenue silencieuse et tout le monde a regardé avec surprise le corps étendu sur le sol.

"Mme Acosta, c'était tout à fait déplacé. Vous avez mérité un après-midi en retenue", a crié M. Dott à travers le gymnase et j'ai senti mon cœur tomber directement dans mon estomac.

La classe a hué le prof après l'annonce de ma punition.

"Ce n'est pas la façon dont je m'attendais à te recevoir", a grogné Jason en se remettant sur ses pieds, "mais je l'accepte". Il a fait un pas vers moi pour qu'il n'y ait que quelques centimètres entre nous.

J'étais encore sous le choc de ce moment.

"Tu sais quelle est la meilleure partie ?" Jason m'a regardé avec un sourire en coin. "Je n'ai même pas eu à faire quoi que ce soit. Tu l'as gagné toute seule ta retenue."

Un instant plus tard, la chaleur de son corps a disparu et j'ai regardé ce connard s'éloigner.

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