Alpha Bad Boys - Couverture du livre

Alpha Bad Boys

Renee Rose

Chapitre trois

Kylie

Trois jours ont passé, et je n’ai pas revu Jackson King une seule fois. Pas depuis qu’il m’a mise à la porte de son bureau. Trois jours passés à rejouer notre conversation en boucle. Je me sermonne et me dis de laisser tomber, mais King m’obsède depuis des années, et ce béguin s’est épanoui depuis notre rencontre dans l’ascenseur.

Je continue mon travail, mais je m’ennuie. Stu me garde occupée en me faisant installer de nouveaux pare-feux et d’autres trucs rasoir.

J’ai mis une jupe et des chaussures à talons tous les jours juste au cas où je reverrais King. Pas pour le séduire. Je veux juste montrer à cet abruti ce qu’il rate. J’ai toujours envie qu’il me remarque. Qu’il vienne dans mon bureau, me gronde dessus, me penche sur la table, soulève ma jupe et... mmm.

~Sacrée libido, Batman. ~

« Kylie ? Tu vas bien ? »

Stu et le reste de l’équipe autour de la table de conférence ont tous les yeux braqués sur moi.

« Bien sûr. » Je me redresse sur ma chaise et essaie de me souvenir des dernières minutes de la réunion, mais seuls mes fantasmes sur Jackson King me viennent en tête. Et merde. « Pardon, je crois que je m’étais mise en veille. Je dois avoir besoin de plus de café. »

Quelqu’un éclate de rire à mon commentaire sur la mise en veille, mais c’est un rire moqueur. Je me crispe. Je suis la plus jeune de l’équipe, mais je travaille aussi dur que les autres. Peut-être même plus dur.

Et moi qui pensais avoir trouvé ma tribu. Tu parles.

« Tu soupirais beaucoup, insiste Stu qui ne veut manifestement pas laisser tomber le sujet.

— Mes talons me tuent. » Ce n’est pas un mensonge. Je les retire sous la table et frotte mes pieds contre ceux de la chaise. Je dois revenir à ma tenue habituelle de geek, jean et paire de Converse, dès demain. Tant pis pour King. Je ne m’habille bien pour aucun homme.

Je continue à taper sur mon clavier lorsque la réunion se termine et ne referme mon ordinateur que quand Stu appuie sa hanche contre la table en face de moi.

« Tu prends tes marques ?

— Ça va, » je réponds avec un sourire poli. J’apprécie Stu, mais sa manière de me tourner constamment autour me tape un peu sur les nerfs. Il multiplie les initiatives amicales, mais j’ai l’impression qu’il me veut dans l’équipe seulement parce qu’il me trouve bonne.

J’imagine que ça explique pourquoi il voulait m’embaucher.

« Le grand patron t’a déprimée ? » Je relève brusquement la tête comme s’il m’avait jeté un seau d’eau glacée.

« Hein ?

— Je sais qu’il est passé dans ton bureau il y a quelques jours, et tu n’es plus d’aussi bonne humeur depuis. »

Sacré harcèlement, Batman. Je suis mal placée pour juger, mais tout de même.

« Tu es mon grand frère, Stu ? Toujours à garder un œil sur moi ?

— Euh, non, » marmonne-t-il en rougissant. Le pauvre. Je lui plais, c’est évident, mais il essaie de rester professionnel. Ce dont je n’ai même pas été capable avec Jackson. « Je voulais juste te montrer les ficelles. Je me sens responsable de toi, vu que je t’ai engagée. »

Tu as engagé mes seins, se moque mon esprit sarcastique. ~Mon cerveau fait juste partie du lot. ~

« Je sais que Jackson King est très célèbre, mais ce n’est pas un type sympa. En fait, c’est même plutôt un abruti. Ici, il a la réputation d’être un véritable connard. Toutes les filles en pincent pour lui. » Voilà que Stu a l’air pleurnichard et jaloux. « Mais il les traite comme tous les autres employés. Il dit rarement un mot agréable.

— Tout va bien, Stu. Il ne m’a rien dit de désagréable. Et jusque-là, j’aime travailler ici.

— Bon, tant mieux. Tu as des projets pour le weekend ? »

Je grogne intérieurement.

« Passer du temps avec mon copain, » je mens d’un ton léger.

Stu se redresse de la table, s’éloigne de moi. Bien sûr. J’essaie de lui faire comprendre que je ne suis pas intéressée depuis des jours, mais maintenant qu’il pense qu’un homme m’a déjà mis la main dessus, il capte enfin le message.

~Crétin. ~

« D’accord. Bon, j’ai une réunion avec le service financier. On est en train de mettre un programme en place pour tester leur structure avant les prochains rapports de trimestre. Qui sont la semaine prochaine. J’aurai peut-être besoin de toi.

— Super. » Je feins l’enthousiasme à la promesse d’heures de travail supplémentaires et modifie mon opinion sur Stu, le faisant passer de crétin à ~tête de nœud~.

« Parfait, dit-il en passant la lanière de son sac d’ordinateur sur son épaule. Je monte. Tu veux que je retienne l’ascenseur pour t’attendre ?

— Non, merci, je réponds en ravalant une réponse caustique. Je vais prendre les escaliers. J’ai besoin de faire de l’exercice. » Je pousse un soupir lorsque le bruit de ses pas s’éloigne.

« Stu t’embête ? » Une voix grave me fait sursauter, et je manque de renverser mon café partout sur moi. King entre d’un pas décidé, l’air prêt à se faire photographier pour la couverture de GQ. « Je vais avoir une discussion avec lui s’il se comporte de manière inappropriée.

— Non, il n’y a pas de problème. » Grand Dieu, j’avais oublié à quel point ses épaules sont larges. « Aucun problème, je bredouille, il est juste un peu maladroit. Comme tous les geeks.

— On est maladroits, nous ?

— Vous, en particulier, » je réponds en haussant un sourcil. Mince. Le sérum de vérité a encore frappé. « La dernière fois que je vous ai vu, vous m’avez demandé de partir. Sans explication, sans rien. Vous m’avez mise dehors sans me dire pourquoi.

— Tu sais pourquoi. » Sa voix calme et profonde me fait monter le rouge aux joues, et mon bas-ventre vrombit.

Je lève les yeux au ciel pour masquer ma réaction. « Stu vient de me poser la même question à votre sujet. Il voulait savoir si vous ne m’embêtiez pas et si vous n’étiez pas désagréable. Apparemment, vous avez une sacrée réputation, M. Le Grand Méchant.

— Que lui as-tu répondu ? demande-t-il, ses mâchoires encore plus crispées que d’habitude.

— Je lui ai dit que vous avez gonflé vos joues et soufflé de toutes vos forces, mais que ma maison ne s’est pas envolée. Du calme. » Je souris malicieusement, et il se détend un peu. « Je ne lui ai pas dit que selon vous, c’est dangereux d’être dans votre bureau, je continue en promenant mon regard sur la salle de réunion vide. D’ailleurs, puisqu’on en parle, je croyais qu’on ne devait pas rester seuls tous les deux. »

Un groupe d’employés passe devant la porte ouverte en discutant bruyamment.

« Nous ne sommes pas seuls. Et c’est vrai, on ne devrait pas. » Il me regarde intensément, sa chevelure en bataille tombant sur sa joue creusée. Un homme ne devrait légalement pas avoir le droit d’être aussi séduisant.

« Je pense que je peux vous gérer. » ~Peut-être. ~

Quelque chose passe dans ses yeux, et il détourne le regard. « Tu ne sais rien sur moi.

— Je sais que vous n’avez jamais été en couple, » dis-je sans réfléchir, surtout pour le distraire des pensées qui ont l’air de le chagriner.

« Oui, tu me l’as déjà dit. Tu continues tes recherches sur moi, petite hackeuse ?

— Non. » ~Oui. ~

Il me lance un sourire espiègle, comme s’il savait que je mens.

Je lui retourne son sourire. « Merci. Je peux me débrouiller avec Stu, mais c’est agréable de savoir que quelqu’un s’inquiète pour moi.

— Si quelqu’un te harcèle ici, je veux le savoir. C’est compris ? »

Un frisson ravi me traverse, mais je le masque.

« Wonder Woman, aujourd’hui ?

— Quoi ? je lâche, avant de comprendre qu’il parle de mon T-shirt. Ah, oui. Et vous, vous êtes Clark Kent, j’ajoute en montrant son costume-cravate.

— Aïe, grimace-t-il. Un intello rasoir.

— C’est Superman, je rectifie. Et vous êtes un intello.

— Un intello milliardaire. » Il hausse les épaules, un petit sourire au coin des lèvres. Il est déjà sublime ; sa beauté serait époustouflante s’il souriait. « Comme Iron Man. Ou Batman. C’est déjà plus mon style.

— Ou Lex Luthor. Peut-être que vous n’êtes pas un héros. »

Le sourire qui soulevait le coin de ses lèvres disparaît, à mon grand dam. « Ouais, marmonne-t-il. Je suis définitivement un sale type.

— Je plaisantais. Vous n’êtes pas une mauvaise personne. » Je m’approche et pose la main sur son bras sans réfléchir. « Vous essayez peut-être de donner cette impression, mais je connais la vérité. Vous êtes plutôt du genre à venir aux secours des gens. Je me souviens de ce que vous avez fait pour moi dans l’ascenseur.

— Non, tu te trompes. » Ses yeux se posent sur ma main, remontent vers mon visage. Je retire ma main et recule, sentant mes joues s’empourprer.

Tout mon corps s’enflamme à sa simple proximité. Il n’arrête pas de me rabrouer, mais pourtant il est toujours là. Je sais que je lui plais. Il est juste trop intègre pour aller plus loin. « Alors, pourquoi êtes-vous ici ? Pour marquer votre territoire ?

— Moi ? C’est plutôt toi qui as remis ma secrétaire en place.

— Pas du tout, je bafouille avant de sourire. C’était juste une petite mise au point. Et elle l’avait mérité. »

Il lève les mains. « D’accord, chaton. Range tes griffes. » Il sort de la salle avec un petit sourire au lèvres, l’air presque... heureux ?

Qu’est-ce qui vient de se passer, exactement ?

***

Jackson

Mon loup geint un peu quand je m’éloigne de ma petite superhéroïne, mais il se tient tranquille. Il avait envie que je ferme la porte et que je la marque de mon odeur pour que les types comme Stu gardent leurs distances, mais il est déjà satisfait de l’avoir vue un peu.

Je ne devrais pas prendre le risque de m’approcher d’elle, mais je ne peux pas m’en empêcher. Au moins, je me suis prouvé que je pouvais me trouver dans la même pièce qu’elle sans lui sauter dessus. J’adore le fait qu’elle n’hésite pas à me taquiner.

~Vous êtes Clark Kent. ~

Si elle savait...

Je décide de prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur et grimpe les marches deux par deux.

Ma secrétaire me lance un regard perplexe quand je passe devant elle. Je réalise que la sensation étrange sur mon visage est un sourire.

« M. King ? » Je me retourne, et le parfum de mon assistante agresse mes narines. L’inconvénient d’avoir un odorat surdéveloppé.

« Oui, Vanessa ?

— Vous avez un appel en attente de Garrett. Il n’a pas donné son nom de famille. Normalement, je ne vous dérangerais pas, mais vous m’avez dit de vous le passer...

— Je vais le prendre dans mon bureau. » Ma secrétaire est renfermée depuis son affrontement avec Kylie. Je bande chaque fois que je repense à la scène. Si Kylie était métamorphe, elle serait une femelle alpha. Parfaite pour mon loup. Assez forte pour me tenir tête, assez sexy pour me mener par le bout du nez. Assez douce pour me faire bander juste en m’imaginant la pénétrer. En imaginant de longues nuits passées à courir sous la pleine lune. Juste nous deux pour commencer, mais un jour, nous aurions des petits...

Je décroche le téléphone en secouant la tête. Je suis peut-être déjà atteint du mal de la lune si je pense à avoir des enfants.

« King ? » L’alpha de Tucson semble forcer pour rendre sa voix plus grave. À vingt-neuf ans, il est l’un des plus jeunes chefs de meute du pays. Le fait que son père soit à la tête d’une meute importante à Phoenix et soutienne ses prétentions sur ce territoire joue en sa faveur. « Je venais aux nouvelles. »

La plupart des alphas ont un côté protecteur. Garrett n’y déroge pas. Mais je ne suis pas un membre de sa meute. Si un alpha essayait de me dominer, je serais obligé de lui montrer que je ne suis le loup de personne. Clairement, et violemment. Mon loup tolère les appels de Garrett parce qu’il considère le jeune alpha comme un petit frère, un peu comme Sam. Mais pour autant, Garrett et moi nous montrons prudents dans nos interactions. Si on se battait, j’aurais le dessus ; mais prendre la tête de sa meute ne m’intéresse pas. Et je serais désolé de le vaincre, parce que je l’apprécie.

« Garrett, je réponds en guise de salut. C’est la pleine lune cette semaine.

— C’est pour ça que je t’appelle. Mon père organise des rencontres avec des louves sur le territoire de sa meute, près de Phoenix. Je voulais t’inviter à te joindre à nous.

— Ta meute y participe ?

— Ouais. Les gars ont envie de renifler des femelles. Ils ne prendront pas de compagnes, mais ils aimeraient bien baiser. » La meute de Garrett compte moins de vingt membres, tous de jeunes mâles célibataires comme lui. Et ils habitent tous dans la même résidence, un peu à la manière d’une fraternité étudiante.

« J’apprécie la proposition, mais je ne pourrai pas venir. J’enverrais bien Sam, mais je lui ai promis qu’on ferait le tour de notre territoire.

— Papa dit que tu es toujours le bienvenu, » dit Garrett d’un ton affable.

Mon argent est le bienvenu. Moi, je suis tout juste toléré. Je suis trop réservé, même pour un loup solitaire. Je suis assez dominant pour tenir à avoir mon propre territoire, mais ça ne signifie pas que je veux une meute. J’évite les rassemblements depuis que la meute dans laquelle je suis né m’a banni.

« Il n’y a pas beaucoup de femelles célibataires, mais tu en verras peut-être une qui te plaît, ajoute Garrett.

— Remercie ton père de ma part, mais non merci. Dans quelques années, peut-être, si Sam a envie de prendre une compagne. » Je ne veux pas vexer l’alpha de Phoenix, mais je pense qu’il vaut mieux être sincère. Politiquement, ce n’est peut-être pas la meilleure manière de procéder, mais je suis assez puissant pour que les gens prennent des pincettes avec moi.

« Écoute, King, personnellement, je n’en ai rien à foutre que tu prennes une compagne ou pas. Surtout que je suis loin d’en avoir choisi une moi-même. Mais trois loups de la meute de mon père ont été victimes du mal de la lune ces dernières années. C’est ma responsabilité de m’assurer que tu fréquentes au moins quelques femelles, puisqu’il n’y en a pas dans le coin. »

Ce qu’il veut dire par là, c’est : ~tu es un loup solitaire de plus de trente ans, et un dominant, donc plus susceptible d’attraper le mal de la lune si tu ne te lies pas à une compagne. ~

Et puis, il y a au moins une louve à Tucson. La jolie petite sœur de Garrett étudie à l’université de l’Arizona, mais je ne lui reproche pas de l’exclure des possibilités. De toute manière, elle ne m’intéresse pas. La poitrine opulente estampillée Batgirl de Kylie apparaît dans mon esprit.

~Pas une louve. ~

Garrett continue : « J’emmène ma meute pour leur donner au moins l’occasion de se détendre un peu.

— Je ne savais pas que jouer les cupidons faisait partie des attributions d’un chef de meute, dis-je d’une voix traînante.

— Je sais que ton loup est un alpha. Sans meute à gérer, il doit mourir d’envie de mettre une louve à genoux. »

Tous les muscles de mon corps se bandent lorsque je m’imagine en train de mettre ma petite hackeuse à genoux.

« Et puis, il y a si peu de naissances parmi les métamorphes, ce serait bon pour la meute si le plus dominant d’entre nous prenait une compagne et faisait des petits dès que possible. » J’ai l’impression d’entendre son père. « Pourquoi attendre ?

— Me dit l’éternel célibataire, je lance d’une voix moqueuse. Quoi, ta mère t’a appelé pour te demander quand elle deviendrait grand-mère, et tu as décidé de me passer le conseil ? »

Un autre alpha aurait pu mal prendre ma pique, mais pas Garrett.

« Tout juste, » avoue-t-il. J’entends le sourire dans sa voix, et ça suffit pour mollifier mon loup, agacé par le simple fait d’avoir cette conversation. « Je me dis que si elle peut s’extasier sur ton mariage et cancaner avec les autres métamorphes, elle me laissera tranquille.

— Je t’ai démasqué. J’y penserai à la prochaine lune. Ça ne pourrait faire que du bien à Sam de se trouver une petite amie.

— D’accord, cède Garrett en riant. Je te recontacterai. À bientôt, King.

— Encore une chose, Garrett. » Je perds mon ton jovial. Depuis que mon loup est attiré par une humaine, je ne suis plus si sûr de ma stabilité mentale. « Si je suis atteint du mal de la lune un jour, promets-moi de veiller sur Sam. Et de prendre toute ta meute avec toi pour m’exterminer. De faire le nécessaire.

— Je ferai le nécessaire, » me jure Garrett. Un silence sérieux s’installe entre nous, et nous raccrochons sans rien ajouter.

Je tapote mes doigts contre le bureau, cet avertissement pesant sur ma poitrine. Garrett a eu raison d’évoquer mal de la lune avec autant de tact que possible. Ça me dérange d’avoir eu besoin de ce rappel pour me décider à laisser Kylie tranquille. L’animal en moi est dangereux, il n’attend qu’un moment de faiblesse de ma part pour se libérer.

Je ne mettrai plus mon contrôle à l’épreuve. Plus de petits jeux comme aujourd’hui. Je dois rester loin de Kylie. Pour son propre bien.

J’ouvre mon ordinateur, prêt à me plonger dans le travail, quand je reçois une notification de message sur le chat de l’entreprise.

Batgirlpourvous : ~Coucou ~

Pendant une seconde, je retiens mon souffle, croyant avoir enfin retrouvé mon vieil ennemi juré : Catgirl, la hackeuse qui a cracké mon code des années plus tôt.

Mais non. C’est Batgirl, avec un B. Et le chat est sur notre intranet, le réseau privé qu’utilisent mes employés. En revanche, je n’autorise les contacts qu’avec mon équipe de direction. Ce qui signifie que j’ai été hacké.

King1 : Qui est-ce ?je tape, même si j’ai ma petite idée.

Batgirlpourvous : D’après vous ?

Je secoue la tête. King1 : Joli tour, chaton. Mais si tu as le temps de hacker notre intranet, je dois dire à Stu de te donner plus de travail.

Batgirlpourvous : ~C’était juste pour prouver mes compétences. Vous pourriez m’envoyer le code que vous vouliez me montrer ~

Mon curseur clignote.

Ce n’est pas une bonne idée. J’ai envie de prendre soin d’elle, mais je ne peux pas. Aujourd’hui, j’ai eu un moment de faiblesse. Ce qui m’arrive trop souvent en sa présence. Que ça me plaise ou non, je suis dangereux. Létal. Elle pense que je ne suis pas un sale type.

Elle se trompe.

J’éteins mon ordinateur. Il est temps de repartir courir.

***

Kylie

Après avoir passé une heure à attendre la réponse de King, j’éteins mon ordinateur portable et rentre chez moi. Je n’aurais pas dû le provoquer. J’ai voulu frimer, mais si je ne fais pas attention, il pourrait finir par comprendre que je suis Catgirl.

Quel homme exaspérant. Un jour, je crois qu’il va me pencher sur son bureau et me baiser comme une bête, et le lendemain, il me vire de son bureau. Puis il recommence à flirter. Puis il m’ignore en ligne. Je n’arrive pas à le suivre.

« Sacrés signaux contradictoires, Batman, » je marmonne en refermant la porte d’entrée de chez moi et en retirant mes talons. Une chose est sûre, je ne remettrai plus ces chaussures pour lui.

« Mémé ? Tu es là ? »

Je trouve un mot sur la table écrit dans les pattes de mouche de ma grand-mère m’informant qu’elle est partie faire des courses. Je vais chercher le courrier et sors de la boîte à lettres une épaisse enveloppe en kraft sans adresse d’expéditeur. Je déchire le rabat avec mon pouce et l’ouvre.

J’en sors un épais paquet de feuilles, avec un message tapé à la machine à écrire au sommet.

~Oh, merde. ~

Mon cœur cesse de battre.

~Nous savons qui tu es, Catgirl, et nous avons assez de preuves pour te faire arrêter. ~

~En échange de notre silence, tu as vingt-quatre heures pour installer le code présent sur ce disque dur externe dans le système de SeCure. ~

~Si tu n’obéis pas, si tu corromps les fichiers de ce disque dur ou si tu en parles à qui que ce soit, nous enverrons ce dossier à ton nouvel employeur et au FBI. ~

Non.

J’ai du mal à respirer alors que je feuillette les pages du dossier. Il contient toutes les preuves de mon piratage de SeCure des années plus tôt, ainsi que des pièces d’identité et des photos de mes parents et moi sous divers noms d’emprunt.

Aucune avec mon vrai nom.

Bon sang, même moi, j’avais oublié tout ça.

Le sang bat contre mes tempes, et la pièce tangue autour de moi. Quelqu’un m’a retrouvée. Peut-être pas lui, mais ça reste une énorme menace.

Commençons par le début. Est-ce que quelque chose dans ce dossier peut me faire partir en prison ?

Je parcours à nouveau les pages.

Non. Mais ça éveillera des soupçons. SeCure me virera, c’est certain. Je perdrai l’opportunité de travailler avec Jackson King. Ce n’est pas comme si on allait vraiment travailler ensemble, mais tout de même. Et je peux dire adieu à ma chance d’avoir une vie normale.

Mais je ne peux pas non plus leur obéir. Si j’accepte de faire ce que veulent ces types, je serai toujours à leur merci. Ensuite, ils me demanderont de hacker le système des cartes de crédit. Puis autre chose. Je ne peux pas faire ça. Je dois disparaître. Comme je l’ai déjà fait un million de fois.

Je me précipite dans ma chambre, sors une valise du placard et la balance sur le lit. Mes mains bougent sans que j’aie besoin de réfléchir, prennent le nécessaire. Des vêtements noirs, une paire de chaque chose. Un petit sac d’affaires de toilette.

Un nouveau départ précipité. J’ai beau essayer de laisser Catgirl et l’héritage de mes parents derrière moi, le passé me rattrape toujours.

Et Mémé ? Nous avons déjà déménagé tant de fois, je n’ai pas envie de la forcer à recommencer. Cette fois, nos vies ne sont pas en danger. Ce n’est pas juste de lui demander de faire ses bagages. Puis-je la laisser ici ?

Elle est ma seule famille. La laisser pour garantir sa sécurité, ça ressemble à ce que mon père a voulu faire quand il a essayé de m’inscrire dans une pension à la mort de ma mère. J’ai refusé, et je suis prête à parier que Mémé ne voudra pas non plus.

D’accord, alors on déménagera toutes les deux. Mémé peut préparer de la soupe n’importe où.

On doit fuir et disparaître. Quel autre choix avons-nous ?

Tant pis pour mon occasion de vivre une vie normale.

En ouvrant un tiroir, je tombe sur ma chemise Batgirl.

« Je ne peux pas, dis-je. Je ne suis pas une superhéroïne. »

Je suis définitivement un sale type, m’a dit Jackson. Si seulement il savait. Je suis son ennemie jurée, de la pire espèce. Je pensais avoir laissé mon ancienne vie derrière moi. Je me trompais.

Par le passé, grâce à mes talents de hackeuse, je nous tirais de n’importe quel problème, ceux de papa ou les miens. On faisait équipe. Nous étions toujours en cavale, mais ensemble. Je me sentais en sécurité. Puissante, même. Mais le Louvre a tout changé. Voir mon père poignardé sous mes yeux, parti pour toujours. J’ai failli mourir dans ce conduit d’aération, étouffée par la panique. Je ne me suis plus jamais sentie bien dans un espace confiné depuis.

À part dans l’ascenseur, avec King.

Je me rappelle la pression de ses bras autour de moi, la sensation de calme qui s’est peu à peu installée. J’ai fait des recherches sur sa technique en rentrant à la maison. Tout ce que j’ai trouvé, ce sont quelques références à des postures de yoga qui impliquent de baisser le menton contre le sternum pour se calmer.

Les grandes mains de Jackson ont été bien mieux qu’une posture de yoga. Elles dégageaient de la chaleur, une sensation de sécurité.

~Si quelqu’un te harcèle, je veux le savoir. ~

Ce n’est pas réel. C’est trop dangereux. Je ne peux pas lui faire confiance.

Mais... et si je pouvais ?

Je range le dossier dans l’enveloppe, écris rapidement un mot à Mémé et cours me changer dans ma chambre avant de risquer de changer d’avis.

J’ai construit toute ma vie sur des mensonges.

Il est peut-être temps de donner une chance à la vérité.

***

Jackson

La lune argentée scintille, illuminant le versant de la montagne. D’habitude, je passe la plus grande partie de la nuit à courir et chasser quand la lune est presque pleine, mais mon instinct a exigé que je rentre tôt. Et ce n’était pas à cause de l’orage.

Sam me court après, mordille mes mollets, mais je me retourne et grogne sur le jeune loup. Il se met à geindre, la queue entre les jambes. Je n’ai pas envie d’être avec Sam – je n’en ai jamais envie, mais le gosse me suit comme mon ombre en permanence. Lorsque nous atteignons l’arrière de ma propriété, nous pilons tous les deux. La pluie ne nous permet pas de détecter la moindre odeur, mais un son aigu réglé à une fréquence audible seulement par les canidés nous prévient que mon système d’alarme s’est déclenché.

Sam grogne, sa babine supérieure se retrousse et il montre les crocs. Il se précipite en avant et disparaît au coin de la bâtisse.

Je fonce à mon tour et passe par la « chatière » construite à la taille de mon loup pour entrer à l’intérieur et patrouiller la maison. Je ne sens rien d’inhabituel. Je mute et passe des vêtements tout en courant vers la salle de contrôle pour consulter le rapport de sécurité.

Un vélo est posé contre les grilles en fer qui entourent l’avant de ma propriété, et une silhouette sombre brave la pluie pour s’approcher de l’entrée. Un long grondement vibre au fond de ma gorge.

~Putain, mais qui est-ce ? ~

Sam arrive à toute vitesse, crocs étincelants, saute et pose ses pattes avant sur les épaules de l’intrus, le ou la faisant tomber à la renverse.

~Prends ça, fils de pute. ~

Une fureur noire court dans mes veines. Je quitte la salle de contrôle pour demander des comptes à l’indésirable. Je descends les marches glissantes au pas de course et traverse l’allée en gravier détrempée.

« Du calme, Cujo. » Le son de sa voix tremblante me fait l’effet d’une décharge électrique.

~Kylie. ~

Un frisson de peur parcourt mon échine. « Arrête. Recule, » j’ordonne sévèrement.

Sam ne bouge pas. Sa nature de loup refuse de se plier à la raison humaine ; son instinct de protéger et défendre son territoire est trop fort. Heureusement, Sam n’a pas fait couler son sang.

Ma petite hackeuse est maline ; elle est devenue parfaitement immobile en dessous de Sam.

J’attrape mon frère de meute par la peau du cou et le force à reculer. « J’ai dit recule. »

Sam hoche la tête et rentre sa queue entre ses jambes en entendant la colère de son alpha. Il recule de quelques pas.

Je baisse les yeux sur notre intruse. Même trempée jusqu’aux os, vêtue d’un sweater et d’un jean, elle est magnifique. Elle est allongée dans la boue, et n’a pas l’air aussi effrayé qu’elle devrait l’être.

« Qu’est-ce que tu fous ici ? »

Elle commence à se relever en grognant, mais elle grimace et touche l’arrière de son crâne.

Et merde. Je repère un caillou de taille respectable non loin d’elle. Elle a dû se cogner dessus quand Sam l’a faite tomber.

« Il fallait que je vous parle, » croasse-t-elle.

J’aurais interrogé n’importe qui d’autre sur place, en le laissant allongé à mes pieds dans la boue. Mais pas Kylie. Cette nouvelle chaleur étrange prend le dessus et me crie de la protéger – de Sam, de la pluie, du caillou, de moi-même.

Je la soulève et la remets debout, oubliant de faire comme si elle était lourde.

Ses yeux roulent dans leurs orbites, dans le vague, comme si le mouvement lui faisait mal à la tête. « Aïe. Ouah. »

Je tâte l’arrière de son crâne et explore la zone du bout des doigts jusqu’à ce que je trouve la bosse en train de grossir.

Elle sursaute quand je la touche.

« Tu es blessée. » Je me tourne et foudroie Sam du regard. Il baisse la tête.

Elle regarde aussi mon compagnon. « Heureusement que vous étiez là, sinon je crois que Cujo m’aurait mangée. C’est vraiment juste un chien ?

— Il est à moitié loup.

— Et l’autre moitié, c’est quoi ? Une gargouille ? »

Je me retiens de sourire. J’adore qu’elle fasse encore de l’humour malgré sa blessure. Mais en même temps, c’est son mécanisme de défense par défaut, comme je l’ai découvert dans l’ascenseur.

Je l’observe. Je devrais appeler les flics, ou trouver une autre manière de l’effrayer assez pour lui apprendre à respecter mes limites. « Tu comptes me dire ce qui te prend d’entrer chez moi par effraction ? »

Elle lève les yeux au ciel. « Je vous en prie. Si je voulais entrer par effraction chez vous, je ne traverserais pas les lasers pour annoncer ma présence. Pardon, mais je n’ai pas trouvé la sonnette. »

~Elle connaît les systèmes de sécurité laser ? Elle ne se met pas à hurler quand un loup gigantesque lui saute dessus ? ~

« Je ne me rappelle pas t’avoir invitée. Bordel, comment m’as-tu seulement trouvé ?

— Je suis une hackeuse, vous vous souvenez ?

— Ça ressemble plutôt à du harcèlement.

— C’est pareil. » Elle passe une main sous son pull, et j’entends un froissement de papier. « J’ai quelque chose à vous montrer. Ça ne pouvait pas attendre demain. »

Je la prends par le coude, l’entraîne jusqu’en haut des marches en tommettes glissantes puis à l’intérieur de la villa. Kylie se déplace avec raideur, comme si elle n’avait pas seulement mal à la tête après l’attaque de Sam. Ça ne l’empêche pas de regarder partout autour d’elle pendant que je l’escorte jusqu’à la salle de bains de la chambre d’amis au deuxième étage. Et d’ailleurs, je doute que quoi que ce soit lui ait échappé. Pourquoi est-elle réellement là ?

Je la fais entrer dans la salle de bains. Je pensais lui donner une serviette et la laisser se sécher, mais je me retrouve en train de soulever l’ourlet de son pull trempé.

« Qu’est-ce que vous faites ?

— Je t’enlève ces habits mouillés, » je réponds en soulevant le pull.

Ses joues se colorent, mettant en valeur ses yeux brillants. Des mèches de cheveux bruns sont collées sur sa joue et dans son cou, un filet de pluie coule le long de sa gorge. J’ai envie de le lécher.

Elle me laisse lui retirer le sweater sans protester.

Ma queue se met à pulser douloureusement contre la fermeture éclair de mon jean lorsque je vois sa peau. J’enlève son T-shirt en même temps que son pull, et elle se tient devant moi, uniquement vêtue d’un soutien-gorge en dentelle rouge et de son jean mouillé.

Sa poitrine se soulève rapidement et elle ne me quitte pas des yeux, comme si elle attendait de voir ce que je vais faire ensuite.

Que vais-je faire ensuite ?

Je sais ce que je veux faire. Je veux baisser ce jean trempé et la pencher sur le comptoir de la salle de bains. Je veux la prendre par derrière, autant que j’ai envie de pénétrer son esprit brillant pour découvrir ce qui plaît à cette femme unique. Et bon sang, oui, je veux plonger mes crocs enduits de sérum dans sa chair et la marquer comme mienne pour toujours.

Ce qui ne peut pas arriver.

J’entends à nouveau un froissement de papier en laissant tomber le pull par terre.

Kylie se penche vers le vêtement, mettant fin au combat de regard entre nous. Une enveloppe kraft est coincée entre le pull et le T-shirt. Elle la ramasse et la place devant sa poitrine, me masquant ses seins parfaits.

Elle humecte ses lèvres sèches. « M. King, avant que je vous montre, je tiens à vous dire que quand j’ai fait ça, je n’étais qu’une adolescente prétentieuse qui voulais prouver ma valeur à moi-même et aux autres hackeurs. Je n’ai jamais utilisé les coordonnées bancaires de personne, je n’ai jamais vendu la moindre information. C’était juste un... »

La compréhension me tombe dessus et me fait l’effet d’un coup de massue. « Catgirl. »

Putain, bien sûr qu’elle est Catgirl. La seule personne qui a réussi à cracker mon code. Pas étonnant qu’elle était nerveuse en passant un entretien à SeCure. Bordel, à quel petit jeu joue-t-elle, à se balader dans mon entreprise, à venir chez moi, putain de merde ?

La seule brèche de sécurité qui m’a hanté ces huit dernières années vient de me péter au visage. Encore.

Je lui prends l’enveloppe kraft des mains et vide son contenu sur le comptoir de la salle de bains.

« Je suis désolée, » murmure-t-elle.

~Et merde. ~

Je déteste l’entendre se faire toute petite, même devant moi, un alpha par nature qui exige la soumission de tous. Même alors que je suis énervé contre elle.

« Qu’est-ce que c’est, ces conneries ? »

Je retourne la pile de feuilles et lis la première. Putain, non. Ma rage s’intensifie, prend des accents meurtriers.

~Du chantage. ~

Quelqu’un veut saboter SeCure.

Ou bien est-ce une ruse raffinée de Catgirl ? Une personne aussi intelligente qu’elle pourrait avoir une stratégie cachée en venant ici.

Cette fille est synonyme d’ennuis, et mon jugement est flouté par le désir qu’elle m’inspire.

Elle se tient parfaitement immobile, ses petits poings serrés. « Je suis désolée, » répète-t-elle.

Je laisse retomber le dossier sur le comptoir. « Qu’est-ce que c’est, ce bordel ? Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi es-tu vraiment ici ? »

Je déteste voir ses yeux s’emplir de larmes, mais je résiste à mon envie de la prendre dans mes bras ou de réduire ses ennemis en miettes. Je ne peux pas me fier à mon instinct avec elle.

Elle secoue la tête. « Rien. Je ne veux rien. » Sa voix tremble sur le premier mot, puis elle reprend le contrôle. « J’ai juste pensé que si je vous avouais tout moi-même, ces abrutis perdraient leur moyen de pression. Je ne négocie pas avec les terroristes, vous voyez ce que je veux dire ? Je viens de vous donner toutes les informations dont le FBI a besoin pour me faire condamner. Clairement, j’espère que vous accepterez de vous contenter de ma démission.

— Non, » je gronde, me surprenant moi-même. J’ai parlé avant de savoir ce que j’allais dire.

Mais je ne vais pas la laisser s’en tirer si facilement. Dans mon monde – la communauté des métamorphes –, les transgressions sont sévèrement punies. Elles ne sont pas résolues par l’intervention de la police ou des lettres de démission. La punition est rapide, généralement physique. Une récompense est parfois réclamée, ou offerte et acceptée.

Elle tressaille, ses épaules minces s’affaissent. « Qu’est-ce que vous allez faire ? » demande-t-elle d’une voix enrouée.

Mon sexe se raidit à l’idée de la punir. Avec fermeté. Je baisse la voix, jusqu’à ce qu’elle ne soit qu’un murmure menaçant. « Qu’est-ce que je devrais faire, à ton avis ? »

Elle humecte ses lèvres charnues, l’intelligence se rallumant dans son regard. « Eh bien, si j’étais vous, je voudrais mettre la main sur ces enfoirés. Alors je me garderais pour m’utiliser comme appât. »

Bon sang, je lui fais presque confiance. Une énorme erreur.

« Vous n’avez qu’à me surveiller de près pour vous assurer que je ne fais pas un pas de travers et attendre de voir qui me contacte pour leur tomber dessus. »

~Oh oui, je vais te surveiller de près. ~

Surveiller comme ce soutien-gorge en dentelle rouge rassemble ses seins fermes. Surveiller le parfum de son désir, les formes changeantes de cette bouche alléchante. De ces lèvres attirantes. « Je vois. Et comment devrais-je punir ton précédent pas de travers ? » Ma voix est rauque et profonde. Si elle ne sait pas à quoi je pense, c’est qu’elle est vraiment innocente.

Mais ses pupilles se dilatent, ses tétons pointent à travers le tissu de son soutien-gorge. ~C’est ça, ma chérie. ~

« Pas de pitié pour le chaton ? » Elle perd son souffle sur le mot chaton, ce qui le rend vingt fois plus sexy.

« Exactement. » Je la retourne et la penche sur le comptoir. Ma paume entre en contact avec la poche mouillée de son jean avant même que mon cerveau soit au courant du plan. Elle produit une claque sonore, satisfaisante à tous niveaux. Ma queue gonfle lorsqu’elle pousse un petit cri.

Kylie regarde par-dessus son épaule, ses lèvres retroussées sur ses dents. Ça lui plaît. À en juger par l’odeur de son excitation, ça lui plaît beaucoup.

Je frappe l’autre fesse, plus fort.

Putain, j’ai envie de baisser son jean mouillé et de découvrir la couleur de sa culotte avant de l’en débarrasser. Mais si je vois son cul nu, je ne pourrai plus retenir la bête sauvage en moi. Même ce simple contact par-dessus ses vêtements m’a rendu plus dur que la pierre et a fait pousser mes crocs.

Puisqu’elle ne flippe pas, je continue à la fesser, des claques vigoureuses qui résonnent contre le carrelage italien. « Tu m’as piraté, Catgirl ? je demande en distribuant les coups. Tu avais quoi, douze ans ?

— Quinze, répond-elle d’une voix éraillée. Je n’ai jamais rien volé, je le jure – han. »

Son dernier cri ressemble trop à un bruit qu’elle pourrait faire pendant que je la baise, et ma vision se rétrécit, mon loup griffant à tout-va pour prendre le dessus.

Je cesse de la fesser et fais un effort pour calmer ma respiration. Je laisse ma main sur son cul, parce que, eh bien, l’idée de ne pas la toucher m’est insupportable. « Tu voulais juste voir si tu pouvais le faire, ma belle ? » Maintenant que je me suis fait à l’idée, qu’elle soit Catgirl m’excite encore plus. Cette fille m’a piraté ~quand elle était~ ~adolescente~. C’est une foutue génie. Je me pâme devant son intelligence presque autant que devant son petit corps sexy.

Je croise son regard dans le miroir. Ses joues sont rouges, ses pupilles dilatées et ses yeux vitreux. Je tends la main et prends son sein droit dans ma paume, je serre et la redresse contre mon torse.

« Vilaine fille, » je lui murmure à l’oreille. Elle laisse échapper le plus mignon des petits gémissements.

Je dois la baiser. J’ai l’impression que je vais crever si je ne la pénètre pas tout de suite. J’ai besoin de la posséder complètement. De la punir avec la baise la plus brutale de sa vie, jusqu’à ce qu’elle crie mon nom et qu’elle apprenne que je suis le seul qui crackera jamais ~son ~putain de code. Et puis je recommencerai, lentement. Je la lécherai pour faire passer sa douleur. Je la ferai jouir encore et encore jusqu’à ce qu’elle sanglote.

Mais je ne me fais pas confiance auprès d’elle, alors je me contente de la retourner, de la soulever par la taille et de l’asseoir sur le comptoir. « La fessée t’a plu, bébé ?

— O-oui. »

J’adore sa sincérité. J’écarte ses genoux et pose mon pouce sur la couture de son jean, juste sur sa chatte.

Elle se cambre vers moi et agrippe mes épaules. Sa tête part en arrière. « Jackson... »

Je presse la couture contre sa fente pour frotter son clitoris.

Elle tressaute et pousse un cri frustré. Ses doigts viennent recouvrir ma main, me pressant de continuer plus fort.

Mes facultés mentales m’abandonnent. J’ouvre le bouton de son jean, baisse sa braguette et écarte les pans de tissu.

Sa culotte est en dentelle rouge, assortie à son soutien-gorge. J’en étais sûr.

Ma satisfaction est de courte durée, car elle est suivie d’un ouragan de fureur. « Qui t’a vue là-dedans, chérie ?

— Qu-quoi ?

— Qui t’a déjà vue dans cette culotte ultra-mignonne ? je répète en approchant mon visage du sien et en montrant les dents. Pour qui est-ce que tu la portes ? »

Elle repousse mes épaules, mais, bien sûr, je ne bouge pas. La force d’une humaine contre celle d’un alpha métamorphe ? C’était perdu d’avance. « Qu’est-ce qui te prend, Jackson ? » Je lis une peur réelle dans ses yeux, et ça me calme instantanément. La colère s’évapore, remplacée par le besoin de rassurer et protéger ma femelle.

Merde. Je la considère déjà comme ma femelle.

Je pose mon front contre le sien. « Désolé, je murmure. C’est mal, si j’ai envie de tuer le mec pour qui tu l’as achetée ? »

Elle laisse échapper un rire tremblant. « Tu es dingue. »

Comme je suis un enfoiré têtu, j’attends. Je veux toujours qu’elle réponde à ma question.

« Personne ne l’a vue, » marmonne-t-elle.

Bon sang, est-elle en train de rougir ? Elle est peut-être plus innocente que je ne le pensais.

« Personne ? » Je n’arrive pas à poser la question sans paraître incrédule.

Elle essaie à nouveau de me pousser, mais je suis reparti sur mon objectif. Un bras autour de sa taille, je la tire pour la lever du comptoir et plonge mes doigts dans son pantalon, sous sa culotte.

~Putain, oui. ~

La chaleur moite de son sexe entoure mon doigt, éveillant en moi un désir si puissant que je dois brusquement reprendre mon souffle.

« Jackson.

— Ouais. » Elle peut m’appeler par mon prénom de cette petite voix rauque absolument quand elle veut.

Je frotte mon majeur contre sa fente trempée, ramenant de l’humidité sur le bouton gonflé de son clitoris.

Je continue de me demander pourquoi elle a rougi. Est-elle gênée de ne pas avoir eu de partenaire récemment ? Vu la manière dont elle s’accroche à mon cou en gémissant dès que je touche sa jolie petite chatte, je pense que c’est une possibilité.

Une ridicule fierté masculine m’étreint. Je vais être celui qui saura la satisfaire. Je me force à ralentir le rythme et décris des cercles autour de son clitoris ; ma main libre vient se poser contre ses fesses pour l’attirer vers moi.

Elle se frotte contre mon doigt.

« Petite gourmande, » je murmure. Si j’avais déjà retiré sa culotte, je donnerais une claque sur sa chatte, mais je n’ai pas la place.

Elle se met à haleter lorsque je fais pénétrer un doigt dans sa moiteur serrée, tout en frottant ma paume contre son clitoris.

Elle se dresse sur la pointe des pieds et griffe ma nuque, ses ongles s’enfonçant dans ma peau, comme une métamorphe qui marque son compagnon. Mes dents s’aiguisent dans ma bouche, et je serre les lèvres pour me retenir de la marquer moi-même.

Son bas-ventre ondule en coups de reins demandeurs.

Je glisse un deuxième doigt en elle. « Tu es tellement étroite, putain. »

Elle se crispe légèrement, même si je le disais comme un compliment, mais je continue de la doigter et touche son point G.

Ses muscles se contractent. Elle mouille encore plus. « Putain... non... Je veux dire, oui. Oh, s’il te plaît ! » Elle s’accroche à mon cou, sa poitrine pressée contre moi alors qu’elle se déhanche de plus belle sur mes doigts.

J’ai l’impression d’être un loup en pleine puberté, prêt à jouir dans mon pantalon. Mais c’est pour son plaisir, pas le mien. Je fais des va-et-vient en elle, laissant ma main cogner rudement contre son pubis jusqu’à ce qu’elle pousse un cri et serre les cuisses. Ses muscles internes se contractent et elle jouit autour de mes doigts, dans l’expression de plaisir féminin la plus sexy que j’ai jamais vue.

C’est grâce à moi. Mon loup a un sourire de satisfaction.

Lorsque son orgasme est passé, je sors lentement mes doigts et possède sa bouche, lui faisant ouvrir les lèvres avec ma langue. Je serre sa nuque pour la garder prisonnière et continue mes assauts, la forçant à se soumettre.

Et elle le fait. Elle s’ouvre à moi, presse son corps de rêve contre le mien et me rend mon baiser.

~Putain. ~

Je m’écarte d’elle au prix d’un gros effort.

Elle lève les yeux vers moi, joliment décoiffée à cause de la pluie et de ma bestialité. « Est-ce qu’on est quitte ? demande-t-elle dans un souffle, hors d’haleine.

— Loin de là, bébé. Tu as une dette envers moi, et je compte bien régler nos comptes.

— Comment ?

Ses yeux se posent sur mon érection. Sans attendre ma réponse, elle tombe à genoux.

Le parquet grince dans le couloir, me faisant jurer intérieurement. Je remets Kylie debout avant que Sam ne puisse profiter du spectacle. Bordel, pourquoi n’ai-je pas fermé la porte de la salle de bains ?

Je pensais le bruit trop discret pour qu’elle le remarque, mais Kylie sursaute et se tord le cou pour essayer de regarder par-dessus mon épaule. Mon instinct me hurle de refermer la porte et de la prier de continuer.

Mais non ; Kylie est humaine. Et mon employée. Parce que je compte bien la garder, là où je pourrai l’avoir à l’œil.

~Sois proche de tes amis, et plus encore de tes ennemis. ~

Je suis déjà allé beaucoup trop loin avec elle. Un peu plus, et je la marquerais ; j’aurais alors une montagne d’ennuis d’un tout nouvel ordre sur les bras.

Je me force à me calmer, sors une serviette propre du placard et la lui lance. « Prends une douche pour te réchauffer. Je vais te trouver des habits secs. »

Je la fais tourner sur elle-même et la pousse vers la cabine de douche, non sans asséner une autre claque sur son cul en forme de cœur.

Elle laisse échapper un ronronnement de gorge grave et me lance un regard torride par-dessus son épaule.

Je ravale un grondement. Je dois user de toute ma volonté pour tourner les talons, sortir de la salle de bains et refermer la porte derrière moi.

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