Kali Gagnon
KATE
Le lendemain matin, je me suis réveillée avec un violent mal de tête. En gémissant, j'ai roulé hors du lit. J'ai léché mes lèvres sèches et j'aurais juré que je pouvais encore sentir le goût de Tyler.
Ses lèvres sur les miennes avaient hanté mes rêves pendant toute la nuit précédente, ainsi que la façon dont il pressait son corps contre le mien, me tenant serrée. J'ai gémi à nouveau, voulant qu'il sorte de mes pensées.
J'avais pensé que j'oublierais ce baiser une fois sobre, doutant qu'il soit aussi incroyable que je l'avais imaginé la nuit précédente. J'avais tort.
Au moment où j'ai commencé à faire du café, l’interphone a sonné. J'ai appuyé sur le bouton pour parler au portier. « Mademoiselle Martin, une certaine Piper Bellencourt est là pour vous voir. »
« Mmm, d’accord. Laissez-la monter. Merci. »
Je venais de finir de préparer mon café quand les portes de l'ascenseur se sont ouvertes et Piper est entrée. Elle affichait un sourire, portant un jean et un sweat-shirt de la NYU.
Elle a bondi sur l'îlot de la cuisine pour s'asseoir, et j'ai grimpé à la hâte sur le comptoir en face d'elle. « Bonjour matinal », ai-je dit d’une voix rauque.
« Matinal ? » a-t-elle demandé. « Kate, il est deux heures de l'après-midi. »
J'ai tourné la tête pour voir l'heure sur la cuisinière. Putain de merde. Je n'avais jamais dormi aussi tard depuis autant que je m’en souvenais. « C'est donc pour ça que tu me réveilles. » J'ai rigolé.
« En fait, je voudrais farfouiller dans ton dressing. Mes parents me font aller à une collecte de fonds ce soir et j'ai besoin d'une robe à porter. »
J'ai continué à siroter mon café, en la regardant par-dessus le rebord de la tasse. « Toutes mes belles robes sont encore à Paris. Je dois les faire emballer et envoyer ici. Mais je vais faire du shopping avec toi. »
Elle a passé sa main dans ses cheveux. « Si j'avais de l'argent pour aller acheter une robe sexy pour la collecte de fonds, tu ne crois pas que ça aurait été ma première option ? »
Je lui ai fait un signe de la main. « Allons-y. Je t'emmène faire du shopping. » J'ai bu le reste de mon café à petites gorgées. « Laisse-moi juste prendre une douche avant. »
Elle m'a suivie dans ma chambre en essayant de me faire changer d’avis. Elle ne voulait pas que je dépense de l'argent pour elle, mais je l'ai ignorée tout le long. Je n'allais pas accepter un non comme réponse, Piper était ma meilleure amie.
Des gouttes d'eau chaude ont cascadé le long de mon corps. J'ai penché ma tête en arrière, la laissant éclabousser mon visage. J'ai tourné le bouton sur le froid glacial pendant une seconde pour me réveiller. Du coup, cela m'a trop réveillée.
J'ai galéré pour atteindre le bouton sous cette eau froide à couper le souffle et j'ai finalement tourné le bouton sur chaud. La porte de la salle de bain s'est ouverte en grinçant, et
Piper s'est assise sur la lunette des toilettes. « Ton téléphone vient de sonner. »
« Tu peux regarder pour moi ? » ai-je demandé. « C'est probablement un de mes oncles. »
Comme elle ne répondait pas, j'ai passé la tête derrière le mur en pierre de la douche. Il n'y avait pas de rideau, c'était une grande douche ouverte, mais les toilettes étaient de l'autre côté de la pièce.
Piper était en train de taper sur mon téléphone. « J'ai déjà regardé et répondu. De rien. »
J'ai laissé retomber mes mains de chaque côté de moi. Cette fille était impossible. « Qui était-ce ? » Je craignais de déjà connaître la réponse.
« Ton petit ami », a-t-elle dit d’une voix chantante.
« Bon sang, Piper. Qu'est-ce que tu lui as dit ? »
J'ai éteint la douche. Je ne pouvais pas la laisser seule avec mon téléphone un instant de plus. J'ai enroulé une serviette autour de moi quand mon téléphone a sonné encore une fois.
Je me suis précipitée vers elle en le lui prenant des mains. Elle avait déjà répondu à son texto.
J'ai levé mon regard de mon téléphone vers ma meilleure amie. J'ai essayé de garder une expression de colère, mais son petit sourire qui disait Je suis désolée m'a fait rire. Je suis passée devant elle pour retourner dans ma chambre.
Même si j'avais envie de voir Tyler, je savais que ce n'était pas le bon moment.
Je m'attendais à une réponse rapide comme la précédente, mais rien n'est venu. Je regardais mon téléphone toutes les trente secondes comme une folle. Finalement, je l'ai laissé tomber sur mon lit et j'ai enfilé quelques vêtements.
Je n'avais que l'embarras du choix, mais un jean et un caban devaient faire l'affaire. J'ai ignoré Piper pendant que je me maquillais, mais ça n'avait pas l'air de la déranger.
Elle était allongée sur mon lit et envoyait des textos à Ben depuis son propre téléphone.
En me brossant les cheveux, j'ai entendu une sonnerie indiquant un texto sur le mien. J'ai couru vers ma chambre, saisissant mon téléphone avant que Piper ne puisse le faire.
J'ai fait les cent pas dans ma chambre, réfléchissant à ce que je devais dire. Les yeux de Piper étaient rivés sur moi, alors je l'ai mise au courant.
« Sérieusement, Kate. Accorde-lui une soirée. Tu as le temps d'avoir un orgasme, arrête d'être chiante. »
J'ai continué à faire les cent pas. Incapable de chasser son visage de mon esprit, je savais que je devais le voir et en finir. Ce n'était pas comme si je n'allais pas en profiter. De plus, je détestais que Piper me traite de chiante, et elle le savait.
Je ne voulais pas devenir l’une de ces femmes d'affaires qui n'avaient plus le temps de s'amuser. « Bon. Rien à foutre », ai-je dit.
« Voilà, c’est ça. » Piper a tapoté sur ma tête de lit et j'ai envoyé un texto à Tyler avant de pouvoir changer d'avis.
J'ai reçu une réponse immédiate.
Tyler et moi avons convenu qu'il cuisinerait notre dîner à son appartement. J'aurais été d'accord même si ce n'était que des macaronis au fromage en boîte, car pour être honnête, j'adorais trop ces trucs.
Je ne savais pas cuisiner sans faire brûler des choses, alors j'étais intriguée qu'il s’en occupe. Surtout qu'il n'avait pas l'air d'avoir plus de vingt-et-un ans.
Je n'avais jamais été avec un mec plus jeune. J'étais attirée et nerveuse en même temps.
L'attitude de Piper a été joyeuse pendant toute notre sortie shopping. Elle ne pouvait pas effacer son sourire de son visage, et une partie seulement de cela avait à voir avec Ben.
Elle avait prévu de le retrouver le soir même après la collecte de fonds, et elle voulait garder la même robe pour les deux occasions, d'où son besoin d'une nouvelle tenue sexy.
Elle a trouvé une robe rouge et brillante, bien trop courte pour une collecte de fonds mais parfaite pour plaire à un homme-objet.
Elle épousait son corps, qui avait des courbes dont j'étais jalouse, et était incroyable avec ses cheveux et ses yeux foncés. Nous avons choisi une paire de talons noirs qui mettaient superbement ses jambes en valeur.
« Tu vas lui couper le souffle », ai-je dit.
« Je ne veux pas lui couper le souffle, sauf si c'est au lit. »
J'ai levé les yeux au ciel. Trop distraite à embrasser mon inconnu, je n'avais même pas lancé un regard à Ben. Piper avait bon goût, donc je doutais qu'il soit moins bien que Tyler.
Ses goûts étaient cependant assez aléatoires. Elle couchait avec n'importe qui, homme ou femme, peu importait. Mais ils étaient toujours beaux.
Piper et moi nous sommes séparées après le shopping, et je suis rentrée à la maison pour me préparer pour mon rencard.
Nicolette était en train de fouiller dans les placards de la cuisine. Elle s'est retournée pour me lancer un regard furieux avant de faire à nouveau face aux placards. « Il n'y a pas de nourriture dans cette foutue maison », a-t-elle dit sans me regarder.
« Commande quelque chose à manger alors. »
« Avec quel argent ? » a-t-elle plaisanté. « Tu sais, puisque c’est toi qui as tout. »
J'ai soupiré bruyamment, en espérant qu'elle ait perçu mon agacement. « Je n'ai rien à voir avec ça, Nicolette. » Elle s'est dirigée vers le réfrigérateur, évitant toujours de me regarder dans les yeux.
Je savais que je finirais par lui crier dessus si je restais là. Je devais partir. « Je sors. Voici de l'argent. »
J'ai fouillé dans mon sac et déposé dix billets de cent dollars sur l'îlot de la cuisine. Mille dollars la feraient taire pour la journée au moins. J'ai ensuite quitté le penthouse en trombe.
Je serais en avance chez Tyler mais je m'en fichais à ce moment-là. Avec un peu de chance, il ne s'en souciait pas non plus.
Le portier a hélé un taxi pour moi pendant que j'attendais impatiemment. J'étais furieuse contre Nicolette et je ne pouvais rien y faire.
J'ai donné au chauffeur de taxi l'adresse que Tyler m'avait envoyée par texto et je me suis adossée au siège. J'ai presque regretté de ne pas m'être changée avant de partir, mais ensuite j'ai positivé.
Je n'avais pas le temps d'impressionner Tyler, et s'il n'aimait pas mon jean et mon t-shirt banal à col en V, alors je m'en fichais. Enfin, peut-être que je m'en souciais un peu.
Le taxi s'est arrêté devant son immeuble, qui était moderne et agréable à l'intérieur. Il devait bien gagner sa vie pour vivre dans l'Upper West Side de Manhattan.
J'ai immédiatement su que je ne voulais pas parler affaires ou travail avec lui. Les hommes avaient tendance à devenir bizarres lorsque les femmes qu’ils fréquentaient gagnaient beaucoup plus d'argent. Je n'avais donc aucune envie de lui parler de ma nouvelle ascension.
Le portier, Scott, du moins c’était ce qu'indiquait son badge, m'a conduite à l'ascenseur. Il m'a saluée en retirant son chapeau et a appuyé sur le bouton du 28ème étage.
Je suis montée en silence, la chair de poule me parcourant la peau. Pourquoi suis-je nerveuse ?
L'ascenseur s'est ouvert sur un large couloir au sol de marbre noir. En me dirigeant vers son appartement, j'ai frappé avec les jointures de mes doigts contre la porte en acajou.
Quand elle s'est ouverte, je suis entrée dans un salon sans décoration. On aurait dit qu'il venait d'emménager. Des cartons jonchaient sporadiquement l'appartement, et les murs étaient nus.
Tyler avait reculé de quelques pas, faisant de la place pour que je puisse entrer. Ses cheveux étaient mouillés, comme s'il venait de sortir de la douche. Un jean pendait bas sur ses hanches, et il ne portait pas de chemise.
Il était en parfaite forme, avec des manches de tatouages colorés couvrant ses deux bras. Des motifs complexes couvraient également son abdomen et ses épaules. Je me suis demandé si un seul centimètre de lui n'était pas tatoué.
J'ai lutté pour lever mes yeux vers son visage. Son sourire s'est agrandi quand il a vu que je le matais.
« Tu es en avance », a-t-il remarqué en regardant une montre inexistante à son poignet.
« Je sais », ai-je répondu. « Désolée, je me suis disputée avec quelqu'un et je me suis dit que je devais venir ici maintenant. » Son sourire n'a pas faibli. « Je peux partir et revenir si tu as besoin de... hum... te préparer. »
Mon regard a de nouveau dérivé vers son ventre. Sa voix a ramené mes yeux vers les siens. « En fait, j'aime te voir comme ça », a-t-il dit. « À baver en me regardant. »
J'ai ri, une rougeur d'embarras se répandant sur mes joues. « Je ne bave pas ! »
« Peut-être, mais tu aimes ce que tu vois. »
J'ai laissé tomber mon sac à main sur le dessus d'un carton marron et je me suis rapprochée de lui. Je suis restée confiante, pour ne pas me perdre en parlant avec lui.
« J'aime bien tes tatouages », ai-je dit, puis je me suis glissée devant lui en prenant soin de frotter mes seins contre son bras. « Tu viens d'emménager ? » ai-je demandé.
« C’est en cours », a-t-il répondu.
Il ne s'intéressait pas non plus aux petites conversations, sauf si elles impliquaient de me déshabiller. Ses mains ont glissé autour de ma taille par derrière.
Son souffle chaud s'est répandu dans mon cou, faisant frissonner tout mon corps. Je me suis éloignée avant que ses lèvres ne puissent effleurer ma peau.
Il a ri en allant dans sa cuisine. « Que veux-tu pour le dîner ? »
Un bloc de papier était posé sur le sol avec un dragon dessiné dessus. Des flammes orange et jaunes sortaient de la bouche du dragon, montrant une puissance incroyable.
Bizarrement, le voir comme une sorte d'artiste m'a fait l'apprécier davantage. J'ai levé mes yeux vers les siens. « Je ne suis pas venu ici pour dîner, Tyler. »
Il a levé un sourcil et m'a regardée. Les lumières vives au-dessus de lui ajoutaient un éclat à sa peau bronzée et légèrement humide. « Mais tu as faim. » Son sous-entendu n'impliquait pas la nourriture.
« Je suppose qu'on peut dire ça », ai-je répondu en passant ma main sur un autre carton.
Il s'est approché de moi, sans jamais rompre le contact visuel. « Oh, je vais te contenter tout de suite. »
J'ai dégluti et, malgré mes réticences, j'ai sauté dans ses bras. Ses mains ont saisi mes fesses, me tenant serrée contre son corps. J'ai rejeté ma tête en arrière alors qu'il promenait ses lèvres sur mon cou.
Il a gémi dans mon oreille : « Je savais que tu voulais ça. »
« Oh, tais-toi. »
J'ai pressé mes lèvres contre les siennes. Il s’est déplacé en m’appuyant contre un mur nu, et mes mains ont agrippé ses cheveux bruns étincelants.
Il nous a conduits vers un autre mur nu, ses yeux sombres me transperçaient. Finalement, nous sommes arrivés à la chambre où il m'a jetée sur son lit avec facilité.
J'étais surprise qu'il y ait des draps dessus, étant donné le reste de son appartement vide.
« Tyler ? C'est un truc d'une seule fois, d'accord ? »
Il a souri. « Juste une fois... »
Il a déboutonné son jean et l'a baissé en même temps que son caleçon. J'ai retenu mon souffle quand je l’ai vu dans toute sa gloire. J'ai souri comme seule une diablesse le ferait, et il s'est jeté sur moi.
Quelques heures plus tard, essoufflé et complètement vidé, il a roulé sur le côté et m'a souri. « Eh ben, c'était mieux qu’un dîner. »
« Nous pouvons définitivement être d'accord sur ce point », ai-je dit à bout de souffle.
Nous sommes restés silencieux pendant quelques minutes, essayant tous deux de retrouver nos repères. Je me suis redressée, prête à me rhabiller et à quitter son appartement, mais il a pris la parole.
« Avec qui tu t’es disputée ? » a-t-il demandé. Je me suis retournée. Il passait ses doigts sur ses draps froissés en les regardant.
« Quoi ? »
« Tout à l'heure », a-t-il poursuivi. « Tu as dit que tu es venue ici plus tôt parce que tu t’es disputée avec quelqu'un. »
La dernière personne dont j'avais envie de parler, c’était Nicolette. Elle pouvait ruiner la bonne humeur de n'importe qui. « Ma sœur », ai-je dit. « Juste un banal drame familial. »
Il a haussé les épaules. « J'ai deux frères. Tu peux me croire, je sais comment les frères et sœurs peuvent être. »
Tyler et moi marchions sur un terrain dangereux en parlant de nos familles. C'était censé être une aventure unique, nous n'avions pas besoin de divulguer des informations sur nos familles l'un à l'autre.
J'ai supposé qu'il ressentait la même chose lorsqu'il s'est remis sur moi.
« Quatrième round ? » a-t-il demandé en souriant comme un idiot.
Le matin est arrivé trop vite. Tyler m'avait tenu éveillée presque toute la nuit, et j'étais trop fatiguée pour partir une fois que nous avions fini de nous explorer l'un l'autre. Nous avions à peine eu deux heures de sommeil.
Nous n'avons pas pris la peine de bavarder davantage, à part le petit bout sur nos frères et sœurs, mais j'en savais assez sur lui pour connaître en détail ses positions sexuelles préférées.
Sans compter que ce garçon avait de l'endurance, un autre signe qu'il était plus jeune que moi. La plupart des hommes avec lesquels j'avais été dans le passé étaient plus âgés, dans la trentaine, parfois même la quarantaine.
C'était l'âge typique de quelqu'un qui pouvait correspondre à mon statut dans le monde des affaires. Il semblait que j'avais toujours été avec des hommes plus âgés, jusqu'à ce que ce cher Tyler vienne me voir dans ce bar.
Son téléphone a émis une alarme désagréable et je me suis approchée de lui pour le réveiller. Ses yeux se sont ouverts, encore pleins de désir.
Il m'a embrassée doucement sur les lèvres avant de se retourner pour attraper son téléphone. Il a marmonné quelque chose dans un souffle, puis m'a embrassée à nouveau.
J'ai été surprise par cette affection du lendemain et je ne savais pas si je devais profiter du sentiment d'allégresse dans ma poitrine ou m'enfuir rapidement.
« Même si je n'ai pas envie de sortir du lit avec toi dedans, le devoir m'appelle. »
Je lui ai souri, agacée contre moi-même de ne pas vouloir le quitter. La nuit précédente, il m'avait fait ressentir des choses que je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir. Je ne savais même pas que ce genre de sexe existait.
Il était rude, mais passionné. Exigeant, mais généreux. Tout ce que je savais, c'est que j'en voulais plus. Beaucoup plus de lui.
J'ai jeté un coup d'œil à son téléphone pour voir l'heure. Il était onze heures du matin. « Merde ! » J'ai bondi de son lit, enfilant mes vêtements de la veille.
« Je devais retrouver mes oncles il y a une demi-heure. » J'ai trébuché en sautant dans mon jean, et j'ai passé ma main dans mes cheveux en désordre.
J'ai couru dans sa salle de bain, prenant un morceau de papier toilette pour essuyer le maquillage que notre nuit de sexe incroyable avait étalé.
Tyler s'est approché derrière moi, me tournant pour me mettre face à lui. Il s'est penché pour m'embrasser. Il s'est emboîté avec mon corps, de la même manière qu'il l'avait fait le premier soir où je l'avais embrassé.
« Eh bien, Kate. J'espère que tu vas passer une journée incroyable », a-t-il dit, citant sa réplique qui avait déclenché tout ce rendez-vous entre nous.
J'ai souri et couru vers le couloir, me souvenant à peine de prendre mon sac à main en chemin. Tyler m'a suivie, ne faisant que sourire. J'ai regardé son corps de haut en bas.
« Merci, Tyler. Pour la meilleure nuit que j'ai passée depuis longtemps. »
« Kate ? » Sa voix était calme. J'ai levé les yeux vers lui. « Je sais que nous avons dit une seule fois, mais cela va se reproduire, n'est-ce pas ? » a-t-il demandé.
Non. « Je te promets que ça va se reproduire. » ~Merde~. Il m’a fait un clin d'œil avant que je ne laisse la porte de son appartement se refermer derrière moi.
J'ai hélé un taxi devant son immeuble, l'air glacial de novembre me faisait frissonner. J'ai demandé au chauffeur de me conduire au Garden où je devais retrouver mes oncles.
La veille, j'avais reçu plusieurs textos de leur part, m'informant de l'heure de la rencontre.
J'allais être présentée aux joueurs. Ils avaient été mis au courant de la mort prématurée de mon père, mais ils n'étaient pas sûrs de ce qui allait se passer avec sa part de l'équipe.
J'aurais pu la vendre à mes oncles, mais s'il n'y avait qu'une seule des entreprises de mon père que je voulais garder, c'était les New York Blades.
« Tu es en retard », a dit John en me faisant traverser le bâtiment.
Il a ouvert une porte menant à une salle de conférence et m'a fait asseoir à côté de Fred.
Je n'étais pas très contente lorsque mon cousin est entré, ses cheveux roux en désordre à cause du vent ou peut-être à cause de son manque de compétence en matière de coiffure. La deuxième option, plus probablement.
« Ça fait longtemps qu'on ne s'était pas vus », a-t-il dit, et les mots de Kevin ont résonné dans la pièce en révélant son faux enthousiasme.
« Contente de te voir, Kev », ai-je menti.
Nous nous sommes tous assis autour de la table, Kevin n'arrêtant pas de parler de l'agent libre que nous avions acquis. J'ai cessé d'écouter sa voix ouvertement confiante, laissant mes pensées dériver vers ma nuit bien remplie avec Tyler.
Il n'était pas le genre d’homme typique que je choisissais habituellement : couvert de tatouages et avec une bouche coquine, un vrai mauvais garçon. Il était bien loin de mes rendez-vous passés qui répondaient au téléphone pour discuter de leur travail pendant le dîner.
Un homme avec qui j’étais sortie, Philippe, s'était déchaîné sur le sexisme alors que nous mangions des crêpes dans ma chambre d'hôtel. Il s'était plaint que les femmes n'avaient pas leur place dans les salles de conseil et que les menstruations nous rendaient incapables de prendre des décisions éclairées.
Je lui avais jeté de l'eau à la figure et lui avais dit où il pouvait aller se faire voir. Une décision plutôt éclairée, si vous voulez mon avis.
Tous les hommes que j'avais rencontrés ces dernières années m'ont fait apprécier d'autant plus l'honnêteté brute de Tyler.
La façon dont ses mains et sa bouche avaient parcouru chaque centimètre de mon corps... Je me retrouvais excitée rien qu'en pensant à lui.
« Kate, est-ce que tu écoutes au moins ? »
J'ai levé les yeux pour voir Kevin qui me regardait fixement. « Hm ? » Il a secoué la tête en signe d'agacement. « Oui, je suis d'accord avec ça. » C'était un coup à l’aveugle.
Je n'avais aucune idée de ce dont il parlait, mais apparemment, ma réponse a fonctionné, car tout le monde s'est levé de sa chaise.
Kevin avait pris une bonne trentaine de kilos depuis la dernière fois que je l'avais vu. Il était légèrement plus âgé que moi, mais se comportait comme un foutu gamin de quinze ans. Et il se croyait meilleur que tout le monde.
Il a posé sa main sur le bas de mon dos, en me poussant hors de la pièce. J'ai frissonné en m'éloignant de lui et je me suis précipitée pour me placer entre mes oncles.
John était mon préféré, il avait toujours eu un faible pour moi. Mon oncle Fred m'adorait également, mais il était le père de Kevin et n'était pas insensible au désaccord tacite entre mon cousin et moi.
Julian nous attendait à l'extérieur des vestiaires. Les doubles portes en verre dépoli derrière lui rendaient impossible de voir à l'intérieur. J'ai souri au grand NYB et aux deux crosses de hockey derrière, le logo des Blades.
Je me suis penchée pour embrasser sa joue, son grand sourire me réchauffant le cœur. « J'ai dit aux garçons qu'ils devaient se comporter au mieux car leur nouvelle patronne est sur le point d'entrer », a dit Julian sur un ton feutré.
« Je peux toujours compter sur toi », ai-je répondu, tandis qu'il serrait la main de mes oncles et de mon cousin.
Julian nous a tenu les portes, et je suis entrée la première, étant la seule femme. Mes yeux se sont tournés vers les hommes pleins de testostérone assis devant moi, couverts de protections, prêts à patiner.
Ma propre exclamation étouffée m'a fait peur lorsque j'ai posé les yeux sur les joueurs de hockey, un en particulier. Des yeux sombres se sont rivés aux miens comme s'ils étaient prêts à chasser, forts, puissants et sans peur.
J'étais clairement dans la cage d'une panthère.