L'Assistante Traquée

Le matin, lorsque mon réveil sonne, je tends machinalement la main vers mon téléphone pour appuyer sur le bouton « répétition ». J'ai envie de grappiller encore quelques minutes de sommeil. C'est mon premier jour dans mon nouveau travail.

Il y a quelques années, je suis arrivée à New York pour faire des études de commerce. Mon rêve a toujours été de travailler dans l'édition, mais je n'ai pas encore réussi à décrocher un poste dans ce domaine.

Cela fait un moment que je n'ai pas donné de nouvelles à mes parents. Le temps passe si vite.

J'aimerais bien rentrer à la maison, mais je n'arrive pas à trouver le moment pour acheter un billet d'avion pour le Texas.

Les maisons d'édition ne veulent pas de moi. Elles ont déjà suffisamment de personnel et ne cherchent pas à embaucher.

Comme j'étais à court d'argent, il fallait que je trouve un emploi rapidement, peu importe lequel.

Un jour, je suis tombée sur une annonce dans le journal pour un poste d'assistante personnelle.

Ce n'était pas dans l'édition, mais ça restait dans le monde des affaires. J'ai postulé sans hésiter.

Il y a quelques années, Ryder Claiborne a repris les rênes de l'entreprise après son père.

J'étais curieuse d'en savoir plus sur mon nouveau patron. J'ai lu sur internet qu'il avait eu pas mal d'assistantes. Son père est à la retraite mais donne encore un coup de main à son fils aîné au travail.

Ryder a des frères et sœurs plus âgés et plus jeunes. Sa mère s'est surtout occupée de la famille à la maison.

Désolée, je ne peux pas en dire plus pour l'instant. Il faut que je me dépêche.

Mon réveil était réglé pour 5 h 30, et j'ai déjà cinq minutes de retard. Je dois être au bureau à 7 h précises.

Je n'ai pas une minute à perdre.

D'habitude, je commence par prendre une douche, mais comme je l'ai fait hier soir, je décide de passer mon tour.

Heureusement que je me suis épilé les jambes hier soir ; ce n'est pas toujours le cas.

En me dirigeant vers mon armoire, je passe une main dans mes cheveux pour les décoiffer et je me frotte les yeux de l'autre pour me réveiller.

Je sors la robe que j'ai choisie la veille pour mon premier jour. Elle est jolie mais convenable pour le travail.

Je ne veux pas que mon nouveau patron se fasse des idées lors de notre première rencontre. C'est une simple robe rose pâle qui ne montre pas trop de décolleté.

Je commence à stresser, même si je me répète depuis hier soir que je suis capable de faire ce travail.

Mais je me demande pourquoi Ryder a eu tant d'assistantes personnelles. Que se passe-t-il ?

Quand j'ai lu son profil pour la première fois, je m'imaginais un vieux bonhomme grincheux. Mais j'ai vu ses photos et j'ai réalisé qu'il était jeune et plutôt séduisant.

Je prends la robe et file dans la salle de bain. J'enlève ma chemise de nuit et me regarde dans le miroir.

Mes cheveux sont tout emmêlés et mes boucles partent dans tous les sens. Je ne pense pas pouvoir les dompter correctement. Je n'aime pas les attacher.

J'essaie de les lisser puis je vaporise de la laque dessus, en croisant les doigts pour qu'ils tiennent en place.

Ensuite, je me maquille. Juste un peu de fond de teint, un fard à paupières marron clair et des faux cils.

J'ai les yeux qui pleurent pour un rien, et il me faut du temps pour bien mettre les faux cils. C'est ce qui me prend le plus de temps.

Je sors en vitesse de la salle de bain, attrape mon téléphone sur ma table de nuit et file dans ma petite cuisine.

J'ai grandi dans un ranch, c'est pour cela que mon appartement n'est pas très reluisant. Mes parents n'ont pas beaucoup de moyens.

Même si j'ai eu une bourse pour mes études, j'ai dû travailler comme serveuse dans un restaurant du coin pour joindre les deux bouts.

Après avoir payé toutes mes factures et acheté ce dont j'avais besoin pour l'école, il ne me restait pas grand-chose pour le reste.

Même la robe que je porte aujourd'hui vient d'un magasin appelé Roses, qui vend des vêtements mignons pas chers.

En entrant dans ma cuisine, je prends une banane sur le comptoir et commence à la manger. Puis je me mets à faire du café.

Je suis douée pour faire plusieurs choses en même temps, alors je devrais être parfaite pour ce travail, non ?

Pendant que le café passe, je prends du pain à côté de la cuisinière et fais griller deux tranches.

Quand mes toasts sont prêts et mon café fait, je m'assieds au comptoir de la cuisine et commence à manger.

Je savoure le goût du café en le buvant ; je suis sûre qu'il va me réveiller. Et oui, j'ai besoin de café pour fonctionner. Le café, c'est mon carburant ; je ne peux pas travailler sans.

Je regarde mon téléphone et vois qu'il est déjà plus de six heures. Mon nouveau travail est à au moins quinze minutes en voiture. Avec les bouchons, cela veut dire une heure.

J'avale mes toasts en quatrième vitesse puis je me précipite vers la porte où je range mes chaussures.

J'ai passé la majeure partie de mon enfance dans une ferme. Je n'aime pas porter de chaussures dans la maison. Ma mère détestait quand mon père et moi ramenions de la boue sur ses sols propres.

J'ai pas mal de paires de chaussures, mais seulement deux sont chics.

Est-ce que des escarpins noirs ou des ballerines marron iraient mieux avec cette robe ? Je prends un moment pour réfléchir.

Les ballerines sont plus pour les fêtes ou les sorties en plein air. Les talons sont plus adaptés pour le travail, alors je les enfile aussi vite que possible.

Je prends mon sac à main et mon téléphone portable, faisant une rapide prière pour une bonne journée avant de quitter mon appartement.