Elle est sauvée par la meute des Borders, mais des triplés identiques à la beauté remarquable repèrent son odeur et font une fixation sur elle. Elle a beau essayer de s'enfuir, leurs prouesses rendent la fuite impossible.
À l'approche de la lune d'accouplement, ils sont décidés à la partager, car elle est rare et fait partie des sept femelles pouvant être accouplées.
« Elle n'ira nulle part tant que nous ne nous serons pas pleinement occupés d'elle. Et sous une lune d'accouplement, nous, mâles, sommes insatiables. »
Chapitre 1
PerdueChapitre 2
Le territoire de la meute des FrontièresChapitre 3
Apprendre à se cacherChapitre 4
Une louve survivanteTout a commencé avec du rouge, un rouge douloureux.
Du sang.
Une grosse goutte, épaisse, traversa l'air en direction de mon visage. Tout autour de moi se déroulait comme au ralenti. Au-delà de cette goutte, c'était le chaos : des visages horrifiés et des cris. Tout était flou.
La goutte venait de la dague qui venait de trancher la gorge de quelqu'un que j'aimais. Une ombre obscurcissait ce visage, mais je savais au fond de moi que c'était un visage de ma famille. Celui de ma mère.
La goutte frappa le coin de mon œil. Je clignai des yeux, et ma vision devint entièrement rouge.
Une éclaboussure chaude trempa ma chemise de nuit blanche. Je baissai les yeux, horrifiée et dévastée, la gorge serrée par le chagrin alors que les cris s'estompaient.
Puis tout devint un enchevêtrement de corps et de mouvements chaotiques jusqu'à ce que je parvienne à atteindre la porte. Enjambant encore un corps, je m'enfuis sous les premiers rayons de soleil.
Je regardai en arrière la petite maison magnifique nichée dans les arbres. Elle était isolée pour des questions de sécurité.
Mon foyer.
Mais ce n'était plus le cas. Je devais fuir. Courir quelque part où les tueurs ne pourraient pas me trouver.
J’entendais des grognements et des bruits sourds alors qu'ils sortaient précipitamment de la maison pour se lancer à ma poursuite.
Je courais pieds nus entre les arbres encore imbibés de sang. Des gouttes tombaient sur chaque brindille et chaque feuille, traçant un chemin jusqu'à moi.
Je savais que ce sang n'était pas le mien. Il n’avait pas mon odeur.
Ma louve hurlait, gémissait, et se tordait de douleur devant la souffrance qu'elle avait endurée avec moi.
J'étais entourée d'arbres et de végétation, mais tout ce que je pouvais sentir, c'était l'odeur cuivrée du sang.
Je faisais la seule chose que je pouvais faire.
Je courais.
J'étais rapide, mais je ne pouvais pas échapper à ce qui m'était arrivé.
Je traversai l'air frais du matin et courus toute la journée alors que le soleil se déplaçait au-dessus de la forêt de Free Woods. Le sang sur moi séchait et devenait collant, salissant mes cheveux clairs et rendant mon visage tendu. Mes vêtements formaient une masse solide, presque comme de l'écorce.
J'avais froid, mais je ne pouvais pas m'arrêter.
Mes pieds martelaient le sol, me poussant dans une direction que je pensais connaître.
Je les sentais derrière moi. J'étais une femme, peut-être jeune, mais à cet instant, je ressentais toute la terreur qu'une petite fille pouvait éprouver en étant seule dans les bois.
Mais ces monstres n'abandonneraient jamais.
Ils sont là, ils me chassent comme une louve sauvage.
***
La soirée était très sombre.
Je pouvais voir dans le noir, mais ma vision était floue. Je courais si vite que je ne vis pas un rocher, jusqu’à ce que je le heurte et que je bascule vers l'avant. Ma tête se fracassa contre le rocher, mon menton s’enfonça dans mon cou. Je fus instantanément plongée dans les ténèbres.
Je me réveillai sous la lumière jaune qui chauffait mes vêtements trempés et ma peau. Je clignai des yeux avec force et m'assis. Ma tête me faisait mal, et j’étais prise de vertiges.
Je posai une main sur ma tête qui en ressortit humide et rouge. Je frottai mes paupières, essayant de nettoyer le voile flou recouvrant ma vue.
Je ne me souvenais plus pourquoi je courais. Tout ce que ressentais, c'était un sentiment de malheur imminent et de peur qui me suppliait que je devais me lever.
Ma louve.
Elle hurle, me disant que je ne peux pas rester au même endroit trop longtemps, que je n'aurais pas dû m'arrêter cette nuit.
Je n'avais pas le choix, objecta une petite voix dans ma tête.
Les arbres et les odeurs des environs m’étaient étrangers. J'étais au cœur d'un territoire de guerre, un endroit où je n’aurais jamais dû être.
Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine et mes poumons brûlaient. Mes pieds trébuchaient encore sur des rochers, des branches et des ronces. Je me faufilais à travers des arbres si serrés que ma chemise de nuit se déchira au niveau de l’épaule. Je refusais de m'arrêter.
Ne t'arrête pas ! Ils arrivent. Ces mots étaient comme une incantation terrifiante dans ma tête.
***
J’essayais de rassembler mes souvenirs alors que je continuais à courir à travers les bois sur un chemin inconnu. J'avais une destination en tête. Un endroit où on m'avait dit d'aller il y a longtemps.
Mais où était-ce ?
Les réponses étaient là dans ma tête, mais juste hors de portée. Comme si elles flottaient sans que je ne puisse jamais les saisir.
J'étais affamée. Mon estomac se tordait de douleur.
Je regardai nerveusement la piste derrière moi avec la peur que des monstres apparaissent.
Soudain, quelque chose clignota, se déplaçant à travers les arbres parallèlement à moi.
Quelque chose de rapide.
Je me jetai sur le côté, espérant sortir du chemin. Mais la collision soudaine avec un arbre me fit perdre à moitié conscience.
La chose me contourna et apparut sur le chemin.
Quand ma vision revint, je pus voir que c'était un homme.
Je reniflai. Non. Un loup. Comme moi.
Il était couvert de boue et de cendres. Mon cœur se serra en pensant que cette crasse était probablement destinée à masquer son odeur.
C'est pour ça que je ne l'avais pas senti venir.
Il me fixait de ses yeux bleu vif. Il ressemblait au genre de créature que j'avais fui.
Un loup. Un mâle.
La panique monta en moi.
Est-ce lui que je fuis depuis tout ce temps ?
Je tremblai alors que le souvenir de la dague tranchante envahissait mes pensées. Un souvenir que même la douleur à la tête ne pouvait effacer.
Un cri s'échappa de ma bouche alors qu'il plaçait quelque chose de lourd sur mes épaules.
Me reculant, je fus sur le point sur le point de jeter cette chose sur le sol. Mais je réalisai que c'était un morceau de tissu, une cape.
Quand je levai les yeux, il était parti. Effrayé par mon cri, sans aucun doute.
Donc, ce n'est pas lui qui me chasse. Mais alors, qui est-il ?
La honte me brûla les joues, car il avait été gentil avec moi, mais j'étais si terrifiée et couverte de sang que je l'avais probablement effrayé.
Encore plus que ce qu'il m'avait effrayée.
Un autre éclair à travers les arbres, et il disparut en courant plus vite que quiconque que je n’avais jamais vu.
Ou du moins, que je pouvais actuellement me rappeler.
« Merci », murmurai-je. Ma tête tournait encore, et la vision de son visage était floue dans mon esprit.
Elle s’effaça dès qu'il partit.
Je regardai mes pieds et admis que je ne savais plus où j'étais.
***
Cette nuit-là, je réussis à grimper maladroitement dans un arbre, déchirant encore plus ma robe sur une branche pointue. Je montai assez haut pour que mon odeur soit plus difficile à capter depuis le sol de la forêt.
J’enlaçai l'arbre et tirai la cape fermement autour de moi. Me sentant beaucoup plus au chaud, je pressai ma joue contre l'écorce rugueuse et fermai les yeux un instant.
Je me souvenais ensuite de m’être réveillée dans une brume matinale, toujours accrochée à l'arbre.
Le soleil n'était pas encore tout à fait levé, et il y avait des nuages filandreux entre les troncs. Il y avait quelque chose d'irrésistible dans l'air.
C'était l'odeur d'un écureuil mort.
De la nourriture.
Je descendis précipitamment de l'arbre, égratignant ma jambe au passage, mais j'avais trop faim pour m'en soucier.
Je ramassai l'écureuil allongé sur la mousse au pied de l'arbre et je plantai avidement mes dents dedans.
Ma louve était affamée, mais j'étais trop faible à cause du choc, des blessures et de la faim pour changer de forme maintenant.
Cela pourrait me tuer si j'essayais.
Je m'accroupis avec le dos contre l'arbre. Je scrutai les bois, et une vérité jaillit dans mon esprit.
Les loups ne donnent rien gratuitement.
Je me mordis la lèvre alors que mon estomac se nouait.
Alors, qu'est-ce qu'il veut en retour ?
Je laissai tomber les restes de mon repas, essayant de me rappeler comment chasser, comment blesser. Ma louve était tendue et frustrée sous ma peau.
Malgré tous mes efforts, je n’arrivais pas à réfléchir à comment me défendre. Mes muscles ne se souvenaient plus comment me protéger.
Couchée sur le sol, je suppliai mes pieds sales de se mettre en mouvement.
Il y eut un froissement de feuilles et un souffle de vent. Ma tête se leva juste au moment où quelque chose d'autre près de moi passa à travers les arbres. C'était peut-être cet homme boueux qui m'avait donné la cape.
« Qui es-tu ? » dis-je doucement vers l'endroit où j'avais vu le mouvement.
Mais sur ma droite, quelque chose traversa les arbres dans une direction différente.
Je me figeai. Il y en a d'autres.
Je n’en connaissais qu'un seul qui était gentil.
Un éclair de mouvement sur ma gauche attira mon attention, et je poussai un cri. Ils sont partout.
La panique m’envahit et je courus. Je courus sans réfléchir.
Quelque chose me barra le chemin, me forçant à tourner à gauche. Les branches craquaient et les cailloux roulaient derrière moi.
La pression dans ma tête augmentait. Mon monde se refermait.
Ils sont juste derrière moi.
Je courus aussi vite que je pouvais, mais cela ne semblait pas suffisant.
Essoufflée, je poussais sur mes jambes aussi fort que possible. Puis les arbres s'ouvrirent pour révéler un mur imposant.
Je m'arrêtai net, soulevant un nuage de terre en freinant. Je me retrouvai face à une énorme construction de bois, de pierre et de mortier.
Je vis une porte taillée dans le mur. C'était une immense plaque de bois découpée dans le mur, comme une bouche béante.
Je me retournai, mon dos contre le mur, et observai les arbres derrière moi. Je ne vis aucun mouvement, n'entendis rien.
Où sont-ils ?